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Note de conjoncture 17 - novembre 2011

 

L'actualité des sondages, études et conférences Alain Vermeersch 30 novembre 2011   Présidentielle Le sondage Viavoice/Libération montre une légère baisse de la gauche (29/11). François Hollande reste le grand favori pour la présidentielle 2012. Mais, passée la primaire socialiste, le soufflé est brutalement retombé. Les 22 et 23 octobre, dans notre baromètre précédent, 53% des Français souhaitaient une victoire de la gauche et 52% estimaient qu'elle allait avoir lieu. Un mois plus tard, ils ne sont plus que 49% à «souhaiter» que la gauche gagne et 46% à «estimer» qu'elle gagnera l'élection présidentielle. Le différentiel reste encore de 10 points en faveur de la gauche (39% des sondés «ne souhaitent pas» la victoire de la gauche). Mais c'est la première fois, depuis 2010 que l'opposition passe sous la barre symbolique des 50%. Toujours en termes de souhaits de victoire, François Hollande est à 46% (+1) et Nicolas Sarkozy à 29% (+2). «L'importance et la stabilité de l'écart entre les scores obtenus par les deux hommes, 17 points, témoignent de la difficulté à laquelle serait aujourd'hui confronté le président de la République pour transformer un bon score de premier tour présidentiel en score de victoire au second», souligne F. Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice. Derrière, les positionnements ne changent pas malgré le forfait de Jean-Louis Borloo. François Bayrou à 20% (+2), M. Le Pen à 14% (+1), et J-L. Mélenchon à 13% (+1) progressent, tandis qu'E. Joly perd deux points à 10%. Globalement, N. Sarkozy ne profite donc pas vraiment de la perte de confiance dans la gauche. La cote de popularité du Président remonte certes légèrement : il était à 33% d'opinions positives il y a un mois ; il gagne un point en novembre. En six mois, le chef de l'Etat a péniblement reconquis cinq points, après un record d'impopularité absolu de 29% d'opinions favorables en avril. Au moment d'entrer en campagne, la tentation pourrait être forte pour Sarkozy d'accentuer les clivages pour mobiliser à droite. Le risque serait alors de perdre le bénéfice des quelques points de popularité qu'il a péniblement grappillés en se drapant dans sa posture de chef d'Etat. Le manque de crédibilité de Sarkozy se révèle aussi dans une question posée par Viavoice : «Pour résoudre la crise financière de la France, feriez-vous plutôt confiance à...» Réponse : 43% à F. Hollande et 35% à N. Sarkozy (22% ne se prononcent pas). Le Président est jugé moins capable de sortir les Français de la crise que son challenger socialiste. F. Hollande pourrait être confronté au même dilemme que le sortant. Il lui faut mobiliser l'électorat de gauche, pour faire la différence au premier tour. «Il y a une forte attente de l'opinion sur la révélation du programme de Hollande en janvier, souligne F. Miquet-Marty, notamment sur les questions de pouvoir d'achat, d'emploi, de sauvegarde du système de santé et d'éducation.» Néanmoins, les électeurs jugent à 62% qu'il existe des «différences importantes» entre les projets (peu développés) de Hollande et de Sarkozy. Ce chiffre est à rapprocher de celui de 2002, lorsque L. Jospin avait échoué dès le premier tour de la présidentielle : les Français considéraient alors à 75% que son projet n'était pas différent de celui de Jacques Chirac... Le problème du candidat socialiste, comme d'ailleurs de N. Sarkozy, est de ne pas percer, en tout cas pour l'instant, dans les couches populaires. Le Président est le candidat des retraités, des agriculteurs, des chefs d'entreprise. Hollande est celui des employés et des professions intermédiaires. Ils font l'un et l'autre le plein chez les 65 ans et plus. Mais aucun des deux n'a la confiance des ouvriers, alors que M. Le Pen, en termes de souhaits de victoire, réalise chez les ouvriers son meilleur score. Un handicap pour les deux principaux candidats que la crise peut rendre difficile à surmonter. A cinq mois du premier tour, les attaques contre le candidat socialiste à l'Elysée, d'E. Joly à J-L. Mélenchon, ravivent le spectre de la division à gauche, relève Libération. Des remous qui font dire à Maïder Beffa, codirectrice de l'institut Viavoice, que «le pire ennemi de Hollande, c'est son propre camp. Si la gauche ne se montre pas suffisamment unie, elle ne pourra pas gagner». F. Miquet-Marty, du même institut, va jusqu'à parler d'une démarche «suicidaire» si les attaques continuent sur ce rythme de mitraillette enrayée. De fait, notre sondage indique que 57% des Français (et 53% des sympathisants de gauche) voient dans la candidature d'Eva Joly «plutôt un risque pour la gauche qui pourra apparaître divisée».   Dans la première vague du baromètre présidentiel OpinionWay-Fiducial/Le Figaro/LCI (25/11), F. Hollande est crédité de 30% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, et N. Sarkozy de 26%. La présidente du Front national M. Le Pen obtiendrait 18%, suivie de Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou, à 7% chacun. Eva Joly recueillerait 5%.Toutes les autres personnalités testées, candidates déclarées ou non, n'obtiennent pas plus de 1% des suffrages. Au second tour, F. Hollande l'emporterait face à N. Sarkozy avec 58% des voix contre 42%, selon la même étude, la première de cet institut sur le duel Sarkozy-Hollande. D'autre part, 60% des personnes interrogées souhaitent que Eva Joly renonce à être jusqu'au bout la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts, contre 37% qui souhaitent qu'elle le reste (3% ne se prononcent pas). Chez les sympathisants de gauche, ces proportions sont respectivement de 57% et de 40% (3% sans avis). En revanche, 64% des sympathisants d'EELV souhaitent que Eva Joly aille jusqu'au bout, 35% qu'elle renonce (1% ne se prononce pas) 46% pensent que l'accord de majorité parlementaire conclu entre PS et EELV  est "un mauvais accord pour les deux" formations, 29% "un bon accord pour les deux". Pour 13%, c'est "un bon accord pour le PS", pour 10% "un bon accord pour EELV". Les sympathisants PS sont 45% à penser qu'il s'agit d'"un bon accord pour les deux", seuls 22% estimant qu'il s'agit d'"un mauvais accord". Les sympathisants EELV sont plus partagés: "bon accord pour les deux"  (33%), "bon accord pour le PS" (31%), "bon accord pour les Verts" (11%),  "mauvais accord pour les deux" (24%). Enfin, les questions sociales seront prépondérantes dans le choix du candidat, selon les sondés: protection sociale (40%), pouvoir d'achat (39%) et emploi (38%) sont cités en tête, devant la dette et les déficits (30%).   