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23/09/2011 - Note de conjoncture 13 - Septembre 2011

Note de conjoncture du 28 septembre 2011. L'actualité des sondages, études et conférences.

 
 

 

  __ L'actualité des sondages   Présidentielle La cote de popularité de N. Sarkozy se situe à 33 % selon l'Observatoire Politique CSA-Les Echos (13/09). F. Fillon obtient la confiance pour 39% des personnes interrogées. Pour les autres personnalités : F. Hollande 54%, J-L. Borloo 47%, A. Juppé 46%, M. Aubry 44%, F. Bayrou 38%, E. Joly 30%, J-F. Copé 30%, M. Le Pen 26%, J-L. Melenchon 22%. Selon une étude TNS-Sofres/Canal+ (18/09) sur « Les Français et l'avenir de la droite », 44% des Français ne se retrouvent pas dans l'affrontement gauche / droite. 35% des Français déclarent souhaiter la victoire de la gauche en 2012 et 21% celle de la droite, mais près de la moitié des personnes interrogées répondent spontanément qu'elles ne souhaitent ni l'une ni l'autre (23%) ou n'émettent pas d'opinion (21%). Ces personnes ne déclarant pas de souhait de victoire se retrouvent de manière plus marquée chez les sympathisants du Front national (54%), d'Europe-Ecologie-Les Verts (48%) et du MoDem (46%) mais on notera aussi qu'un tiers des sympathisants de l'UMP n'exprime pas le souhait d'une victoire de la droite. Ce manque d'enthousiasme pour l'alternative gauche/droite pèse donc plus lourdement sur la droite que sur la gauche. Les sympathisants du PS souhaitent en effet très largement la victoire de la gauche (81%) alors que chez ceux de l'UMP le souhait d'une victoire de la droite est moins marqué (65%). Pour incarner l'avenir de l'UMP, François Fillon devance les quinquas du parti. Parmi les principales personnalités de l'UMP (hors le président de la République), François Fillon apparaît pour 40% des Français comme celle qui incarne le plus l'avenir du parti présidentiel. La position institutionnelle du Premier Ministre et sa relative préservation de l'usure du pouvoir lui permettent d'incarner aujourd'hui aux yeux de nombreux Français l'avenir de l'UMP. Avec 19% des Français qui le considèrent comme incarnant l'avenir de l'UMP, Jean-François Copé devance légèrement un groupe de cinq quadragénaires du parti : François Baroin (14%), Nathalie Kosciusko-Morizet (11%), Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Rachida Dati (10%). Les autres personnalités sont ensuite très peu citées : Eric Besson (5%), Laurent Wauquiez (4%), Bruno Le Maire (3%), Nadine Morano (3%) et Frédéric Lefebvre (2%). Chez les sympathisants de l'UMP, cette hiérarchie est quasiment identique. François Fillon se distingue toutefois particulièrement (70% d'entre eux considèrent qu'il incarne l'avenir de la droite), tout comme, mais dans une moindre mesure, Jean-François Copé (35%).   TNS-Sofres analyse l'impact du niveau record de morosité des Français sur la présidentielle. (22/09) Pour Emmanuel Rivière, Directrice du Département Stratégies d’Opinion, « 3 Français sur 4 estiment aujourd'hui que « depuis quelques années les gens comme eux vivent moins bien qu'avant ». Cette proportion, inégalée depuis 30 ans que cette question est posée, marque cette rentrée d'un triste record. Et pour compléter le tableau, 83% des personnes interrogées dans le cadre du baromètre TNS Sofres / Figaro Magazine déclarent qu'en France « les choses ont tendances à aller plus mal »... Voici donc le climat de cette rentrée pré-électorale : un double constat d'échec,  frappant à la fois le pays et ses habitants. Fille de la crise, du chômage redevenu massif et du climat délétère des dernières semaines, cette inquiétude aggravée pèsera sur le scrutin présidentiel.   Quant à savoir de quelle manière, deux logiques s'affrontent : l'une favorable au président sortant consiste à dire que face aux menaces essentiellement économiques, les Français se tourneront vers celui qui a la plus grande expérience,  qui a déjà exercé les responsabilités en période de crise. L'autre se contente de rappeler que ce pessimisme structurel des Français ne pourra que réactiver un réflexe tout aussi ancré dans nos habitudes électorales, qui a conduit à remercier quasi-systématiquement les majorités sortantes depuis 1981. Les seules exceptions à ce principe n'ont été obtenues, en 1995 et en 2007, qu'au prix d'une lutte fratricide et d'une quasi dissidence du vainqueur par rapport au pouvoir sortant. S'il marque un record, le niveau de morosité de septembre 2011 n'a rien d'exceptionnel. On notera la similitude avec le pessimisme qui a précédé l'élection de 2007. La France de 2006 restait alors marquée par un triple traumatisme : la désillusion des espoirs européens avec le non vainqueur du référendum de mai 2005, les émeutes dans les banlieues à la fin de la même année montrant aux yeux du  monde entier les difficultés de notre modèle d'intégration. Et la dureté du conflit autour du CPE, marqué par la réédition des violences de l'automne et conclu par une étrange abdication d'un pouvoir qui ne promulgue pas la loi qu'il a fait voter en force. La situation de 2011 est bien différente, et les candidats auront bien plus de mal à redonner espoir. Les niveaux de pessimisme et d'inquiétude sont comparables, mais leur contenu n'est pas le même. En positif, ils sont atténués par le constat que la France n'est pas isolée dans le déclin... Mais le noter c'est aussi admettre une réalité finalement plus grave : ce n'est plus comme en 2006 la France qui est en péril, mais le monde occidental. Et dans l'esprit des Français ce sentiment d'un péril généralisé se double d'un constat d'impuissance des dirigeants. Tout se passe comme si les élites, toutes les élites, avaient perdu le contrôle de l'économie, des marchés, des finances... Et face à ces enjeux, le type de solutions proposées il y a cinq ans ne peuvent plus suffire, parce qu'elles n'étaient que des solutions hexagonales, quand les défis sont désormais mondiaux. A cela s'ajoute la conviction de plus en plus présente à l'esprit des Français que les déficits réduisent considérablement les marges de manœuvre des dirigeants. Enfin, la déception qui a suivi l'élection de 2007 pèse encore sur la capacité de l'opinion à faire confiance aux politiques. Il est donc douteux  que l'expérience et la détermination  présidentielle suffisent à rassurer une opinion qui ne croit plus guère à la capacité d'action du pouvoir. Mais il n'est pas sûr non plus que le rejet des sortants garantisse à l'opposition autre chose qu'un fragile avantage... Les Français ont besoin d'un horizon et d'un cap,  et les candidats  ont encore fort à faire pour l'incarner. »   TNS-Sofres a réalisé une enquête pour Philosophie magazine « Quelles sont les qualités d'un bon Président de la République ? » (21/09). 92% jugent important qu'il doit être un homme de terrain, quelqu'un de pragmatique, 59 % qu'il soit capable des mesures de de gauche comme de droite, selon les circonstances, 45 % qu'il doit être un intellectuel, quelqu'un de cultivé, 28 % qu'il soit un Français comme les autres, avec le même style de vie, 36 % qu'il soit capable de décider seul lors des situations de crises exceptionnelles... » Hollande, le plus crédible pour sortir la France de la crise économique selon un sondage Ipsos /Le Point (22/09). A qui faites-vous le plus confiance pour sortir la France de la crise économique, si il ou elle l'emporte en 2012 ? Avec 48 %, il est au yeux des Français le plus crédible face à N. Sarkozy 28%, M. Aubry de 42 % face à Sarkozy à 35 %, S. Royal est à 30 % face à Sarkozy avec 42 %. Sarkozy et Bayrou sont à égalité avec 36 %.   Politique   62% des Français sont favorables à la proposition de l'UMP d'instaurer un "serment d'allégeance aux armes", selon un sondage Ifop/France Soir.  38 % y sont hostiles. Le détail des résultats de l'enquête permet de mieux comprendre les clivages autour de cette proposition. Selon la préférence poilitique, les sympathisants de l'UMP y sont favorables à 82%, Front national 74%, MoDem (Bayrou) 64%, Parti socialiste (53%). Seuls les sympathisants du Front de gauche (Mélenchon + PCF) et d'Europe Ecologie Les Verts y sont majoritairement opposés. Globalement, la gauche y est hostile (47% pour, 53% contre) et la droite favorable (80% pour, 20% contre). L'âge joue un rôle important dans les réponses : plus on est âgé, plus on est favorable à la mesure, mais seuls les 18-24 ans y sont majoritairement hostiles (à raison de 60%). Les habitants de la région parisienne y sont plus favorables (70%) que les provinciaux et les ouvriers (66%) que les artisans-commerçants (41%).   43 millions d’électeurs en France selon l'Insee. Fin février 2011, 43,2 millions de Français sont inscrits sur les listes électorales en France. Au cours de l’année 2010, 1,7 million d’inscriptions ont été enregistrées. Un tiers d’entre elles concernait les jeunes de 18 ans, via la procédure d’inscription d’office. Les autres inscriptions sont liées le plus souvent à des déménagements. Dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012, le nombre d’inscriptions sera vraisemblablement deux à trois fois plus important à l’automne 2011 et pourrait atteindre les 5 millions. Un million de Français établis hors de France sont inscrits sur les listes électorales consulaires.   La crise en Europe   Sondage. TNS Sofres a réalisé pour l’Association des Maires des Grandes Villes de France une enquête pour ses assises du 28 septembre consacrées à l’urgence économique et sociale. Il ressort de cette enquête que 75% des Français ont l’impression que, depuis quelques années, les gens comme eux vivent moins bien qu’avant. Cette part est en augmentation de 2 points par rapport à juin 2010 et n’a jamais été aussi élevée depuis 1981, date à laquelle cette question a été posée pour la première fois. 14% des Français estiment que les gens comme eux vivent mieux depuis quelques années, et 10% que la situation est sans changement. Le sentiment d’une dégradation est très largement majoritaire dans tous les segments de la population mais est un peu plus net chez les employés (87%) et les ouvriers (82%) et un peu moins chez les cadres (64%). Par ailleurs deux-tiers des Français (66%) déclarent qu’il y a des risques de chômage pour eux-mêmes ou quelqu’un de leur foyer dans les mois à venir et 31% estiment même qu’il y a « beaucoup » de risques. Là aussi il s’agit de la valeur la plus haute observée depuis que nous posons cette question (1988). Si les ouvriers se montrent particulièrement pessimistes (76%), l’inquiétude à l’égard du chômage touche également très largement les cadres (70%). Selon le CSA, les Français s'inquiètent pour leurs économies (14/09). Deux Français sur trois estiment que la fragilisation du secteur bancaire liée à la crise de la dette pourrait menacer leurs économies. Cette inquiétude ne les incite pas pour autant à souhaiter une entrée de l'Etat au capital des banques, une option jugée injustifiée par une majorité d'entre eux. Parmi les 66% de sondés qui estiment que leurs économies pourraient être menacées, 38% le pensent "certainement" et 28% "peut-être". La crainte est la plus présente chez les ouvriers (75%) et les retraités (71%), et la moins présente chez les cadres (56%). Interrogés sur l'éventualité d'une nationalisation partielle des banques françaises, 55% des sondés la jugent injustifiée (dont 24% pas du tout), 39% l'estimant justifiée (dont 9% tout à fait).   