Selon un sondage Harris Interactive (25/11), près des deux tiers des électeurs français (64%) se déclarent prêts à voter pour un candidat issu de la diversité, contre un peu plus d'un tiers (36%) qui y sont réticents, diffusé vendredi. Cette enquête a été effectuée à la demande du parti "Allez la France !" dirigé par Patrick Lozès, fondateur du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran). Ce dernier s'est récemment lancé dans la course à l'élection présidentielle de 2012 en France avec pour cible principale les quartiers populaires où l'abstention risque d'être forte. Le sondage ne visait pas à mesurer si un candidat auquel on attribuerait une origine spécifique pourrait bénéficier d'un avantage particulier, mais "bien d'identifier si le fait d'être issu de la diversité pouvait constituer un obstacle pour un candidat", souligne Harris Interactive. Le premier clivage entre ceux qui se montrent particulièrement ouverts à l'idée de voter pour un candidat issu de la diversité et ceux qui y sont réticents est politique, relève l'institut. Les sympathisants de gauche en général se déclarent nettement plus prêts à voter pour un candidat issu de la diversité que les sympathisants de l'UMP (respectivement 72% et 52%). Ceux du Front National semblent les moins enclins à voter pour un tel candidat: seuls 36% s'y disent prêts. Le deuxième clivage notable est générationnel: les personnes âgées de 18 à 24 ans sont les plus enclines à voter pour un candidat issu de la diversité (79%), tandis que cette opinion n'est partagée que par 56% des personnes âgées de 50 à 64 ans.   Une majorité de Français désapprouvent les récents propos d’Eva Joly critiquant ses alliés du PS et souhaitent le retrait de sa candidature à la présidentielle. (25/11) C’est le principal enseignement d’un sondage BVA Opinion/20 Minutes. Au total, 59% des personnes interrogées désapprouvent ces propos. Les sympathisants de gauche sont 71% à condamner ses critiques, ceux du PS étant les plus virulents: 85% d’entre eux désapprouvent les propos d’E. Joly. Seuls les sympathisants Verts continuent de soutenir leur candidate: ils sont 65% à approuver ses critiques du PS. Mais un tiers d’entre eux (32%) les condamnent. «Il est fâcheux pour une candidate peinant dans les sondages d’intention de vote qu’un tiers de ses propres sympathisants désapprouvent ces propos», analyse Gaël Sliman, directeur de BVA Opinion. On note la même différence entre Français et sympathisants Verts sur la question du retrait de la candidature d’E. Joly. Au total, 61% des personnes sondées se prononcent pour l’abandon de sa candidature, mais les sympathisants Verts sont 60% à souhaiter son maintien. Là encore, il y a quand même un tiers de sympathisants Verts qui la désavouent, alors qu’un F. Hollande est soutenu par 80% à 90% des sympathisants du PS dans les sondages d’opinion. Les sympathisants de droite sont une majorité à vouloir son départ (59%), ce qui peut surprendre tactiquement, les tensions entre EELV et PS étant pain béni pour la majorité. «Quand on propose à un sympathisant de droite le retrait d’une candidature de gauche, c’est son rejet de ce candidat, plus que la tactique, qui guide son choix», explique Gaël Sliman, qui estime que ce rejet par les sympathisants de droite de la candidate EELV «n’est pas forcément une mauvaise nouvelle» pour E. Joly. Parmi les personnes interrogées, 36% veulent qu’aucun candidat EELV ne fasse campagne pour la présidentielle. Sans surprise, ce chiffre monte à 43% pour les sympathisants socialistes, et n’est que de 13% pour les sympathisants Verts, qui sont 85% à vouloir d’une candidature Europe Ecologie-Les Verts. 25% seulement des Français interrogés se disent satisfaits de l’accord PS/EELV; 49% pour les sympathisants socialistes, mais que 34% pour les sympathisants écologistes. Quant à savoir qui a le plus céder, les sondés sont clairs: pour 42% d’entre eux ce sont les Verts. Une grande majorité des sympathisants du parti (66%) estiment qu’EELV a plus cédé dans les négociations que le PS, quand les sympathisants de ce dernier ne partagent cet avis qu’à 41%. Les sympathisants écologistes ne sont d’ailleurs que 6% à penser que le PS a fait plus de concessions qu’EELV lors des négociations. «Ce qui fut présenté comme une très bonne affaire pour les écologistes, au regard du nombre de circonscriptions que le PS a consenti à abandonner à un parti très faible dans les intentions de vote à la présidentielle, se révèle donc finalement pas si négatif pour François Hollande», conclut Gaël Sliman.   Quelle image les Français se font-ils des candidats à l'élection présidentielle ? (Le Monde 22/11) Cinq mois avant le premier tour, Le Monde, le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), la Fondation pour l'innovation politique (proche de l'UMP) et la Fondation Jean-Jaurès (proche du PS) se sont associés à Ipsos et Logica Business Consulting pour répondre à cette question à partir d'un échantillon de taille exceptionnelle : 6 000 personnes inscrites sur les listes électorales et représentatives de la population française âgée de plus de 18 ans. Réalisée au lendemain du sommet du G20 et au cours d'une semaine dominée, en France, par l'annonce d'un deuxième plan de rigueur, cette consultation fait d'abord apparaître l'avantage pris par F. Hollande sur N. Sarkozy. Des onze candidats testés dans notre enquête, l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste est le seul candidat dont une majorité de Français – 60 % – a une « bonne » opinion. F. Bayrou, qui arrive en deuxième position, est 15 points derrière lui, sous la barre des 50 %. N. Sarkozy, lui, est troisième : seuls 37 % des Français ont une bonne opinion de lui, tandis que 39 % ont une « très mauvaise » opinion. Avec M. Le Pen, le président de la République est le seul candidat que plus du tiers des électeurs rejettent viscéralement. Quand on interroge les électeurs sur les qualités qu'ils prêtent aux candidats, le contraste entre Hollande et Sarkozy apparaît, là encore, très nettement. Environ 60 % des Français jugent le premier « honnête », « sincère » et « sympathique » : ils sont moitié moins nombreux à penser que ces qualificatifs s'appliquent bien au second. Autre trait positif prêté à Hollande : la capacité à "comprendre les problèmes des gens". De tous les candidats, il est le seul à se voir crédité d'une telle qualité par plus de la moitié des Français. M. Sarkozy, lui, est en queue de classement : 24 % des personnes interrogées estiment qu'il comprend leurs problèmes. Les qualités personnelles sont une chose, la crédibilité en est une autre. En la matière, le chef de l'Etat conserve un net avantage sur son adversaire dans deux domaines régaliens : la politique étrangère et de défense (61 % contre 37 %), et la lutte contre l'insécurité (54 % contre 44 %). Sur les questions économiques et sociales, qui arrivent en tête des préoccupations des Français, la crédibilité de Sarkozy est beaucoup plus fragile. Si le président sortant semble un peu plus capable qu'Hollande de « faire mieux fonctionner l'Europe" et de "faire face à la crise économique et financière », ce dernier est en revanche crédité d'une plus grande aptitude à « protéger les Français des conséquences de la crise » (55 % contre 44 %). « La crise permet à N. Sarkozy de renforcer sa stature présidentielle et d'affirmer son leadership, les Français reconnaissant que le Président agit et sait prendre des décisions dans des moments difficiles. En revanche, ils ne ressentent pas, ou pas encore, le résultat concret, la traduction positive pour eux des décisions prises. », observe B. Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos France. M. Hollande, lui, se trouve dans la situation inverse : si les électeurs lui font moins confiance pour "prendre des décisions difficiles" (39 % contre 60 %), ils le jugent plus capable de les protéger. C'est le paradoxe du duel qui se profile, où celui qui fait figure de leader est taxé d'impuissance et celui qui passe pour le plus indécis est considéré comme le plus apte à changer le cours des choses. S'agissant des autres candidats, les principaux enseignements concernent François Bayrou et Marine Le Pen. Considéré comme « honnête », « sincère » et « sympathique » dans des proportions à peu près équivalentes à M. Hollande, le président du MoDem est en revanche loin derrière en termes de « présidentialité ». Sur ce point, le troisième homme de 2007 est devancé par M. Le Pen : 32 % des Français estiment qu'elle a une stature présidentielle, ce qui la place certes à une vingtaine de points derrière Sarkozy et Hollande, mais devant Bayrou (30 %), J.-L. Mélenchon (18 %) et E. Joly (13 %). La présidente du FN se situe, en termes d'image, dans une situation intermédiaire. Jugée moins compétente que les deux favoris, elle est en revanche considérée comme plus honnête et sincère que Sarkozy, écrase Hollande en termes de dynamisme et, enfin, est jugée plus crédible que ses deux adversaires quand elle assure qu'elle tiendra ses engagements (44 % contre 43 % pour Hollande et 30 % pour Sarkozy). Le vote en faveur du FN ne peut plus être réduit à sa dimension protestataire. Parmi les électeurs de Marine Le Pen, 56 % le font par adhésion à ses propositions et 70 % parce qu'ils croient en sa capacité à « changer vraiment les choses ».   Quel est le contexte politique à 6 mois de l'élection présidentielle ? Enquête TNS-Sofres (22/11) Les laboratoires de Sciences Po Bordeaux, Grenoble et Paris (membres du réseau TriÉlec) ont lancé un projet de recherche intitulé « Dynamiques Politiques 2012 »**. Ce projet de recherche - financé par le Ministère de l'Intérieur, le Centre Emile Durkheim de Sciences Po Bordeaux, le Centre d'Etudes Européennes de Sciences Po Paris et PACTE à Sciences Po Grenoble - consistera à suivre l'opinion tout au long de la campagne présidentielle pour comprendre comment se structure le vote dans le temps. Voici quelques exemples de thématiques qui sont abordées. Plus d'une personne sur deux (55%) déclare s'intéresser « beaucoup » ou « assez » à la politique. Trois Français sur quatre disent également s'intéresser beaucoup ou assez à la campagne présidentielle. 78% donnent une probabilité de 10/10 d'aller voter à cette élection présidentielle. A 6 mois d'une échéance électorale majeure, la politique semble avoir le vent en poupe chez les Français. Ces chiffres sont élevés. Par comparaison, quelques semaines avant le 21 avril 2002, 41% des personnes interrogées déclaraient s'intéresser « beaucoup » ou « assez » à la politique, soit 14 points de moins qu'à l'automne 2011. Interrogés sur la personne qu'ils souhaitent voir élu(e) Président(e), les répondants apportent spontanément un soutien significatif à trois candidat(e)s seulement : F. Hollande (31%), Nicolas Sarkozy (17%), et M. Le Pen (8%). F. Hollande est donc largement en tête, profitant de la dynamique de sa victoire à la primaire, de la visibilité médiatique qui en a découlé ainsi que de la politisation et de la mobilisation de la gauche qui en a résulté. Avec 17% de souhaits de victoire, N. Sarkozy, qui n'est pas officiellement candidat à sa propre succession, rassemble la majorité des sympathisants UMP (61%). Toutefois, il ne réussit pas encore à attirer les sympathisants de toutes les composantes de la droite et du centre (respectivement 6% des sympathisants du Modem, 19% des autres partis de centre droit, et 4% de ceux du FN). Avec 8% des répondants qui souhaitent voir M. Le Pen élue Présidente, la candidate du FN bénéficie d'une base électorale élevée mais qui, pour l'instant, repose essentiellement sur les sympathisants du FN (72%). Le déroulement de la primaire citoyenne a permis à François Hollande une entrée en campagne présidentielle avec l'image la plus positive parmi les candidats testés*. Les deux tiers des répondants considèrent que F. Hollande veut vraiment faire changer les choses. 