Les parlementaires UMP ont décidé qu'il fallait abaisser le seuil à 250 000€ par part. Cela concernera 25.000 foyers. Cette mesure rapportera 400 millions d'€ par an à l'Etat, taxation de 3 % qui ne doit durer théoriquement que deux ans. (Source Europe1, 23/09)   Selon David Cayla, économiste, la crise aurait du induire une remise en question de l'idéologie du libre échange dès 2009 (Marianne2 23/09). Or il n'en était rien : le rétablissement du secteur bancaire à la mi-2009 a empêché l'entreprise de réformes d'envergure tant qu'il était encore temps. « Cette idéologie ne produisant « plus aucun bien pour aucun secteur de la société », il était envisageable qu’un basculement intellectuel se produise... Plus de deux ans plus tard, il faut bien reconnaître que ce basculement n’a pas eu lieu. Les seuls infléchissements ont concerné des questions périphériques telles que la régulation bancaire ou l'austérité des budgets publics qu'incarne la « règle d'or ». Le cœur de l’idéologie dominante, fondé sur la croyance en l’efficacité intrinsèque des marchés et de la concurrence, est resté intact... Or, pendant les mois d'éclaircie, aucune réforme d’envergure n’a été entreprise. La raison en est que la plupart des responsables politiques tend à penser que cette crise, née des dérives du capitalisme financier, se serait propagée à l’économie réelle. L’absence de régulation et la « gloutonnerie » des traders auraient ainsi « contaminé » un capitalisme entrepreneurial considéré comme sain. Partant de cette analyse, les « solutions » allaient de soi : pour aider l’économie réelle, il fallait sauver la finance de ses excès… mais surtout ne toucher à rien dans tout le reste. La même logique prévaut aujourd'hui. On crie sur les agences de notation, et on accuse certains gouvernements, mais à aucun moment on ne cherche la sources des déséquilibres actuels dans l'économie réelle... Comme l’ont très bien analysé Michel Aglietta , Jean-Luc Gréau  ou encore Joseph Stiglitz , les années 90 ont été l’occasion d’un basculement profond de l’économie mondiale. L’industrialisation des pays émergents et l’absence d’outils de régulation mondiaux sur les changes, les salaires et les règles environnementales, ont entraîné un système de spécialisations mondial insoutenable à long terme. D’un côté des pays exportateurs, l’Asie produisant des biens de consommation et l’Allemagne des biens d’équipement, d’un autre côté les pays importateurs (États-Unis en tête) qui se spécialisaient dans la consommation à crédit du surplus. La France, écartelée entre son incapacité à produire du crédit pour ses consommateurs et l’impossibilité d’accompagner l’Allemagne et l’Asie dans la régression salariale a connu une lente détérioration de son appareil productif. De fait, depuis que le processus de mondialisation s’est accéléré, au début des années 1990, les travailleurs des pays développés ont payé très cher le dumping social, environnemental et monétaire des pays émergents... Ainsi, en France, alors que la richesse produite par les travailleurs a augmenté de 37,8% entre 1990 et 2008, le revenu salarial médian n'a augmenté que de 5,3% sur la même période... En dépit des alertes multiples, la « correction ordonnée » des déséquilibres n’a pas eu lieu. Le crash du système financier s’est donc produit comme annoncé, ce qui a contraint les États à intervenir massivement, essayant dans l’urgence de colmater les brèches du système. Pourtant, le cap précédent n’a pas été changé et aucun des déséquilibres qui ont engendré la crise n’a été résolu. Ultime paradoxe : avec les plans de rigueur, le pouvoir d’achat des salariés régresse plus vite aujourd’hui qu’hier... Tant que rien ne changera les mécanismes profonds de la crise ne seront pas résolus. Mais ce changement nécessitera surtout de mettre en question les dogmes économiques qui nous ont conduits dans l’impasse, et en premier lieu de réinterroger les politiques commerciales et de transformer des institutions telles que l’OMC et le FMI... La tâche qui s’ouvre aujourd’hui aux économistes et aux responsables politiques est donc immense. Ils devront, patiemment, déconstruire un monde qui a failli en se posant enfin les questions essentielles. Comment concilier croissance économique et préservation des équilibres sociaux et écologiques ? Comment approfondir l’intégration européenne et préserver le niveau de vie de leurs concitoyens sans brutaliser les économies les plus vulnérables ? Comment transformer un monde de compétition brutale en système permettant la coopération ? Gageons que les réponses à ces questions nécessiteront de mettre fin à l’idéologie libre-échangiste et impliqueront sans aucun doute de transformer profondément les équilibres actuels. Mais nous pouvons parier qu'il s'agit d'une chance davantage qu’une menace.   Patrick Artus (Natixis) dans une étude (Flash économie 23/09) estime que « la crise des dettes souveraines a quatre responsables : les institutions : la multiplicité d'émetteurs souverains dans une Union Monétaire hétérogène est déstabilisante ; la BCE, qui n'ont pas vu que l'alignement des taux d'intérêts de tous les pays sur les taux d'intérêt les plus bas (ceux de l'Allemagne) allait fabriquer, sans politique compensatrice, excès d'endettement et bulle sur les prix des actifs ; les régulateurs des banques européennes, qui les ont incitées à détenir des portefeuilles importants de titres publics, créant ainsi la corrélation perverse entre le risque souverain et le risque bancaire ; les investisseurs et les banques, qui ont acheté jusqu'en 2077 les dettes périphériques de la zone euro au même taux d'intérêt que la dette allemande, faisant ainsi disparaître la discipline de marché. » Dans une étude précédente sur les déficits publics (22/09), il observait que « les pays de la zone euro essaient tous aujourd'hui de réduire en même temps leurs déficits publics rapidement avec l'objectif de la faire disparaître. Pour atteindre cet objectif, ils ont accru les impôts et réduit les dépenses publiques sans vraiment avoir de principes. Il nous semble donc que les réflexions a manquée : sur la pertinence de l'objectif ; sur la vitesse de réalisation ; sur la possibilité de coordonner les politiques budgétaires ; sur le choix entre baisses des dépenses et hausses de impôts ; sur le choix entre les impôts qui affectent surtout la demande et les impôts qui affectent surtout l'offre. »   Lu dans La Tribune (22/09) "Faire payer les riches". Le slogan est en train de s'imposer partout dans le débat politique en Europe après la décision de Barack Obama de taxer fortement les ménages les plus aisés (voir ci-dessous), à l'instar de l'Espagne qui s'apprête à voter ce jeudi un impôt sur la fortune... Au-delà du caractère idéologique d'une partie du débat, la contribution des plus aisés soulève nombre de questions économiques. Il s'agit d'abord de définir à partir de quel niveau l'on est classé dans la catégorie "riches". Ne serait-ce que pour déterminer les tranches d'imposition qui doivent contribuer à l'effort. Cette vision peut varier d'un pays à l'autre. Comme le soulignent les fortunes françaises dans leur texte, leur "contribution" doit ensuite être calculée "dans des proportions raisonnables, dans le souci d'éviter les effets économiques indésirables tels que la fuite des capitaux ou l'accroissement de l'évasion fiscale." En effet, avec la libre circulation des capitaux favorisée par les transactions électroniques et l'optimisation fiscale, les fortunes peuvent quitter rapidement un lieu et priver les pays de ressources d'investissement et de recettes. Ce nouveau credo constitue un véritable retournement idéologique par rapport à l'air du temps qui régnait avant la crise. Ainsi, les taux d'imposition des hauts revenus avaient tendance à baisser depuis plusieurs années... Enfin, cette "campagne" doit être replacée dans un contexte préélectoral - on renouvellera les exécutifs en 2012 aux Etats-Unis et en France, en 2013 en Allemagne -, et les candidats sont à la chasse aux voix. Ils préfèrent montrer du doigt les riches que la majorité d'un électorat qui pourrait sanctionner des coupes dans les dépenses publiques, un thème peu porteur en période de crise. » Dans un éditorial, P. Mabille (La Tribune 21/09) constate « C'est la fin d'un cycle vieux de trente ans. Depuis le tournant libéral des années Reagan et Thatcher, l'idéologie dominante a sanctifié la baisse de l'impôt comme arme de politique économique, avec pour argument principal l'idée de récompenser le mérite, le talent individuel et la création de richesse... Cette époque est révolue. En Allemagne, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis désormais, le nouveau consensus mondial est à faire payer plus les riches, en relevant les taux d'imposition. Ce retournement de tendance n'est pas conjoncturel, comme cherche à le faire croire Nicolas Sarkozy en présentant comme "temporaire " la taxe de crise de 3% sur les très hauts revenus qui sera votée dans le budget 2012. Dans les années 1930, Roosevelt avait porté jusqu'à 90% le taux marginal supérieur aux Etats-Unis. Obama n'ira pas aussi loin, si tant est qu'il arrive à faire adopter au Congrès son impôt sur les millionnaires. Ce seront peut-être les électeurs de 2012 qui trancheront. Mais, alors que les écarts de revenus n'ont jamais été aussi élevés, les années 2010 seront celles de la régulation des inégalités. Même les plus riches la réclament. La taxe "Buffett" vaut mieux que la célèbre formule énoncée par l'ancien leader communiste Georges Marchais qui, en 1981, avait lancé : "au-dessus de 40.000 francs, je prends tout !".   Pour Sapir, nous sommes près de la fin de l'Euro (Marianne2 21 et 26/09). Jacques Sapir livre en plusieurs parties les premières pages de l'introduction de son nouveau livre qui paraîtra courant novembre. Le premier volet de son analyse de la crise de l'Euro en aborde les origines : une financiarisation à outrance, le déni de démocratie qui suivit le référendum de 2005 ou encore le traité de Lisbonne. L'économiste voit pour seule issue une sortie de l'Euro, encore possible aujourd'hui selon lui. Peut-on débattre de l’Euro en France? À voir la violence des réactions que toute tentative a suscitée jusqu’à ces dernières semaines, à lire les accusations multiples qu’un tel projet provoque, on est en droit d’en douter. Le troisième volet de son article sur la fin de l'euro analyse la crise de l’Euro qui résulte de trois crises combinées, qu'il détaille. La quatrième partie souligne que « L’Euro, on l’a dit, est le dernier tabou d’une partie de la classe politique de droite comme de gauche. À quoi donc peut-on attribuer ce phénomène et pourquoi une telle cécité en France ? » (Retrouver cette série d'articles dans la revue de presse).   Les inégalités de revenus en Europe sont plus faibles que dans la plupart des autres pays riches. Depuis 2000, le coefficient de Gini [1] de l’Union européenne s’est stabilisé autour de 0,30. Selon les données proposées par l’OCDE pour 2005, le coefficient de Gini était de 0,38 aux États-Unis et de 0,32 au Japon. Ces données moyennes cachent des situations différentes selon les pays. La Hongrie, avec un coefficient de Gini de 0,25, est le pays le plus égalitaire d’Europe en compagnie de la Suède et de l’Autriche. Parmi les pays dont les inégalités sont plus faibles que la moyenne européenne, on trouve sans surprise les deux autres pays du Nord de l’Europe, la Finlande (0,26) et le Danemark (0,27). En revanche, le Royaume-Uni et l’Espagne (0,32) présentent un niveau d’inégalités de revenus supérieur à la moyenne. Le pays européen le plus inégalitaire reste le Portugal (0,35), devancé par la Roumanie (0,35) et la Bulgarie (0,33). [1] L’indice de Gini compare l’état de la répartition des revenus à une situation théorique d’égalité parfaite. Plus il est proche de zéro, plus on s’approche de l’égalité (tous les individus ont le même revenu). Plus il est proche de un, plus on est proche de l’inégalité totale (un seul individu reçoit tous les revenus). C’est un indice global d’inégalité.   Pour C. Saint-Etienne, il faut accélérer la baisse des dépenses (Les Echos 22/09). Le gouvernement a annoncé des objectifs de réduction du déficit public qui restent étrangement déconnectés de la situation de crise dans la zone euro. Le déficit serait à 5,5 % du PIB en 2011 et à moins de 4,5 % du PIB en 2012, alors même que la croissance devrait être au mieux de l'ordre de 1,5 % par an en 2011-2012... Naturellement, si l'économie française brillait par sa compétitivité et l'essor de ses exportations, on pourrait considérer que le pas tranquille adopté par le gouvernement est une allure judicieuse. Mais le rythme de notre désindustrialisation depuis 1998 est le plus rapide des pays de la zone euro et le déficit commercial sera de l'ordre de 70 milliards d'euros pour la seule année 2011... Ce n'est pas que rien n'ait été tenté pour consolider notre appareil de production, avec les moyens importants donnés à Oséo et au Fonds stratégique d'investissement, le crédit d'impôt recherche ou la réforme de la taxe professionnelle, mais ces efforts sont récents alors que la dépense publique dérive depuis vingt ans et que la double crise financière de 2008-2009 et de la zone euro depuis 2009 ont épuisé nos marges de manoeuvre... S'il faut éliminer rapidement le déficit comptable corrigé des effets de la conjoncture, afin de stabiliser la dette publique, puis de la réduire en pourcentage du PIB, il faut surtout le faire en respectant les trois principes suivants. La baisse du déficit structurel, dans le cas de la France aujourd'hui, c'est-à-dire dans le contexte d'un pays ayant un poids de la dépense publique très supérieur à la moyenne des autres pays membres de la zone euro et un appareil de production « fatigué », doit passer essentiellement par la baisse des dépenses plutôt que par la hausse des impôts... La baisse du déficit structurel ne doit pas se faire au détriment de la capacité d'action de l'Etat stratège qui doit, au contraire, voir ses moyens accrus. Il faut simultanément réduire les dépenses de fonctionnement et augmenter les dépenses d'investissement (éducation, R&D, infrastructures). Si cette politique doit intervenir aux deux tiers par une vigoureuse politique de baisse des dépenses de fonctionnement, la hausse des impôts doit impérativement être le fruit d'un double mouvement : allégement des impôts sur les forces productives, avec notamment une forte baisse de l'imposition des bénéfices réinvestis par les entreprises et une baisse du poids des charges sociales et donc une hausse des impôts touchant la consommation et de la CSG.   La colère gronde de plus en plus fort en Grèce (Le Figaro 22/09). Jeudi, les rues d'Athènes étaient paralysées par la grève des transports en commun et des taxis, tandis que les enseignants et les employés municipaux leur emboîtaient le pas. Du coup, les Grecs avaient pris leur voiture, contribuant à la constitution d'embouteillages monstres. De leur côté, les contrôleurs aériens ont cessé le travail quatre heures, forçant les compagnies aériennes à annuler ou à reporter des vols. Et ce n'est que le prélude à une fin de mois de septembre et un mois d'octobre qui s'annoncent particulièrement chauds sur le plan ­social. Aujourd'hui encore, le pays tout entier sera à nouveau largement privé de transports. Dès mardi prochain, les chauffeurs de taxi ont prévu une deuxième grève de quarante-huit heures, renouvelable. Avant la grève générale nationale prévue le 19 octobre prochain, la Grèce va donc vivre sur un rythme chaotique. Pour Pavlos Tzimas, analyste politique, le malaise est profond. Il risque même, estime-t-il, de se retourner contre le gouvernement : «Cela ne peut plus durer. Tous les trois mois, on annonce aux Grecs un nouveau paquet de mesures d'austérité. Le gouvernement a surestimé son programme de ­rigueur et il a sous-estimé le poids de la récession.» Les milieux d'affaires s'inquiètent tout autant. «Il n'y a pas de boussole, ce gouvernement ne sachant pas où il va», s'insurge Constantinos Michalos qui dirige la Chambre de commerce et d'industrie d'Athènes.   Pierre Rimbert signe l'éditorial du nouveau numéro de Manière de voir (15/09) « Bâtisseurs de ruines ». Il souligne « Par son ampleur et sa violence, la crise des subprime a fait apparaître depuis 2007 le fil rouge qui relie ces jalons. Elle révèle à l’échelle planétaire l’état du système financier : « Un pur et colossal système de jeu et de tripotages (2) », d’après le mot de Marx. Aux Etats-Unis, en Espagne, en Irlande, les banques avaient spéculé sur la hausse infinie de l’immobilier. Elles ont perdu. Lestées par leurs dettes irrécouvrables, mais jugées trop centrales pour couler sans entraîner avec elles l’ensemble de l’économie, elles ont transféré leurs pertes aux Etats. Lesquels, plombés à leur tour, présentent la note aux populations sous la forme de plans d’austérité..Quand la pyramide s’écroule, quelqu’un doit payer. Faire travailler les peuples pour rembourser les banques, tel est le sens de la rigueur décrétée par les gouvernements. En août dernier, la Banque centrale européenne (BCE) détaille les conditions de son aide à l’Italie. « En premier lieu, raconte Le Figaro, elle demande à M. Silvio Berlusconi de procéder par décret, d’application immédiate, et non par projet de loi, que le Parlement met toujours du temps à approuver. » Court-circuiter les Parlements ne suffit pas. « S’agissant du code du travail en vigueur depuis 1970, la BCE demande de rendre plus flexibles les procédures de licenciement et de privilégier les accords au sein des entreprises aux conventions sectorielles négociées à l’échelon national. C’est un point capital : M. Sergio Marchionne, le patron de Fiat, ne cesse de dénoncer la rigidité de l’embauche et des licenciements (3). » Que des banquiers centraux somment M. Berlusconi, troisième fortune d’Italie, d’accéder aux requêtes du patronat ne comporte au fond rien de très surprenant. Les classes dirigeantes de Dublin, Athènes, Madrid, Lisbonne ont elles aussi accepté sans trop rechigner leur mise sous tutelle. Leurs intérêts n’en pâtiront pas... Aussi, l’erreur serait de considérer la puissance dévastatrice des banques hors de la configuration sociale qui l’engendre. Comme l’alchimie, le commerce débridé de l’argent repose sur le mythe de la création de richesse ex nihilo. Il ne s’amende pas, il ne se régule pas. Il s’effondre. » Courrier international (15/09) reprend une tribune du sociologue hongrois György Marosán qui affirme : nous arrivons au point de rupture. Notre environnement est dégradé et notre démocratie est en péril. « Plus une société perd en homogénéité d’un point de vue ethnique et de style de vie, moins les gens se font confiance. Pis, la diversité ethnique, en augmentant, déclenche la méfiance à l’égard non seulement des “autres” mais aussi des “nôtres”. On ne fait plus confiance aux politiques. Les gens se sentent piégés. Ils n’investissent plus dans l’avenir, leurs préoccupations se réduisent au “moi, maintenant”. Au tournant du XXIe siècle, à mesure que les difficultés économiques s’aggravaient, on a assisté à une ségrégation des classes défavorisées... Petit à petit, les bons professeurs, les bons médecins, les bons entrepreneurs et les bons policiers s’en vont, les bons emplois, les belles bibliothèques et les beaux espaces disparaissent. Puis, un jour, une fois que tout a basculé, les habitants réalisent que leur communauté a disparu... Désormais, l’accumulation de ces différents malaises pousse tout le continent vers le basculement. Le système de liberté et de démocratie, obtenu par des efforts multiséculaires, se fissure... Les chercheurs établissent régulièrement un “indice de démocratie” allant de 1 à 10, en se fondant sur des mesures des comportements et de la culture politique. D’après les dernières études, la démocratie recule partout. En Europe occidentale, elle a reculé de 8,65 (son niveau pour 2008) à 8,45. L’Europe centrale, en milieu de peloton, a reculé de 5,67 à 5,55, tout comme la “moyenne mondiale”, qui est tombée de 5,55 à 5,46... Dans les pays admirés pour leur démocratie, on observe un désengagement des citoyens pour la défense des droits de l’homme, un recul de la participation, une érosion de la culture politique, alors que les violences dans la vie quotidienne sont en progression. On en connaît les raisons : l’ordre habituel ébranlé, le recul de la confiance, une diversité culturelle devenue ingérable. L’Europe est arrivée à un point où tout va basculer : on respecte de moins en moins les règles, l’entraide est en recul, tandis que la dégradation des espaces publics, les invectives dans les médias et la violence lors des manifestations sont en progression. L’Europe tant aimée de la démocratie et de la tolérance est en danger. »   Politique   Qu'est-ce que veut dire être de «gauche» ? Interroge Elie Arié dans Marianne2 (19/09) Selon lui « L’heure est sans doute venue de remiser provisoirement au placard nos concepts de « gauche » et de « droite », qui ne recouvrent aujourd’hui que des appellations héritées du passé par des appareils politiques contraints d’exercer, lorsqu’ils sont au pouvoir, des politiques identiques dans leurs grandes lignes, et de nous poser des questions concrètes : • « Pouvons-nous avoir une action sur l’évolution actuelle du monde, et laquelle ? » • « Pour l’infléchir dans quel sens ? » • « Sous quelle forme maintenir les valeurs républicaines dans une économie sans doute définitivement mondialisée ? » • « Avec quels moyens autres que l’incantation dans laquelle se cantonnent ceux qui s’autoproclament la vraie gauche en recherchant un impossible retour au monde d’hier, et sans renvoyer à leur misère d’hier les milliards d’individus qui en sont sortis depuis 20 ans? ». Ce n’est qu’en fonction des réponses que les uns et les autres apporteront à ces questions que nous pourrons alors définir, une fois de plus, les nouveaux contenus des notions de « droite » et de « gauche » adaptés à une situation inédite. »   La présidentielle   Les Echos ont interrogé O. Ferrand (terra Nova) et Julien Vaulpré, ancien conseiller de Sarkozy sur l'état d'esprit des Français avant l'échéance (20/09). Pour J. Vaulpré « La défiance est immense, la désacralisation du politique aussi. Les Français utilisent des mots très durs à