63% de nos compatriotes estiment qu'il « comprend les problèmes des gens ». Et enfin, 62% des Français jugent qu'il a l'étoffe d'un Président.   Inversement, N. Sarkozy apparaît dans l'opinion dans une posture moins favorable qu'en 2006. S'il est toujours crédité par 57% des interviewés d'une réelle stature présidentielle, soit le même niveau qu'en 2006, il incarne beaucoup moins le changement qu'il y a 5 ans (- 28 points). Dans le même temps, N. Sarkozy suscite toujours un niveau d'inquiétude important (54%) et qui ne décroît pas. Enfin, l'image de M. Le Pen dans l'opinion constitue l'un des enseignements importants de cette étude. Celle-ci apparaît à 6 mois de l'élection présidentielle sensiblement différente de celle de son père en septembre 2006. Bien que le niveau d'inquiétude suscité par les candidats du FN reste très élevé (environ 64% aux deux dates), Marine Le Pen est, après F. Hollande, la candidate qui incarne le mieux le changement, (57%, + 9 points par rapport à son père en septembre 2006). * personnalités testées : J-L Mélenchon, E. Joly, F. Hollande, F. Bayrou, N. Sarkozy, M. Le Pen. Dans un contexte de crise, il paraît important de s'intéresser aux priorités budgétaires à l'orée de la campagne électorale et notamment à la réduction des déficits et de la dette. Ces deux thématiques ont été confrontées à deux enjeux plus classiques de la compétition politique : la diminution des impôts d'une part, et le renforcement des services publics d'autre part. La diminution de la dette et des déficits publics est la première priorité des Français, rassemblant une majorité de répondants (53%). Le renforcement des services publics (23%) et la réduction des impôts (19%) sont à l'heure actuelle clairement supplantés dans l'opinion comme première priorité budgétaire. Ces priorités budgétaires rassemblent cependant, chacune, autour d'un tiers des répondants comme seconde priorité.   Notre enquête dresse clairement le portrait d'un électorat en 2011 particulièrement en demande de protection et de redistribution. Jamais la demande de contrôle de l'Etat sur les entreprises n'a été aussi forte. A peine 40% des personnes interrogées souhaitent que l'Etat laisse plus de liberté aux entreprises, pour 53% qui demandent plus de contrôle de la puissance publique. En 2007, les proportions respectives étaient de 47% et de 51%. Le retour en grâce de l'Etat se mesure également au regard des Français sur les fonctionnaires. La part des Français qui s'oppose à la réduction du nombre de fonctionnaires n'a jamais été aussi forte dans cette série initiée en 2002. En 2002, 50% des Français étaient contre la réduction du nombre de fonctionnaires. Ils sont 62% en 2011. Par ailleurs, l'opinion publique a toujours soutenu l'idée d'une taxation des plus riches, mais actuellement cette demande atteint son niveau le plus haut : 67%, contre 57% au moment où Nicolas Sarkozy est entré en fonction.   Les primo-votants et la perspective de l'élection présidentielle. L’enquête Ifop (22/11) pour l’ANACEJ s’intéresse à une population qui votera pour la première fois à l’élection présidentielle en 2012, les primo-votants, et livre plusieurs enseignements majeurs : - Les primo-votants font montre d’une méconnaissance des modalités d’inscription sur les listes électorales. Seule une courte majorité des personnes interrogées connaît le mécanisme de l’inscription automatique sur les listes électorales (54%). Les interviewés qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales déclarent de plus en majorité mal connaître les démarches pour s’y inscrire (69%). - Les primo-votants montrent un niveau d’intérêt non négligeable pour la prochaine élection présidentielle. Le nombre d’inscrits sur les listes électorales apparaît en premier lieu très proche de la moyenne nationale : 87% des interviewés déclarent être inscrits sur les listes électorales alors qu'il atteint 91% au niveau national. En outre, trois quarts des personnes qui ne sont pas inscrites prévoient de le faire avant le 31 décembre 2011. - Le degré d'intérêt pour la campagne présidentielle constitue un autre indicateur probant : 55% des primo-votants déclarent en effet s’y intéresser beaucoup ou assez, ce qui les situe à un niveau supérieur à celui observé à l’échelle nationale (45% d'intérêt dans le tableau de bord Ifop / Paris-Match des 2 et 3 novembre). Seuls 10% des jeunes âgés de 18 à 22 ans ne semblent pas s’y intéresser du tout. - Les vecteurs d’information des primo-votants sur la campagne présidentielle présentent quelques spécificités par rapport à l’ensemble de la population. La télévision apparaît comme le moyen d’information majeur pour s’informer sur le déroulement de la campagne présidentielle, citée par 78% des personnes interrogées. - Internet est également un moyen d’information fortement utilisé par les personnes âgées de 18 à 22 ans. Mais il ne constitue pas un tout pour nos primo-votants lesquels ont nettement plus souvent recours pour s'informer sur la campagne présidentielle aux sites d'information qu'aux réseaux sociaux. Ces derniers sont en effet très peu usités pour leurs qualités informationnelles et le sont plutôt dans un cadre personnel, ce qui atteste en creux d'une certaine surestimation de leur portée dans la sphère politico-médiatique : 9% des personnes interrogées mentionnent Facebook et seuls 1% citent Twitter. - Les primo-votants se montrent sévères vis-à-vis de la campagne actuelle pour le scrutin présidentiel. Seul un tiers des personnes interrogées déclare en effet qu’elle est de bonne qualité (33%). La remise en cause de la qualité de la campagne est sans doute à relier au fait que plus de sept jeunes sur dix estiment que celle-ci aborde insuffisamment les vrais problèmes des jeunes (72%). Pour autant, l'envie de voter à la prochaine élection présidentielle, en dépit de ces jugements peu amènes sur la campagne naissante, est majoritaire parmi les primo-votants. - La hiérarchie des thèmes majeurs qui compteront pour les interviewés dans leur décision au moment de voter en 2012 s'avère classique et très proche de celle observée auprès de l'ensemble de la population. L’emploi et la formation constituent ainsi le thème principal évoqué par les primo-votants, cité par 94% d'entre eux. Le pouvoir d’achat (89% de citations), l’éducation (86%), la santé (85%) sont mentionnés à un très haut niveau et devance la politique en faveur de l’autonomie des jeunes (83%), premier enjeu lié spécifiquement à la jeunesse cité par les primo-votants et jugée importante par une large majorité des interviewés, et le logement (82%).   