l'encontre des dirigeants, ils estiment qu'ils ne répondent pas à leurs préoccupations... Résultat : ils n'attendent plus des mesures, ils ne croient plus aux machines à promesses : ils attendent qu'on leur en démontre les effets concrets.. ». O. Ferrand partage cette analyse. « Depuis la fin des années 1970, la France est entrée dans une crise à mèche lente, dont ni la gauche ni la droite n'ont réussi, dans l'esprit des Français, à sortir. Les électeurs ont un message récurrent : « Vous avez le pouvoir et vous êtes incapables de nous sortir de la crise. » Cela a provoqué de l'alternance systématique (« sortez les sortants »), de l'abstention et du vote protestataire. En 2008, s'est ouverte une autre crise, à explosion, qui surajoute à ladéfiance politique et métastase dans l'opinion. Elle crée de la peur.. » J. V. « crois surtout que la campagne va se faire sur la pugnacité des candidats face à la crise... La crise de la Grèce a constitué une vraie déflagration pour les Français... Désormais, c'est une crise qui touche directement, car c'est une crise de l'Etat providence et de la dette publique.. » O. F est dans le même état d'esprit « Ceux qui prendront trop de distance avec la nécessaire rigueur financière seront éliminés, car ils ne seront pas crédibles... On répond à la peur née de la crise de 2008. Le pari, c'est que plus on est austère, plus on est crédible. Pour la gauche, la différenciation se fait sur l'austérité juste : les efforts partagés.. » Selon O. F. « Nous voulons garder notre modèle social... Nous avions un Etat providence qui distribuait du pouvoir d'achat et alimentait la croissance ; il représente aujourd'hui un coût qui gêne la compétitivité des entreprises dans la mondialisation. Il faut l'adapter, non le supprimer. » Pour J. V. « Je crois que ce qui s'est passé en Grèce signe la faillite des abus du modèle social. Les gens sentent bien qu'il est au mieux en transition, au pis à bout de souffle. Si on veut le pérenniser, il faudra des réformes fortes, comme celle des retraites... On a entretenu la fiction d'un modèle social pérenne sans trop d'adaptations douloureuses.. » Selon les clivages qui apparaissent sont pour J. V. « Pour moi, l'un des moteurs du désenchantement français vient de la peur du déclassement, qui atteint des niveaux totalement irrationnels. Cette peur envahit la classe moyenne, et même les catégories privilégiées se crispent et développent des stratégies d'évitement avec comme résultat un fort conservatisme social. » Pour O. F. « Avec la société du chômage du masse et du précariat, il y a d'un côté les « insiders » : ils ont un emploi stable mais ils ont peur de le perdre... Ce précariat a un nouveau visage : ce ne sont plus les ouvriers à l'usine, mais les jeunes, les femmes, les quartiers populaires. Or que constate-t-on ? Cette population constitue l'angle mort des discours politiques de gauche. » J. V poursuit «  Le précariat et les outsiders existent parce qu'on n'a pas assez libéralisé le marché du travail. En période de crise, c'est évidemment encore plus difficile à faire. Je vois une autre fracture, géographique. Il y a d'un côté les centres urbains, avec des gens plutôt jeunes, diplômés, aisés, blancs. A l'extrême, les banlieues, où s'accumulent toutes les difficultés. Et, dans l'entre-deux, une autre France qui se sent invisible, plus provinciale, moins argentée, beaucoup moins diplômée, un peu reléguée de la mondialisation. C'est la France des petites villes et des zones périurbaines. »   L'hebdomadaire Challenges a créé un Observatoire pour évaluer le quinquennat. (15/09) Cet Observatoire des politiques publiques est piloté pour Challenges par un quatuor d'économistes - Yann Algan, Pierre Cahuc, Stéphane Carcillo et André Zylberberg -, dont certains ont publié des ouvrages décapants. Dans Les Réformes ratées du président Sarkozy (Flammarion), Cahuc et Zylberberg ont révélé les conséquences des premiers chantiers de Nicolas Sarkozy. Et avec Algan, Cahuc a écrit La Société de défiance (Editions Rue d'Ulm), qui montre comment le déficit de confiance, en France, a eu un impact négatif sur la croissance. Sous la direction de ce quatuor, les étudiants du master ont travaillé d'arrache-pied pour réaliser des notes très documentées sur l'impact des principales réformes. Ces notes seront disponibles intégralement sur notre site Internet Challenges.fr au fur et à mesure de la sortie, chaque semaine, d'un nouveau dossier dans Challenges, reprenant leurs principales conclusions ainsi que l'état des connaissances académiques, les expériences à l'étranger, et les propositions des candidats au scrutin présidentiel. Cette série de 25 articles de notre Observatoire des politiques publiques va donc permettre de constituer, d'ici au 15 mars 2012, un outil unique.       Les primaires socialistes   BVA pour la presse régionale a interrogé les Français après le débat télévisé du 15/09. Trois informations se dégagent : Hollande est toujours nettement favori, dominant M. Aubry, mais sa tendance a perdu 4 pts. Sa victoire dès le 1er tour s'est un peu éloignée. Mais ce n'est pas M. Aubry, ni S. Royal qui en bénéficie. Ce sont A. Montebourg et E. Valls qui gagnent 3 pts. Hollande a été le plus convaincant (71 %), il ne devance de peu M. Aubry (63 %) et A. Montebourg (62 %). M. Valls a convaincu 69 % des auditeurs. Les électeurs se déclarant certains de participer ont bondi de 3pts avec 18 % d'intentions. Cela représente 8 millions de personnes. La perspective est d'assister au vote de 4 à 5 millions d'électeurs. Selon un sondage CSA pour BFM-RMC et 20 minutes (22/09), François Hollande et Martine Aubry seraient en tête du premier tour de l'élection présidentielle face à Nicolas Sarkozy, mais celui-ci affronterait Martine Le Pen au second tour si la candidate socialiste était Ségolène Royal. En cas d'hypothèse Hollande, ce dernier aurait 28% des voix au premier tour devant Nicolas Sarkozy, 24%, et Marine Le Pen, 18%. Viendraient ensuite François Bayrou (7%), Jean-Luc Mélenchon (6%), Dominique de Villepin et Jean-Louis Borloo (5% chacun), Eva Joly (4%), Nathalie Artaud (1,5%), Philippe Poutou, Christine Boutin et Nicolas Dupont-Aignan (0,5%). Martine Aubry rassemblerait 27% des suffrages contre 25% pour Nicolas Sarkozy et 19% pour Marine Le Pen. Ségolène Royal, avec 19% des intentions de vote, serait derrière Nicolas Sarkosy (26%) et Marine Le Pen (20%). Par ailleurs, à la question "parmi les personnalités politiques suivantes, quelle est celle que vous préféreriez voir investie par le Parti socialiste à l'issue des primaires pour être candidat à l'élection présidentielle de 2012?", 34% des personnes interrogées répondent François Hollande, en baisse de 3 points par rapport à août, et 27% Martine Aubry (-4). Ségolène Royal (19%, +3 points), est troisième, suivie d'Arnaud Montebourg (6%, +1), Manuel Valls (4%, +1), et Jean-Michel Baylet (1%). 46% des personnes interrogées considèrent que le PS sortira "divisé et affaibli" des primaires, contre 35% qui estiment qu'ils sera "rassemblé et renforcé", 6% ni l'un ni l'autre, et 13% ne savent pas. Par ailleurs, François Hollande a "le plus la stature d'un président de la République" pour 40% des Français, Martine Aubry pour 17%. Suivent Ségolène Royal (11%), Arnaud Montebourg et Maunel Valls (4%) et Jean-Michel Baylet (2%).   François Hollande est le prétendant socialiste à l'Elysée le plus crédible dans les domaines les plus régaliens, selon un sondage TNS Sofres pour Canal+ (25/09). Il devance Martine Aubry sur les thèmes de la place de la France dans le monde, la dette et la sécurité, auprès des sympathisants du PS comme de l'ensemble de la population. Les Français sont invités à choisir le candidat du PS à l'élection présidentielle d'avril-mai 2012 le 9 octobre et, en cas de second tour, le 16 octobre. Auprès de l'ensemble des Français, François Hollande est jugé le plus crédible sur la place de la France dans le monde (32% contre 18% pour Martine Aubry), la dette (29% contre 19%) et la sécurité (22% contre 18%). Les deux favoris des sondages sont jugés aussi crédibles sur l'environnement, l'éducation, et l'emploi, mais Martine Aubry devance nettement François Hollande sur le thème de la réduction des inégalités. Ségolène Royal arrive en troisième position sur presque tous ces domaines. Chez les sympathisants socialistes, François Hollande devance Martine Aubry sur la place de la France dans le monde (44% contre 20%), la dette (40% contre 23%), la sécurité (32% contre 21%), l'environnement (27% contre 24%), l'emploi (35% contre 32%). Martine Aubry le devance sur la réduction des inégalités (31% contre 29%) et l'éducation (31% contre 28%).   Chez PSA, à Sochaux, M. Hollande défend la réindustrialisation , dit le candidat à la primaire (Le Monde 22/09). « M. Moscovici avait une double raison d'accueillir M. Hollande sur ses terres électorales. L'une, c'est que l'avenir de l'industrie française et l'emploi sont au coeur des débats en cette période de crise, et que le site de PSA à Sochaux est le plus important en France... Dans un registre plus sérieux, sont évoquées la formation, avec l'appui des collectivités territoriales, la possibilité de changer de carrière, ainsi que la souffrance physique et psychique au travail. Les syndicats, que M. Hollande a rencontrés plus tard à Audincourt, insistent, eux, sur la précarité de nombreux salariés de l'industrie automobile, dont le sort est lié aux succès ou échecs des modèles. Le député de Corrèze leur assure que, s'il est élu président de la République, " la qualité du  dialogue social " sera une " priorité " . Son ambition industrielle est " double ", insiste-t-il. Avoir une " stratégie forte " pour la " réindustrialisation du pays ", en mobilisant tous les acteurs, publics et privés. Et donner aux entreprises et filières " les moyens financiers, fiscaux et réglementaires de se développer ". »   Rémi Lefebvre (auteur des « primaires socialistes », Raisons d'agir) dans une tribune au Monde critique la démocratie sondagière (27/09). « C'est précisément parce que le PS est désormais principalement une entreprise de conquête de mandats électifs, prête à tous les ajustements tactiques, qu'un nombre croissant de ses élus et de ses membres sont si attentifs aux verdicts à court terme des sondages d'opinion et font passer au second plan les positions politiques prises par les candidats en présence. La personnalisation des enjeux internes est le produit de la déshérence idéologique du parti... La vie politique est devenue un feuilleton médiatique, arbitré par les sondages, où priment dans le commentaire journalistique les ambitions présidentielles, les petites phrases et la déconstruction des stratégies de communication. Dans le discours médiatique, le jeu, entendu comme la dimension concurrentielle de la compétition entre personnalités, tend à prévaloir sur les enjeux, c'est-à-dire la confrontation de visions du monde, d'idées, de programmes. Cette tendance contribue à la fermeture du champ politique sur lui-même et à la déréalisation des questions politiques aux yeux des citoyens les moins politisés. En renforçant la personnalisation et l'individualisation de l'offre électorale, les primaires ne peuvent qu'accentuer cette stratégisation du jeu politique. Elles introduisent une nouvelle séquence dans un temps présidentiel allongé et dilatent l'intrigue sondagière. Les primaires confortent une conception de la politique entendue comme " course de chevaux " (les sociologues anglo-saxons des médias parlent de " horse race journalism "). La campagne est ainsi depuis des mois principalement abordée sous l'angle des " favoris ", des vainqueurs potentiels, du candidat " le mieux placé "... La logique médiatico-sondagière conforte un nouveau " meilleur " candidat. C'est sur la base des sondages que François Hollande est consacré comme le favori des primaires. Les commentaires incessants sur la " course en tête " du candidat contribuent d'autant plus à le légitimer que la gauche a perdu les trois dernières élections présidentielles et qu'une nouvelle défaite apparaît " impossible "... Les prochains débats entre les six candidats peuvent être l'occasion de défaire les pronostics des sondages. On peut néanmoins penser qu'ils exerceront des effets autoréalisateurs sur une partie des électeurs de la primaire, tentés de se porter sur le " meilleur " candidat. La tentation est forte de " sécuriser " la victoire sur la base des informations produites par les sondages, fussent-elles de piètre qualité. »   La situation à droite   Sondage. Dans une récente enquête réalisée par l’Institut TNS Sofres pour Canal Plus, les Français se sont prononcés sur l’avenir de la droite (23/09), celle qui succèdera à l’UMP version Nicolas Sarkozy. Pour les sympathisants de droite la donne est claire : la réélection de Nicolas Sarkozy serait une bonne chose (65%). Un score relativement peu élevé que s’explique par la faible popularité du futur candidat mais aussi par la conséquence directe que cela pourrait avoir pour 2017 : un désir d’alternance renforcé. Les Français interrogés sur le souhait de victoire pour 2012 sont répartis en 4 sous-ensembles. Par ordre décroissant, 35% souhaitent la victoire de la gauche, 23% confessent ne pas vouloir faire de choix. Enfin, 21% ne se prononcent pas, la même proportion souhaitant la victoire de la droite. Plus qu’un rapport de force entre la droite et la gauche ces  données indiquent un rapport de faiblesse de la vie politique française avec 44% des personnes interrogées qui ne souhaitent pas se prononcer. S’il l’on en croit ces chiffres, la bouffée citoyenne de 2007 ne se reproduira pas en 2012. A la question « Parmi les personnalités suivantes, lesquelles selon vous incarnent le mieux l’avenir de l’UMP », les Français et les sympathisants UMP émettent des jugements différents. Les deux groupes s’accordent à penser que François Fillon incarne le mieux l’avenir de l’UMP (respectivement 40% et 70%). Pour les sympathisants UMP, le président du mouvement Jean-François Copé (35%) est lui aussi légitime. Derrière lui, les leaders en puissance sont une poignée à se disputer la place de numéro 3.     Dans un article paru sur le site Atlantico, site proche de l’UMP, est détaillé sur la base d’une enquête interne les sujets que doit traiter en priorité le président idéal des Français. Problème : le portrait qui s’en détache est le strict opposé de Nicolas Sarkozy. Ce sondage a été réalisé sur la base des commentaires laissés par 136 Français issus des classes moyennes amenées à converser du 26 aout au 7 septembre sur la plateforme collaborative Freethinking, le portrait idéal du futur président de la France. Nous y apprenons ainsi que les priorités sont, par ordre de préférence : relancer l’emploi (65 %), relancer et défendre l’industrie française (36 %), réduire les inégalités (31 %), résorber la dette (17 %), redonner toute sa place à l’éducation (14 %), réformer la fiscalité (13 %), garantir la sécurité (8 %), respect de l’environnement (7 %), faire de la diversité une richesse (4 %), sauver l’euro et relancer l’Europe (3 %), refonder la laïcité et l’identité française (3 %), redonner à la France sa place dans le monde (0 %). (Source Marianne2 24/09)   Comment l'UMP veut riposter à la primaire socialiste (Le Monde 22/09). « L'heure n'est plus, à droite, à remettre en question le processus de la primaire. La campagne lancée par l'UMP en juin à grand renfort de tracts proclamant "primaire du PS, fichage politique" n'a pas pris dans l'opinion et le parti a choisi de changer de tactique. Lors d'un meeting UMP à Pons (Charente-Maritime), lundi 19 septembre, M. Fillon a même reconnu que le premier débat télévisé entre les candidats était "un exercice utile à la démocratie". La veille, la ministre du budget, Valérie Pécresse, avait estimé sur radio J que la droite "n'échapperait pas" à l'organisation d'une primaire pour la présidentielle de 2017. "Je crois que c'est une façon moderne de faire de la politique", avait-elle dit. Tandis que Jean-François Copé y voit une "machine à diviser", lundi, sur Europe 1, le ministre du travail, Xavier Bertrand, a affirmé que tous les candidats UMP à la présidentielle de 2012, y compris Nicolas Sarkozy, devront passer par "le vote des militants". Exit, donc, la critique de principe. Place au scepticisme sur un éventuel succès du scrutin. Pour la droite, le PS se trompe en pensant qu'il va mobiliser des millions d'électeurs. L'UMP place la barre très haut, et met les socialistes au défi de rassembler quatre millions de votants : "En dessous, ce serait un échec", considère le conseiller en communication de M. Sarkozy, Franck Louvrier... Deux axes majeurs de critiques apparaissent : la désunion des socialistes et leur supposé manque de réalisme. L'UMP a fait réaliser un clip vidéo, visionné plus de 80 000 fois, réunissant les piques que les leaders du PS ont prononcées les uns contre les autres. "Je ne suis pas convaincu que la primaire va bien se passer, assure M. Wauquiez, les tensions sont très vives entre Mme Aubry et M. Hollande." Mais surtout, la majorité entend insister sur "l'irréalisme" des propositions socialistes. A l'Elysée, les conseillers du président sont ainsi persuadés que F. Hollande "a perdu toute crédibilité avec son annonce d'augmentation du nombre de fonctionnaires dans l'éducation nationale". Pour l'entourage de M. Fillon, "les socialistes et nous, nous ne sommes pas sur le même registre. Nous sommes dans une situation d'action avec une crise et la nécessité d'en gérer les soubresauts permanents pendant qu'eux se déchirent. Les gens le voient".   Pour S. Rozès (Marianne2 17/09), « Il y a eu une petite amélioration de sa cote de popularité mais il peine à restaurer sa présidentiabilité. Seul un Français sur deux estime qu’il a la stature présidentielle, et tout se passe comme si, pour l’heure, il ne renouait pas le lien avec les Français, malgré ses efforts de communication. Le caractère inégalitaire de sa politique est vivement critiqué, le fait qu’il ait tellement tiré vers le bas la fonction politique. On dirait que les Français attendent le moment où, rentrant en campagne, il va enfin s’expliquer devant eux sur ce qui s’est passé de ce point de vue là durant tout son mandat. Je pense que c’est une condition nécessaire mais pas suffisante pour qu’il décolle dans les sondages... Les Français attendant une grande explication, visiblement ce ne pourra se passer qu’à partir du moment où Nicolas Sarkozy aura basculé dans la présidentielle. Il est assez maître du calendrier. Il aurait intérêt à faire un sprint et en même temps, une explication de fond auprès des Français nécessite ensuite de renouer le contact... Je pense que si le candidat PS arrive à faire la démonstration que les phénomènes économiques ne sont pas des phénomènes qui s’imposent à la volonté humaine, faire la démonstration que la force des logiques financières vient de la faiblesse des politiques alors, cela peut mettre Nicolas Sarkozy en difficulté. Si cette démonstration n’est pas faite, Sarkozy peut tirer parti de la crise financière. »   Médiapart a mené une enquête auprès de secrétaires départementaux UMP (26/09). Le moral n'est pas au beau fixe. « A huit mois de la présidentielle, ils sont inquiets, conscients que la réélection de Nicolas Sarkozy sera «difficile» car il «a suscité des déceptions». Comment appréhendent-ils la campagne? Sur quels thèmes? Plongée dans les fédérations UMP. Les secrétaires départementaux sont les préfets de l'UMP. Nommés par la direction nationale, ils en dépendent et leur liberté de parole n'est donc pas franchement libre. Bernadette Thiébaut, à la tête de la fédération du Bas-Rhin, a une drôle de formule pour le dire: «J'ai la parole libre dans la mesure où je suis d'accord (avec la direction de l'UMP). Sinon je m'en vais.». Sur la quinzaine d'interrogés, certains récitent en bon soldat les consignes, mais beaucoup reconnaissent la mission impossible qui les attend. Marie Aphatie, secrétaire départementale de la fédération des Landes et ouvrière: «Copé n'est pas Sarkozy! Ça ne démarre pas. La dernière fois (en 2006), on avait déjà mis la machine en marche. On avait des ordres qui venaient d'en haut, des référents partout (qui faisaient remonter les contributions au national - ndlr), chaque adhérent recevait une lettre de Sarkozy. On a perdu des adhérents l'année après l'élection. (...) L'erreur a été de supprimer le poste de président de l'UMP», tranche-t-elle.«Ça a du mal à démarrer, reconnaît Frédéric Peyronnet, patron de la fédération de Haute-Vienne et chef d'entreprise. Les cadres (du parti) ne savent pas trop comment s'y prendre. Il est plus compliqué de garder les militants de longue date, certains nostalgiques du RPR et les centristes, que de faire venir de nouveaux adhérents.» «L'UMP traverse une crise d'identité. Les gaullistes ont l'impression d'avoir été cocufiés. Les centristes ont eu trop d'attention... et au final certains sont partis avec Borloo», explique le député (gaulliste) du Nord Thierry Lazaro. Après avoir «rouspété lors de quelques virages loupés en 2008», cet ancien patron de la fédération du Nord n'a pas encore renouvelé son adhésion à l'UMP. D'autres, comme le député et patron de la fédération de la Meuse, Bertrand Pancher, très critique sur le quinquennat, ont rejoint Jean-Louis Borloo. «On a connu une sacrée hémorragie, raconte Thierry Lazaro. Dans le Nord, on était entre 9.000 et 10.000 en 2007, je ne sais pas si on est 3.000 aujourd'hui. La pente est difficile à remonter.» Pour lui, «il manque des maillons dans le parti, on a peu de généraux et de colonels. Tant que le chef n'est pas candidat, c'est problématique. Dès que Sarkozy aura annoncé sa candidature, ça repartira. Si c'est en mars, ça risque d'être un peu juste.» «2007 avait levé un vent d'optimisme. La crise fait que les résultats sont moins bons que ceux escomptés», estime Jean-Sébastien Vialatte, député et patron de la fédération du Var. «Cette fois, on est face à un bilan, donc forcément c'est compliqué», dit Frédéric Peyronnet. «Autant Sarkozy avait fait le plein de voix en 2007, autant aujourd'hui il ne fait pas l'unanimité. Il a suscité des déceptions. En cinq ans, il a pu s'user, il s'est exposé», rapporte Pierre Esplugas, le porte-parole de la fédération de Haute-Garonne. Il y a ceux qui doutent carrément de la candidature (ou de la victoire) du président. C'est un ancien conseiller municipal et régional UMP de l'Essonne qui parle. Ce chef d'entreprise a «tout arrêté avec l'UMP», déçu du «décalage entre les paroles et les actes». «Je ne suis pas certain que Sarkozy se représente. Il ne sera pas candidat s'il n'a pas son socle minimum. Pour l'instant, il ne l'a pas. Il pourrait laisser la place, par exemple à Juppé», croit-il. «A moins qu'il ne joue à "je suis le recours parce qu'il y a la tempête" «Si on a la cata avec la crise financière, est-ce que Sarkozy va aller jusqu'au bout?», s'interroge Marie Aphatie (Landes)... Difficile d'occuper le terrain pendant que les socialistes monopolisent le débat et les médias avec leur primaire. «La primaire PS nous pose question, je ne peux pas dire le contraire. On est assez partagé, car dans la culture de droite, l'idée d'une primaire n'est pas encore ancrée», explique l'un. «On aurait pu faire voter les cadres UMP (qui forment le conseil national NDLR), ils représentent les militants, dit un autre. Personnellement, j'aurais aimé que Juppé rentre dans le jeu. Le problème de Sarkozy, c'est que son début de mandat l'a plombé. Juppé est resté l'homme d'Etat, de dossiers. Depuis qu'il est au Quai d'Orsay, on n'entend pas une mouche voler! Quand il est venu dans notre fédé, c'était le meilleur orateur pour les militants.»