Selon un dernier sondage LH2/Yahoo! (20 novembre), l'écart entre F. Hollande et N. Sarkozy se ressert dans les intentions de vote, confirmant une tendance constatée depuis quelques semaines. Si le premier tour de l'élection présidentielle avait lieu dimanche prochain, N. Sarkozy atteindrait 29% d’intentions de vote au premier tour (+ 5) et comble son retard face à F. Hollande. F. Hollande atteint 30% d'intentions de vote soit 9 points de moins que le mois dernier, note LH2. Le candidat socialiste retrouve les intentions de vote plus mesurées observées avant l'épisode des primaires citoyennes. François Hollande se trouve ainsi au coude à coude avec N. Sarkozy. La baisse des intentions de vote pour F. Hollande font passer l'ensemble des voix de gauche sous la barre des 50% (45%) au premier tour, remarque LH2. Cette progression dans l'opinion demeure néanmoins encore insuffisante pour apparaître déterminante pour le second tour, précise LH2. "Si l’écart se ressert, le Président de la République serait toujours dominé par F. Hollande, avec 42% des voix (+2), soit 16 points de moins que son rival au second tour.  « Il est vrai que le mois de novembre ne s’est pas déroulé sous les meilleurs auspices pour F. Hollande. Dans une période de transition déjà délicate avant la véritable entrée en campagne prévue en janvier, il semble avoir pâti de son retrait médiatique au début du mois, moment où les projecteurs étaient tournés vers les négociations européennes, puis des attaques de la droite comme de la gauche à son égard. Il sort également affaibli de la cacophonie des derniers jours autour de l’accord électoral signé avec les écologistes », explique LH2. A ce propos, le sondage fait apparaître le fait que « l'imbroglio lié à l’accord PS-EELV semble en revanche avoir peu nui à la candidature d’Eva Joly (6%, +1), ni les rumeurs concernant son éventuel retrait de la course présidentielle. Pour autant, elle peine toujours à convaincre les Français. » (NouvelObs.com 20/11)   Baromètre Ifop-JDD : pourquoi Sarkozy remonte. C’est un exécutif pris en ciseaux que révèle le nouveau Baromètre Ifop-JDD : +3 pour N. Sarkozy, après trois mois de baisse consécutifs ; –2 pour F. Fillon, qui atteint son plus bas niveau de popularité depuis son arrivée à Matignon. Entre des sommets internationaux qui tirent le Président vers le haut et des annonces d’austérité en rafale qui tirent son Premier ministre vers le bas, le solde reste incertain et plutôt inquiétant pour le pouvoir en place. Avec 34% de satisfaits (+3) et 66% de mécontents (–3), N. Sarkozy reste naturellement minoritaire dans toutes les catégories, sauf chez les sympathisants UMP (82% de satisfaits, +2). Il progresse sensiblement chez les plus âgés (+ 6,46 % de satisfaits). Le Premier ministre porteur des mauvaises nouvelles Les réponses des personnes interrogées par l’Ifop sur les raisons de leur plus grande satisfaction à l’égard du Président sont sans équivoque et n’évoquent que son rôle international : à droite dans l’approbation (« Il me donne l’impression de plus s’investir par rapport à la crise européenne, il y a moins de mise en scène à la télé » ; « J’apprécie tout le mal qu’il se donne ») ou même dans l’enthousiasme (« Il a une envergure que n’ont pas d’autres personnes » ; « Il apparaît comme le leader européen ») ; à gauche dans la reconnaissance de son action (« Il a été bon dans sa façon d’agir » ; « Il a une crédibilité au niveau international ») et la bonne surprise de son comportement (« Il paraît moins léger que d’habitude »). Restent bien sûr les 66% que mécontente son action politique et sociale. Avec 44% seulement de satisfaits (–2) et 55% de mécontents (+3), F. Fillon enregistre, lui, son record d’impopularité tant en matière de satisfaction (il n’était jamais descendu en dessous de 46%) que de mécontentement (il n’avait jamais dépassé les 52%). Son recul est sensible chez les 18-24 ans (–8), les ouvriers (–11), les salariés du service public (–7), les commerçants et artisans (–8), les sympathisants écologistes (–8) et le FN (–7). Il est minoritaire partout, sauf chez les 65 ans et plus (61%), chez lesquels il remonte (+ 6). À son égard, le discours des personnes interrogées par l’Ifop est presque exclusivement social : le Premier ministre est le porteur des mauvaises nouvelles, l’annonceur de mesures injustes ; ceux qui le voyaient en « contre-Sarkozy » ne lui trouvent plus cette modération qu’ils lui prêtaient jusqu’alors. Et l’on sent que, mécontentement social aidant, pourrait progressivement s’atténuer l’écart exceptionnel entre la popularité du Président et celle de son Premier ministre. Les six prochains mois de la campagne présidentielle ne seront pas faciles pour le Président sortant, entre l’international toujours présent avec la crise mais sans doute plus difficile à mettre en scène, et l’austérité de plus en plus visible et attribuable aux deux têtes de l’exécutif. (20/11)   Les Français et les négociations PS-EELV. Selon le sondage TNS Sofres (19/11), une large majorité de Français (62%) considèrent que le parti écologiste cherchait avant tout à obtenir la garantie de circonscriptions en vue des législatives. 