... Au Campus UMP de Marseille, début septembre, des militants s'inquiétaient du retard de l'UMP dans la bataille des idées. «Ce projet de Le Maire est inexistant. J'ai été déçu par son discours à Marseille, deux heures pour rien!», déplore Jérôme Dumont (Meuse). «Il a donné quelques grandes lignes, c'est totalement insuffisant, ça manque de souffle», estime Jean-Sébastien Vialatte, rappelant que «le projet de l'UMP et celui du candidat sont deux choses différentes». Parmi nos interlocuteurs, deux voies apparaissent clairement pour 2012. Certains imaginent une «campagne très à droite». «Sarkozy doit être un président rassembleur», explique le député du Nord Thierry Lazaro, mais «la meilleure façon de ne pas trahir, c'est d'être à droite, il ne fera pas croire qu'il est ailleurs». Pour gagner, répètent-ils, «il faudra un mix des trois fondements: immigration, sécurité, justice sociale». Par justice sociale, ils entendent d'abord «taper sur l'assistanat». «2012, ça doit être une lutte de chaque instant contre l'immigration (immigration choisie et non subie), parler de la protection sociale, ce qui passe par une lutte contre les abus (il faut ficher pour savoir qui gagne quoi), et une lutte contre les délinquants financiers, énumère Frédéric Peyronnet. Taxer de 3% les très hauts revenus supérieurs à 500.000 euros annuels, ça ne suffit pas.» D'autres estiment que «la sécurité, c'est important mais on ne refera pas le coup de 2007» et que «l'élection se gagnera avec les classes moyennes». «Il faut parler maîtrise des loyers, sécurité, éducation», estime Pierre Esplugas. Josette Philippe, de la fédération d'Eure-et-Loir, voudrait «qu'on revienne sur le pouvoir d'achat. La sécurité, on est au point. Dans les villes, l'insécurité était le phénomène majeur, maintenant c'est l'emploi. Les gens veulent du boulot», explique-t-elle, citant aussi «le problème de la désertification médicale, de la souffrance au travail, et les abus des aides». La ligne (très) droitière de Claude Guéant? «Qu'il tienne ce discours-là est normal, il est dans son rôle de ministre de l'intérieur, mais ça ne doit pas être le fond de notre politique.» Même chose avec la lutte contre les fraudes aux allocations sociales, selon lui. «Oui, il faut lutter contre les abus, mais ça ne doit pas être un thème de campagne.» «La campagne se fera sur les problèmes économiques et sociaux, notamment sur la question du transfert du financement de la protection sociale. Il faut moins taxer le travail, cela décourage les embauches.» «Le débat sur la laïcité, ça nous a gonflés, les militants sont lassés de cela, raconte Jérôme Dumont, de la fédération de la Meuse. On est un département rural, on n'est pas touchés par l'immigration, mais en revanche de plus en plus de gens touchent le RSA et ne font rien, ça c'est un vrai sujet.»   Quelle stratégie pour le président après la victoire de la gauche au Sénat ? Pour la première fois sous la Ve République, le Sénat bascule à gauche. Un sérieux revers pour la droite à sept mois de la présidentielle. Quels options s'offrent aujourd'hui à Nicolas Sarkozy ? Le contributeur Marc d'Héré lui propose ni plus ni moins que de dissoudre l'Assemblée nationale... Celui-ci remarque deux questions que cette nouvelle situation entraîne. « D’abord cela va compliquer les choses pour le gouvernement, qui aura davantage de mal à faire passer ses projets. C’est ensuite la confirmation qu’une partie de l’électorat modéré veut changer. Il y a, dans cet électorat, de manière irrationnelle, une certaine "envie de gauche", une tentation d’essayer d’autres solutions en confiant le pouvoir aux socialistes. Pour ces deux raisons, aller à l’élection présidentielle, sans créer un choc, sans perturber le cours émollient des choses, représente un risque important... D’autant que, dans la situation où nous sommes, la volonté, pour les parlementaires de la majorité, de se battre pour permettre la réélection du président est très faible... Le président pourrait choisir de proposer au Congrès le vote de la règle d’or. En cas de rejet, dû à l’opposition de gauche, il pourrait décider de dissoudre l’Assemblée... Quels que soient les résultats de cette élection législative anticipée, cela devrait permettre au Président, qui aurait montré sa volonté démocratique en donnant la parole au peuple, de se trouver en meilleure posture pour l’élection présidentielle d’avril 2012. » Selon lui 3 résultats sont possibles : « La victoire à l’arraché de la majorité : hypothèse qui n’est pas la plus probable, mais qui n’est pas impossible ; Une majorité indécise à l’Assemblée, avec un nombre relativement important de centristes (Modem compris), et d’élus de centre gauche. Dans ce cas, le président pourrait nommer un homme comme François Bayrou à Matignon, qui formerait un gouvernement de large coalition ; Reste la dernière solution, celle d’une victoire de la gauche. Le président l’accepterait sans difficulté, nommerait Martine Aubry à Matignon (dans l’hypothèse où François Hollande aurait été choisi par le PS comme candidat à la présidentielle…). Ce gouvernement de gauche serait confronté à un choix difficile : soit prendre, sous la pression de sa majorité (où la frange radicale sera importante), des mesures en ligne avec ses promesses (embauches et augmentation des salaires dans le public, retour partiel sur la réforme des retraites, annonce d’impôts nouveaux…) ce qui provoquera fuite des capitaux, perte du AAA, et difficultés financières et économiques ; soit se montrer raisonnable, et se trouver alors confronté à la pression de la rue et à la division au Parlement et, surtout, à la déception de ses électeurs. Dans les deux cas, le candidat socialiste sera dans une situation très délicate lors de la présidentielle, face à Nicolas Sarkozy.. » (Source Nouvelobs.com 26/09)   Le ministre de l'Agriculture B. Le Maire a choisi de dire les choses (TF1news 26/09). Ce responsable du projet pour l'UMP en 2012 a affirmé que la défaite de la droite aux sénatoriales était "un avertissement sérieux" pour la majorité, ajoutant que les Français "sont inquiets". « J'en tire trois leçons très simples. La première, c'est qu'il faut nous rassembler, faire preuve d'unité, nous avons payé cher nos divisions entre certains membres de la majorité et nous avons payé cher les dissidences, que ce soit à Paris, dans les Pyrénées atlantiques ou ailleurs », a dit M. Le Maire. « La deuxième leçon, c'est qu'il faut écouter ce que nous disent les Français. Les Français sont inquiets », selon lui. « La troisième leçon, c'est que tout reste ouvert pour 2012. Ne ne pensons pas que parce que le Sénat a basculé à gauche », la gauche « devient plus crédible pour diriger le pays en 2012 », a averti le ministre.   La droite populaire se recompose. « La création d'une carte Vitale biométrique pour lutter contre ceux qui fraudent à la sécurité sociale, la mise en place d'un service civique de la nation pour chaque jeune entre 16 et 18 ans, davantage de cours d'Histoire de France à l'école, la suppression de l'aménagement systématique des peines de prison... Voilà quelques-unes des «12 propositions pour 2012» que dévoilera la Droite populaire avant la fin du mois... S'activant jusqu'à présent uniquement à l'Assemblée, celui-ci va devenir une branche de l'UMP, à laquelle tous les Français et tous les élus, y compris ceux qui ne sont pas adhérents du parti majoritaire, pourront adhérer. «Nous allons nous ouvrir à tous ceux qui se reconnaissent dans une droite sans complexes», annonce Thierry Mariani... Son seul objectif: la réélection de Nicolas Sarkozy en 2012. Et, pour ses animateurs, celle-ci ne se fera qu'à une condition: l'ancrage à droite du président candidat... Mariani et ses compères n'ont pas oublié que, si Nicolas Sarkozy est à l'Elysée, c'est parce qu'il a siphonné les voix de Jean-Marie Le Pen. Depuis le début du quinquennat, ils ont vérifié, à l'occasion de chaque élection locale, que l'ouverture à gauche entreprise par le chef de l'Etat n'avait jamais rapporté la moindre voix. » (Paris Match 15/09)   FN-Extrême droite   Robert Ménard, intervenant vedette d’un club de l’extrême… extrême-droite. (Blog droite(s) extrême(s) animé par Abel Mestre et Caroline Monnot du Monde (26/09). Depuis quelques mois, Robert Ménard, ancien patron de Reporters sans frontières, n'a de cesse d'envoyer des signaux à l'extrême droite. Quelques exemples parmi d'autres. En mars, sur RTL, il faisait l'éloge de Marine Le Pen : "Elle appelle un chat, un chat. Elle pose des questions qui sont des vraies questions. Contrairement à ce que disent les gens, elle apporte des réponses qui sont des réponses, qu'on aime ou que l'on n'aime pas. Elle piétine une classe politique qui est dans l'incapacité totale de résoudre les problèmes qu'il y a. (...) Elle incarne une autre réponse. Vous n'aimez pas cette réponse, les gens vont vous balayer." Le 21 avril, il publiait avec Emmanuelle Duverger un petit livre sobrement intitulé Vive Le Pen ! (Ed. Mordicus, 32 p., 4,90 euros)... Le 15 octobre, Robert Ménard ira plus loin. Il interviendra dans le cadre des "4e journées de la réinformation" de Polémia, le think tank d'extrême droite de Jean-Yves Le Gallou. Ce club, dès sa création, annonçait la couleur : "affirmer sans complexe la supériorité de la civilisation européenne" et donner aux "Euro- Français" des "armes de reconquête intellectuelle, politique et morale". Le thème de l'intervention de M. Ménard devant Polémia sera : "Comment les blogs changent les médias dominants ?"... Aujourd’hui, M. Le Gallou s'est fait une spécialité de ce qu'il appelle "la réinformation" – comprendre la méthode de lutte contre les "médias dominants" et le "politiquement correct"– et de la bataille du Net. Ainsi, il est l'auteur d'un véritable manifeste de l'activisme sur la Toile, intitulé "Douze thèses pour un gramscisme technologique", pour qui il n'y a pas de victoire politique possible sans au préalable une victoire culturelle. Robert Ménard, lui, se défend vigoureusement d'être une caution. "J'aime les débats.  Je défendrais la liberté d'expression de gens avec qui je ne partage aucune conviction. J'interviens partout. Je suis allé à l'UOIF  [l'Union des organisations islamiques de France], je m'en fiche", nous a-t-il déclaré. »   Selon Valeurs Actuelles (15/09), c’est à la mi-octobre que sera dévoilée la liste provisoire du comité de soutien à Marine Le Pen : entre 200 et 300 noms de personnalités extérieures au FN. Objectif, d’ici à la fin de campagne : l’organisation d’un « banquet des mille ». Selon G. Collard, son président « Plusieurs personnes qui hésitaient à rendre public leur vote en faveur de Marine m’ont appelé et m’ont dit “banco” ! Il y aura des surprises… » Lui-même, raconte-t-il, a été l’objet d’une « entreprise de démolition » depuis l’annonce, il y a trois mois, de son ralliement à Marine Le Pen : « menaces, pressions, sup­pression de l’une de mes émissions à la télévision… » Sans compter, ajoute-t-il, « les mots, forcément déplaisants, que l’on met dans ma bouche : ce week-end à la tribune, j’ai évoqué un “Par­lement qui parle”, c’est devenu un “Par­lement qui bave” dans un quotidien du soir ! » Selon Me Collard, c’est la « peur » de subir un tel traitement qui explique que nombre de ses amis n’osent pas franchir le pas : « Beaucoup, notamment chez les plus célèbres, me disent : “Gilbert, on pense comme toi, mais on ne peut pas le dire, sinon c’est le pilori.” Je leur réponds que la personnalité de Marine, comme la situation du pays, impose d’avoir du courage… » Ils seraient aujourd’hui « près de 200 » à avoir accepté de signer le formulaire rédigé par Gilbert Collard : « Je soussigné…, réaffirmant mon attachement aux valeurs républicaines et à la défense des droits de l’homme, adhère au comité de soutien de Marine Le Pen. » « C’est une démarche très importante, car elle nous permet à la fois d’élargir notre base électorale et de nous inscrire dans la logique des institutions, souligne Louis Aliot, le vice-président du FN : Marine n’est pas la candidate d’un parti, elle est soutenue par lui… et par d’autres. » Selon Médiapart (19/09) « un accord a été scellé entre le FN et le Bloc identitaire. » « Dans un entretien à Minute, le président du Bloc a lui assuré qu'«il n'y (avait) pas d'accord avec le Front. Nous travaillons sur le terrain depuis huit ans, en toute indépendance. Ce n'est pas pour négocier quelques petites circonscriptions...». Chacun a pourtant intérêt à cet accord. «Marine Le Pen est une opportuniste, elle voit le vivier de jeunes qu'elle pourrait récupérer avec le Bloc, explique notre cadre. Ce sont des militants de terrain, spécialistes des actions médiatiques comme l'apéro saucisson, et qui sont très présents sur Internet.» Cela permet également à la présidente du FN d'éliminer une candidature à sa droite, après l'annonce de celle de Carl Lang... «Marine Le Pen a réservé un tiers des circonscriptions (environ 200) pour les candidats de l'ouverture. Paul-Marie Coûteaux (la nouvelle recrue souverainiste du FN) va en avoir une centaine. Or il n'y a pas 40 mouvements qui vont nous rejoindre. Donc 50 circonscriptions pour les Identitaires, c'est jouable», explique le permanent du FN. Contacté par Mediapart, Steeve Briois assure qu'«il n'y a pas d'accord secret». »   Economie-social   Logement   Un sondage Ipsos pour le promoteur Nexity (21/09) montre que logement est perçu comme une problématique majeure par les Français et leurs élus. Certes les problèmes de chômage, de santé et de pouvoir d'achat sont les préoccupations principales des Français en cette période de crise. Mais la situation du logement (en réalité corrélée aux problèmes cités plus haut) est inquiétante. "Le diagnostic fait par les Français comme par les élus est convergent et sans appel, la situation est dramatique", alerte Nexity dans sa synthèse d'un sondage réalisé par Ipsos (1). Ainsi, 99% des élus considèrent que la situation du logement en France est un problème très ou assez important et 78% des Français estiment qu'il est aujourd'hui difficile de trouver un logement en France. "Et la situation ne semble pas prête de s'arranger", poursuit Nexity : 76% des Français anticipent en effet une situation dégradée pour les générations à venir. Dès lors, l'idée "d'une France de propriétaires" semble dépassée. C'est une France de bien‐logés que 86% des Français et 81% des élus appellent de leur voeux. Pour 58 % des Français, la situation est insatisfaisante en matière de prix des loyers sur leur territoire. Selon eux, c'est la raréfaction du foncier et la hausse du prix des terrains (55%) qui constitue la principale raison de la hausse des prix des logements neufs, bien avant les marges des promoteurs (43%) et l'augmentation des coûts de construction liés aux normes (39%). Les Français veulent plus  de logements d'urgence pour les plus démunis (92%), de logements sociaux (88%) et de logements en accession (85% ) et attendent à une écrasante majorité une intervention des pouvoirs publics pour encadrer et réguler les prix de l'immobilier et du foncier, mais aussi pour initier et soutenir une politique de construction à même de pallier la pénurie actuelle de l'offre de logements. Les élus s'expriment de façon tout aussi massive en faveur de mesures interventionnistes (ex : 93% pour faire baisser le coût de revient de la construction) et régulatrices (ex : 82% pour l'encadrement des prix du foncier public) et se montent très réceptifs aux propositions allant dans le sens d'une simplification des règles de gestion technique et administrative de la politique du logement (ex : 67% pour la combinaison des principaux documents d'urbanisme en un seul). (Source : Le Moniteur)   Plus du tiers des Français disent avoir connu "une situation de pauvreté" au moins une fois dans leur vie, selon un sondage Ipsos pour le Secours Populaire. (L'Expansion.com 22/09) Ce taux de 35% représente sept points de plus que lors du précédent sondage réalisé en 2010.Près d'un Français sur quatre (22%) indique en outre qu'il lui est "déjà arrivé de (se) dire, à un moment de (sa) vie, qu'(il était) sur le point de connaître une situation de pauvreté", sans toutefois qu'il finisse par en faire l'expérience. Signe jugé "inquiétant" par le Secours Populaire, "les jeunes sont de plus en plus concernés": "les 15-34 ans constituent près du tiers des Français (29%) qui disent avoir connu la précarité". "Ils n'étaient que 22% en 2010". Ainsi 85% des personnes interrogées estiment que "les risques que (leurs) enfants connaissent un jour une situation de pauvreté sont plus élevés que pour (leur) génération": pour 50% les risques sont "beaucoup plus élevés", pour 35% ils sont "un peu plus élevés". Seuls 11% les jugent "moins élevés". Les Français fixent le seuil de pauvreté à 1.031 euros par mois pour une personne seule, un chiffre "stable" par rapport à 2010, "un peu en dessous du Smic (1.070,76 euros nets mensuels), mais toujours "supérieur aux 954 euros du seuil de pauvreté offficiel calculé par l'Insee". Les personnes interrogées considèrent à 92% comme une "situation de pauvreté" le fait d'"éprouver régulièrement d'importantes difficultés pour se procurer une alimentation saine et équilibrée". Mais elles sont aussi nombreuses à évoquer le fait de ne pas arriver à "envoyer ses enfants en vacances au moins une fois par an" (73%) ou de ne pas pouvoir « accéder à des biens ou des activités culturelles et de loisirs pour soi ou sa famille » (71%).   Le climat général des affaires en France s'est fortement détérioré en septembre, selon l'enquête mensuelle de conjoncture publiée par l'Insee (23/09). L'indicateur synthétique du climat des affaires dans l'industrie manufacturière a baissé de six points à 99, repassant sous le seuil de 100 qui correspond à la moyenne de longue période de cet indicateur. Il retrouve ainsi son niveau d'août 2010. "Le climat conjoncturel se dégrade dans tous les secteurs à l'exception du bâtiment", souligne l'Insee. L'indicateur des services chute quant à lui de huit points à 95. L'indicateur de retournement, en léger repli depuis avril, "bascule nettement en zone défavorable". Par ailleurs, la confiance des ménages français s'est nettement dégradée durant l'été, toujours selon l'Insee. L'indicateur synthétique de la confiance des ménages ressort à 80, en baisse de cinq points par rapport à juillet, et se situe désormais au plus bas depuis février 2009. Dans un contexte dominé par la crise de la dette et la baisse des marchés financiers, l'opinion des ménages sur leur situation financière personnelle future baisse rapidement, précise l'Insee dans un communiqué: le solde correspondant cède six points en septembre par rapport à juillet. De plus, les ménages jugent que le moment est nettement moins favorable pour épargner, le solde correspondant abandonnant huit points et repassant sous sa moyenne historique. Les craintes d'évolution du chômage sont en forte hausse tandis que le solde des réponses sur l'évolution du niveau de vie futur chute.   François Bourdillon est l’un des cinq médecins et experts auteurs du Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire. "Notre Manifeste veut reposer les principes de 1945". (Viva 15/09) « Ce Manifeste, c’est la réunion de cinq personnes qui voulions manifester notre inquiétude sur l’évolution de notre système de santé : disparition de l’hôpital public, moindres remboursements de la Sécurité sociale, franchises, démocratie sanitaire en berne. La santé n’a jamais été un sujet de campagne présidentielle. Nous avons souhaité qu’enfin, elle le devienne. Il reprend les fondamentaux. C’est-à-dire les idées de 1945, fondatrices de notre pacte de Solidarité nationale et de la Sécurité sociale. Il s’agit d’un manifeste, pas d’une pétition. Nous avons tenté d’expliciter de manière très pédagogique en 17 fiches découpées en quatre grandes thématiques : système de soins, santé publique, financement et démocratie sanitaire, les enjeux selon un même plan : les principes, la situation et nos propositions. »   Nucléaire   Sortir du nucléaire est un choix politique. Mais quel est son prix? Quatre mois après sa décision radicale, l'Allemagne, dont l'atome produit aujourd'hui 25% de l'électricité, a fait ses premiers calculs: la KfW, l'équivalent allemand de la Caisse des dépôts, estime la facture à près de 250 milliards d'euros. Un chiffre qui prend en compte plusieurs éléments: les investissements nécessaires à la réalisation de nouvelles capacités de production pour pallier la disparition de l'atome, le recours accru aux énergies renouvelables -dont le développement est largement subventionné-, l'augmentation des importations d'électricité, le démantèlement des installations existantes… Bernard Bigot, le patron du Commissariat à l'énergie atomique compare avec l'Allemagne si la France abandonnait le nucléaire « au moins 750 milliards d'euros, si l'on se contente de tripler la facture allemande pour respecter la proportion des parcs nucléaires de chaque pays. En fait, ce pourrait être beaucoup plus encore, puisque la France est aujourd'hui trois fois plus dépendante de l'atome que son voisin. Les conséquences, à la fois pour les finances publiques et pour la facture du consommateur sont incalculables… Début septembre, le gouvernement, par l'intermédiaire du ministre de l'Industrie E. Besson, a nommé une commission baptisée Énergie 2050, chargée d'évaluer l'ensemble des scénarios envisageables. Son rapport, qui doit être remis au début de l'année prochaine, permettra de statuer plus officiellement sur les conséquences financières de l'évolution du paysage énergétique. Les entreprises concernées ont aussi commencé à travailler. Avant l'été, Areva a confié au cabinet PricewaterhouseCoopers une étude sur «le poids socio-économique de l'électronucléaire en France». La place significative que cette industrie occupe dans l'économie nationale est mise en exergue: 125.000 emplois directs (4% de l'emploi industriel) et 410.000 emplois au total (directs et indirects), 450 entreprises spécialisées et 12,3 milliards d'euros de valeur ajoutée, soit 0,71% de la contribution au PIB. Un poids qui pèsera lui aussi dans la balance à l'heure des choix. (Le Figaro 22/09).   