36% considèrent plutôt que EELV était avant tout motivé par la promotion de leurs propositions, notamment sur le nucléaire. Selon les Français, le pragmatisme électoral aurait davantage primé dans les motivations du Parti socialiste pour ses négociations avec EELV : 83% estiment que le PS cherchait avant tout à obtenir le soutien des Verts au second tour de l’élection présidentielle, contre 16% qui jugent que le PS voulait faire avancer ses propositions, notamment sur le nucléaire. Au final, 46% des Français estiment que ni le PS ni EELV n’en sortent gagnant sur le plan des idées, contre 20% qui y voient une victoire du PS, 16% un succès de EELV, et 14% des deux partis. 32% estiment que le PS sort gagnant des négociations, contre 11% pour EELV. Mais là encore, 41% jugent que ni l’un ni l’autre des partis n’en sortent gagnant, quand 14% penchent pour une victoire ex aequo. Au demeurant cet épisode renvoie à la profonde division des Français sur le sujet du nucléaire : 52% expriment une opinion favorable vis-à-vis de la production française d’énergie nucléaire (36% souhaitent son maintien au niveau actuel et 16% son développement), contre 48% qui expriment une opinion défavorable (35% souhaitent sa réduction et 13% son arrêt). Ce clivage est particulièrement marqué sur le plan de la préférence politique : 77% des sympathisants de droite sont favorable au nucléaire, dont 50% qui en souhaitent le maintien et 27% le développement de la production française d’énergie nucléaire. Les sympathisants de gauche sont 46% a souhaité sa réduction (46%) et 19% son arrêt.   Politique   Baromètre des élus - L'opinion des maires en 2011 Dans la perspective du 94e Congrès des maires de France, du 22 au 24 novembre 2011, “Le Courrier des maires” a réalisé cet automne le premier baromètre d’opinion des élus, auquel une majorité (85%) de maires des communes de moins de 5.000 habitants ont répondu. Voici l’essentiel des enseignements de ce sondage. Un maire sur deux ne sait pas encore s’il se représentera lors des prochaines municipales de 2014. A la question « avez-vous l’intention de solliciter un nouveau mandat de maire en 2014? » 47% des élus interrogés répondent qu’ils ne savent pas, 34% oui, et 19% non. A mi-mandat, les élus sont sans doute plus attachés à achever les réalisations engagées qu’à dessiner les lignes d’une candidature future. Mais la complexité de la tâche et le manque de visibilité sur les moyens pèsent aussi certainement dans cette indécision. Ainsi, 66% des maires considèrent qu‘ « il est plus difficile d’être maire en 2011 qu’en 2001 », 10% étant d’un avis contraire et 24% ne sachant pas. L’investissement local pénalisé - 92% des maires estiment que le gel des dotations de l’Etat de 2011 à 2013 constitue un frein à l’investissement local. De plus, les deux tiers des élus (76 %) considèrent que la réforme territoriale “menace les cofinancements”. 74% jugent qu’ils n’ont pas les moyens de réaliser les objectifs du Grenelle de l’environnement, notamment la maîtrise des dépenses d’énergies que près de 54% considèrent comme prioritaire. Ils ne sont que 10% à penser qu’ils en ont les moyens et 16% ne savent pas. Réforme territoriale : « Peut mieux faire ! » - Un maire sur deux (52 %) affirme que la loi de réforme des collectivités territoriales est « un frein »; 16% répondent que c’est « un progrès », et 32% « ni l’un ni l’autre ». 52% des élus estiment que la création du conseiller territorial, au coeur de cette réforme, est « une mauvaise chose » et 31% « une bonne chose ». Dans ce contexte, seuls 40% des maires pensent qu’il faut « renforcer la décentralisation », tandis que 26% jugent qu’elle « a atteint un niveau suffisant ». 34% estiment que « l’Etat doit recentraliser la gestion de certaines compétences ». La réforme de la fiscalité locale et la simplification des normes sont les deux réformes prioritaires à mener lors de la prochaine législature pour respectivement 70% et 65% des maires interrogés.   Le jugement sévère des Français sur la jeunesse Un sondage réalisé par Ipsos-Logica Business Consulting à l'occasion du premier colloque sur "les enjeux de l'élection présidentielle", organisé, jeudi 24 novembre, par Le Monde à Bordeaux, montre que l'opinion publique française porte un regard compatissant mais critique sur la situation de la jeunesse en France. Les personnes interrogées n'ont pas de doute sur la situation pénible des jeunes Français dans un contexte de crise économique et sociale durable, marqué par un taux de chômage supérieur à 20 %. « Sans surprise, un consensus se dégage sur l'idée que les jeunes d'aujourd'hui sont confrontés à de grandes difficultés et que leur situation est plus difficile qu'auparavant », souligne Christelle Craplet, directrice d'études à Ipsos. Ainsi, 81 % des personnes interrogées estiment qu'il est "difficile d'être un jeune aujourd'hui en France" ; 71 % pensent que leur situation s'est détériorée par rapport aux générations précédentes . Une dégradation particulièrement ressentie en matière d'emploi (plus difficile qu'avant pour 92 % des sondés), de logement (89 %) ou de pouvoir d'achat (84 %) - domaines pour lesquels la solidarité familiale ne compense que partiellement la difficulté à s'insérer professionnellement. A la question « Avez-vous le sentiment que les jeunes d'aujourd'hui sont différents de ce que vous étiez vous-même au même âge ? », 83 % répondent « plutôt différents » ou « très différents ». Un résultat sans surprise. Mais cette perception s'accompagne de jugements sévères sur cette jeunesse « différente ». Dans l'ensemble, les jeunes sont jugés égoïstes (63 %), paresseux (53 %) et intolérants (53 %). Des qualificatifs confirmés par les moins de 30 ans, lesquels se jugent eux-mêmes égoïstes (70 %), paresseux (65 %) et intolérants (51 %) - ce qui témoigne d'une image dégradée, y compris au sein de la jeunesse elle-même. Les plus anciens témoignent de leur incompréhension face à une jeunesse dont les codes, les habitudes, les modes de vie ne sont pas compris. Le signe aussi d'une société qui craint sa jeunesse et sa capacité à bousculer l'ordre : les jeunes ne sont pas perçus comme disciplinés mais jugés révoltés, selon une large majorité de sondés (70 %). F. Hollande a fait de la jeunesse un thème central de sa campagne. Ce choix est clairement porté à son crédit : 42 % des sondés estiment qu'il est le candidat qui défend le mieux les intérêts de la jeunesse, loin devant N. Sarkozy (26 %) et un surprenant F. Bayrou (20 %), qui dépasse M. Le Pen (14 %). Mais les attentes en matière de politique paraissent limitées. S'ils sont favorables à des actions pour l'emploi ou l'éducation, leur volontarisme s'arrête dès lors qu'est évoquée une hausse de la fiscalité : une majorité (59 %) refuse d'augmenter "significativement" leurs impôts pour financer une politique plus ambitieuse pour la jeunesse.   