Pierre Papon, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica a écrit une étude « Vers une nouvelle donne énergétique ». Les fortes contraintes qui pèsent aujourd’hui sur la demande d’énergie (épuisement des réserves, climat, développement des pays émergents) constituent une nouvelle donne énergétique. Celle-ci appelle une politique volontariste, fondée sur une diversification des filières, ainsi que des choix industriels et scientifiques pour préparer l’avenir.   Les énergies nouvelles, peu attirantes pour les patrons français. Selon une étude menée par Experian Business Strategies Ltd. pour le compte de Grant Thornton, le principal frein dans l’Hexagone réside dans la hausse des coûts énergétiques induite par la réduction de la dépendance au pétrole. 45% des dirigeants confient ne pas être en mesure de la supporter, d'après l'étude publiée le 26 septembre. Et pourtant, face au prix du baril qui dépasse les 100 dollars actuellement et aux différents désaccords entre pays de l’Opep sur la hausse de l’offre, l’étude précise qu’il y a nécessité à développer ces énergies. D’autant qu’elles pourraient permettre de faire des économies aux entreprises sur le long terme. "Le Printemps arabe semble avoir suscité, dans le monde et particulièrement en Asie, l’envie à de nombreux chefs d’entreprises, de relever le défi d’aller vers davantage de sources durables, précise Marc Claverie, associé de Grant Thornton en charge du secteur Cleantech. La France et ses dirigeants d’entreprises en cette période incertaine, peinent à plus soutenir ce marché." (Usine nouvelle 26/09).   David Barroux titre son édito « Retombées nucléaires » (Les Echos 19/09). il estime « On peut se moquer. On peut se réjouir. On devrait aussi se méfier. En annonçant ce week-end qu'il renonçait à toute ambition dans le nucléaire, Siemens laisse il est vrai le champ libre à son ex-partenaire Areva... Pour Areva, qui, dans le sillage de Fukushima, doit d'ores et déjà faire face à un ralentissement de la demande en nouvelles centrales ou contrats d'approvisionnement, il s'agit à court terme d'une bonne nouvelle. A moyen terme, cette annonce émanant du conglomérat allemand devrait cependant nous interpeller... Intervenant quelques mois après le rejet politique du nucléaire outre-Rhin, ce renoncement industriel démontre bien que la page de l'atome est définitivement tournée en Allemagne... La préservation de la compétitivité industrielle allemande passera par une remise en cause de l'intérêt de l'atome chez ses voisins. L'Allemagne ne restera pas neutre. Elle sera de façon croissante hostile au nucléaire. A long terme, enfin, le virage pris par Siemens pourrait s'avérer économiquement majeur. Déjà champion des énergies renouvelables, le groupe va investir massivement dans cette nouvelle frontière technologique. Il pourrait ainsi creuser l'écart avec une France mobilisée dans la préservation de son héritage nucléaire mais qui ne peut se payer le luxe de passer à côté des énergies alternatives du futur. »   Le même jour, un article de Libération signé par S. Huet s'intitule « Le nucléaire français mis à nu sur le net » On peut lire « Depuis vendredi, les rapports d’EDF, d’Areva, du Commissariat à l’énergie atomique et de quelques autres exploitants d’installations nucléaires sont en ligne sur le site de l’Autorité de sûreté nucléaire (Asn.fr)... Il faudra s’armer de courage pour s’y plonger. Ceux d’EDF, qui dit proposer des «parades supplémentaires» pour ses centrales, pèsent un total de 7 000 pages. Mais la présentation, très claire et ergonomique, permet d’aller directement aux chapitres qui intéressent. Ainsi, les Alsaciens pourront-ils lire le détail de ce qui est prévu contre les inondations à Fessenheim (50 pages) ou les scénarios catastrophes étudiés.   Rapports, études, débats et documents   Le 12 septembre s'est tenu un colloque international sur « La croissance de demain ». Une première table ronde : Politique industrielle et innovation réunissait notamment C. de Boissieu ; D. Bureau, Délégué général du Conseil économique pour le développement durable et École Polytechnique ; Patrick Artus, Économiste, Directeur de la Recherche et des Études de Natixis ; Jean-luc Tavernier, Commissaire général adjoint, Commissariat général à l’Investissement. Une deuxième table ronde sur « Compétitivité prix et hors prix des entreprises françaises et européennes » réunissait Agnès Benassy-Quéré, Directrice du CEPII, Luc Rousseau, Directeur général de la Compétitivité, de l'Industrie et des Services, Michel Didier, Directeur général de Coe-Rexecode, membre du Conseil d’analyse économique. Ce colloque peut être restitué sur http://www.strategie.gouv.fr//node/1173   Pour son lancement, la revue des Livres organisait une série de débats notamment un sur le thème « Avons-nous seulement compris ce qu'est le néolibéralisme ? » Christian Laval (co-auteur de La Nouvelle Raison du monde. Essai sur la société néolibérale) et Frédéric Lordon (auteur de Capitalisme, désir et servitude. Marx et Spinoza) intervenaient. Les promoteurs de la « révolution » néolibérale la présentent comme une nécessaire « modernisation », à l'heure de la mondialisation, et comme une « adaptation » salutaire aux lois irrésistibles de l'économie, trop longtemps bafouées. Mieux : les néolibéraux ont prétendu nous libérer de la condition d'« assistés » et de « dépendants » d'un État social bureaucratique et inefficace, pour nous transformer en « libres et responsables entrepreneurs de nous-mêmes », soucieux de faire fructifier notre petit « capital humain ». Le néolibéralisme s'est ainsi figuré comme une véritable politique d'émancipation, une véritable politique d'empowerment. Si l'imposture de cette prétention n'est que trop évidente aujourd'hui, nous ne pouvons cependant pas analyser le néolibéralisme comme une simple régression, un retour au « laisser-faire » cher aux libéraux du XIXe siècle. La gouvernementalité néolibérale et les dispositifs qui assurent son emprise sur chacun d'entre nous et sur l'ensemble de la société constituent en effet un régime d'enrôlement inédit de nos désirs par le capitalisme. En comprendre la singularité est une condition nécessaire de notre effort pour lui résister et pour relancer les luttes d'émancipation aujourd'hui.   La Fondation Jean Jaurès a publié deux études. Une intitulée « Le PS et l'écologie (1968-2011). L'auteur revient sur l'histoire de sa réception dans le discours du PS. Il retrace les conditions de son émergence, ses moments de reflux, sa réapparition sous la forme du « développement durable » et, enfin, l'évolution progressive vers l'articulation toujours plus forte de la critique écologique à la critique sociale originelle. La seconde étude intitulée « La social-démocratie entre crises et mutations » propose une réflexion sur la dialectique à l'oeuvre dans l'histoire de la social-démocratie, entre crises et mutations. L'auteur met l'accent sur l'inadaptation de sa stratégie de force d'alternance qui pèse négativement dans la réponse à apporter à la crise du capitalisme financier.   Ce mois-ci, à la une de Fondapol.mag, deux sujets au cœur des préoccupations de la Fondation pour l'innovation politique. D'une part, la suite de la série sur les valeurs avec une note intitulée La liberté religieuse par Henri Madelin. L'auteur, jésuite et professeur au Centre Sèvres de Paris, restitue le travail philosophique et théologique par lequel l'Église catholique a incorporé l'idée de la liberté religieuse. Ce texte permet de percevoir quels bouleversements conceptuel, spirituel et pastoral, a impliqué l'adoption d'une telle liberté. La Fondation poursuit également ses travaux sur la dette publique avec une note de Jean-Marc Daniel, Réduire notre dette publique dans laquelle est formulée une série de propositions, pour une réduction du déficit français, inspirée de pays ayant réussi leur assainissement budgétaire.   Agenda   L’année 2011 a été marquée par des réformes législatives d’ampleur, notamment les mesures sur la pénibilité au travail issues de la loi portant réforme des retraites et la prime de partage des profits. La jurisprudence de la Cour de cassation est toujours aussi abondante. Les juges poursuivent leur lecture de la loi du 20 août 2008 qui a réformé le dialogue social. L’égalité de traitement, le licenciement économique, le temps de travail et la thématique de la santé au travail ont également fait l’objet d’arrêts essentiels. Autant de sujets qui méritent d’être abordés pour faire un point complet, précis et opérationnel sur les principaux temps forts de l’année. Cette Journée-débats réuni d’éminents spécialistes qui dresseront un panorama complet des dernières évolutions législatives et jurisprudentielles et apporteront des réponses pratiques aux entreprises. Jeudi 1er décembre 2011 9h00 – 17h00 Maison de l’Amérique latine 217 Boulevard Saint Germain, Paris 7ème.   23e Rendez-vous de la Mondialisation : Matières premières, métaux rares, ressources énergétiques. La croissance des pays émergents, et notamment de la Chine, engendre des besoins sans précédent en ce qui concerne l’énergie et les matières premières – d’où une grande volatilité des cours, touchant une vaste gamme de matières premières (métaux précieux, pétrole, gaz…), dont les gisements représentent, pour les pays qui les possèdent, une véritable rente. Il s’agit donc d’une question centrale pour l’économie mondiale, et ce d’autant plus qu’il faut aujourd’hui prendre en compte les effets de la transition écologique (raréfaction des ressources, maîtrise des émissions de gaz à effet de serre). Mercredi 5 octobre 2011 de 17 heures à 19 heures 30 - Centre d'analyse stratégique -Salles Jean Monnet et Pierre Guillaumat - 18, rue de Martignac - 75007 Paris Les assises de l'industrie – 2012 : réinventer l'industrie se tiendra le 19 octobre. Clarifiez les nouveaux moteurs de la croissance industrielle et, à la veille des grandes échéances de 2012, débattez des grands enjeux économiques et sociaux liés à la ré-industrialisation avec l'ensemble des intervenants. Nouvelles structures de coûts et renouveau des innovations industrielles. Emergence de nouveaux marchés portés par le développement durable et les évolutions sociétales.   __

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