Présidence de la République   TNS Sofres a enquêté après le discours de N. Sarkozy à Bordeaux (19/11) Alors que la gauche traverse une mauvaise passe, la majorité semble avoir trouvé deux thèmes particulièrement porteurs dans l’opinion : la lutte contre la fraude sociale et l’obligation de travail pour les bénéficiaires du RSA, mis en avant par Nicolas Sarkozy lors de son discours à Bordeaux mardi 15 novembre. En effet, la moitié des Français (48%) jugent que la fraude sociale doit être traitée comme un problème prioritaire, 41% comme un problème important mais pas prioritaire, et 9% comme un problème secondaire. Un fort clivage existe  selon la préférence politique des personnes interrogées : 62% des sympathisants de droite jugeant cette cause prioritaire pour 38% des sympathisants de gauche ; mais ces derniers n’y sont pas pour autant réfractaires, loin s’en faut : seuls 14% d’entre eux la jugent secondaire, contre 46% importante mais pas prioritaire. L’expérimentation d’une obligation de travail de 7 heures par semaine pour les bénéficiaires du RSA remporte elle aussi un franc succès dans l’opinion : 68% en sont favorables (dont 43% tout à fait favorables), pour 32% qui ne le sont pas. Et si la gauche au sens large se montre majoritairement défavorable à un tel projet (54%), les sympathisants socialistes sont quant à eux très partagés : 49% favorables, contre 51% défavorables.   Bousculer l’agenda politique, créer du clivage gauche-droite, améliorer les reports de voix du FN : telles sont les ambitions du président-candidat en lançant à Bordeaux la campagne contre la fraude sociale. 1er objectif : prendre l’initiative des débats. La lutte contre la fraude fait-elle partie des priorités et des attentes des électeurs ? Assurément non. Est-elle populaire ? Assurément oui. Pour l’opinion, le chômage, l’amélioration du pouvoir d’achat, la lutte contre les déficits voire l’insécurité sont les thèmes au cœur de la campagne. Pas la fraude sociale. La lecture des sondages d’opinion récents et anciens est révélatrice : aucun n’aborde ce thème ou ne l’inscrit dans la liste des attentes. Nicolas Sarkozy se place sur un terrain où on ne l’attend pas. Il réhabilite une technique ancienne qui lui a réussi par le passé : créer l’agenda. Si l’opinion ne fait pas de la lutte contre la fraude une priorité, elle l’approuve néanmoins massivement : 89% des Français considèrent que c’est un enjeu important. La lutte contre la fraude sociale est même jugée tout à fait prioritaire par près de la majorité de l’opinion (48%). Le président crée le débat sur un terrain favorable. 2ème objectif : toucher au cœur les classes moyennes. L’approbation de la lutte contre la fraude sociale est maximale parmi ceux qui gagnent entre 1.500 euros et 3.000 euros et qui disent s’en sortir difficilement. Employés et ouvriers soutiennent la lutte contre l’assistanat et la dénonciation des fraudes plus que les cadres. Ceux qui sont « trop riches pour être pauvres et pas assez riches pour être aidés » sont en première ligne. Ils forment le gros de l’électorat. Sociologiquement, Nicolas Sarkozy se situe sur un terrain de conquête. 3ème objectif : créer du clivage gauche/droite. 71% des sympathisants de droite s’accordent à dire « qu’il y a trop d’assistanat et que beaucoup de gens abusent des aides sociales ». Ils ne sont que 25% à gauche à penser de même. Insister sur la fraude consiste à raviver les divergences entre gauche et droite. À montrer à son camp qu’il existe de vraies différences entre lui et le camp d’en face. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le but n’est pas d’attirer les électeurs potentiels du FN, mais de marquer sa propre identité tout en cherchant à contenir le score du FN au premier tour. Eviter que les nombreux déçus du sarkozysme n’alimente le vote M. Le Pen. Ce qui l’aide dans cette entreprise, c’est la réaction épidermique et immédiate de la gauche. 4ème objectif : améliorer les reports de second tour. Dans les intentions de vote actuelles, le total des voix de droite au premier tour est élevé, mais N. Sarkozy enregistre des scores faibles au second. Les reports sont mauvais. Les réserves sont avant tout du côté des électeurs de M. Le Pen. Sur la question de la fraude, sympathisants UMP et FN sont en phase. 68% à l’UMP et 75% au FN la dénoncent. Mettre en avant la lutte contre la fraude « qui trahit la confiance de tous les Français », sans même dénoncer la fraude des étrangers, est une excellente façon de casser le mythe de l’UMPS créé par le FN, et ainsi, installer l’idée d’un vote utile à droite au second tour. En insistant sur des thèmes de convergence entre FN et UMP, le président déjà candidat dévoile une partie de sa stratégie pour le second tour. (Nouvelobs.com 21/11)   Le président de la République, et probable candidat UMP à la présidentielle 2012, a profité de son déplacement dans l’usine Isover Saint-Gobain d'Orange et sur le site de George Besse à Pierrelatte pour réaffirmer son attachement à l’énergie nucléaire. « Augmenter le prix de l'énergie que paient les usines, c'est prendre le risque d'un mouvement massif de délocalisation, c’est une folie, assure le président de la République lors de sa visite à Saint Gobain. Pourquoi donc faudrait-il que la France renonce à cet avantage compétitif qui est celui d’une énergie bon marché ? ». Après une rencontre informelle avec les salariés du groupe Saint Gobain, le président affirme que l’accès à une énergie peu chère est absolument nécessaire pour assurer la compétitivité des produits des entreprises, et notamment celle de l’usine de Saint Gobain spécialisée dans la conception de la laine de verre isolante. « Le jour où le prix de l'énergie sera multiplié par deux, posez-vous la question est-ce que Saint-Gobain pourra garder son usine ici en France ? », s’interroge le président. Plus tard dans la journée, dans un discours sur la politique énergétique française, le président a implicitement critiqué l’accord signé entre le PS et les écologistes d'EELV la semaine dernière. « Pourquoi proposer l’arrêt de 24 réacteurs ? si le nucléaire est vraiment dangereux, pourquoi ne pas tous les arrêter ? s’interroge le président. Et on assure vouloir une industrie compétitive. Mais que deviendraient EDF et Areva, les deux fleurons de l’industrie française, si on arrête le nucléaire ? ». Selon lui, le développement des énergies renouvelables doit être complémentaire à la poursuite du nucléaire en France. « Les énergies renouvelables ne peuvent se substituer aux énergies fossiles », assure Nicolas Sarkozy, s’appuyant sur l’exemple du remplacement des quatre réacteurs du Tricastin par des centrales photovoltaïques. « Cela coûterait cinq milliards d’euros par an en plus pour le contribuable », répète le président. Il souligne que grâce aux investissements du gouvernement, « en 2020, 23% des énergies produites en France seront des énergies renouvelables ». En conclusion, le président assure que de nouveaux projets sont à prévoir dans le domaine du nucléaire en France. « Il faut poursuivre l'innovation pour développer notre industrie nucléaire. Nous y avons consacré un milliard d'euros dans le Grand emprunt », explique le président. (L'Usine Nouvelle 25/11)   M. Sarkozy prend plus que jamais l'Allemagne comme modèle. Dans son intervention télévisée du 27 octobre, il a pris le pays d'Angela Merkel pour exemple dans le domaine du temps de travail et qualifié les 35 heures de "folie" mise en place par les socialistes. Pourtant, la durée du temps du travail n'est pas plus élevée en Allemagne qu'en France.La loi sur les horaires de travail en Allemagne impose en principe que le temps de travail ne dépasse pas huit heures par jour, ce qui fait 40 heures par semaine. Mais grâce à "l'autonomie tarifaire", les partenaires sociaux peuvent négocier dans chaque secteur professionnel les salaires et la durée hebdomadaire du travail. Dans le secteur de la métallurgie, par exemple, les 35 heures ont été instaurées par le puissant syndicat IG Metall – qui n'a pourtant pas réussi à les faire appliquer dans l'Allemagne de l'est, c'est-à-dire les régions de l'ancienne RDA, et qui est aussi remis en question depuis quelques années dans l'ouest du pays. Les durées négociées peuvent varier entre les différents Länder. Concernant le commerce de détail, par exemple, les 37,5 heures ont été instaurées dans la région de Hambourg. Dans le secteur public, le temps de travail varie entre 39 et 41 heures par semaine. Ainsi, les médecins dans les hôpitaux communaux ont obtenu une durée de 40 heures. La durée de travail moyenne négociée dans tous les secteurs se situe officiellement à 37,7 heures par semaine. Mais en Allemagne comme en France, ces durées de travail négociées ne correspondent pas à la réalité professionnelle. Les heures supplémentaires font que les Allemands, comme les Français, travaillent beaucoup plus que ce que stipulent leurs contrats. Selon les statistiques d'Eurostat de 2010, les Allemands employés à temps complet travaillent en moyenne 41,8 heures par semaine, les Français 41,1 heures. La moyenne de l'Union Européen se situait en 2010 à 41,6 heures la semaine. Dans les 27 pays de l'Union européenne, les salariés ne travaillent pas moins de 38,8 heures par semaine – la moyenne du Danemark où, selon les chiffres d'Eurostat, les gens travaillent le moins. Le 27 octobre, Nicolas Sarkozy a opposé avec détermination les réformes de Gerhard Schröder, le prédécesseur d'Angela Merkel, aux "folies" des socialistes français, parlant de la retraite et notamment les 35 heures : « Quand en 2001 on a fait cette chose étrange, les 35 heures qui ont ruinées la compétitivité du pays, dans le même temps, M. Schröder, pourtant socialiste allemand, faisait l'inverse, faisait le choix de l'emploi et faisait le choix de la compétitivité. » La comparaison n'est pourtant pas tout à fait correcte. Il est certes exact qu'après avoir réduit la durée hebdomadaire dans les années 70 et 80, l'Allemagne a fait le mouvement inverse : « L'évolution du temps du travail en Allemagne était auparavant marquée par des réductions de temps de travail » écrivait l'Institut für Arbeitsmarkt und Berufsforschung (IAB) en 2005, avant de préciser :  « Cette tendance s'est arrêtée au milieu des années 90. » Le chancelier et les syndicats se sont opposés a une prolongation de la durée hebdomadaire du travail à 42 heures pour les fonctionnaires en 2004, qui était réclamée par les démocrates-chrétiens (CDU), au motif qu'une telle réclamation serait « démodée et déconnectée de la réalité ». Mais dans le même moment, les syndicats ont parfois accepté dans certains secteurs un assouplissement des règles de temps de travail. Ainsi dans la métallurgie, un accord de branche signé en 2004 permet aux employeurs de faire passer leurs salariés aux 40 heures, « lorsqu'un renforcement de la compétitivité de l'entreprise est nécessaire ». L'Allemagne a plus recours au temps partiel que la France :  21,7 % de sa population active y sont employés à temps partiel en 2010, contre 13,6 % en France, selon l'OCDE. Si on intègre le temps partiel dans le calcul du temps de travail, la durée annuelle moyenne s'élève pour la France à 1 559 heures, contre 1 432 pour l'Allemagne, selon l'Insee. En mars 2009, face à la crise, le gouvernement allemand a voté un élargissement du chômage partiel pour éviter des licenciements. Ainsi, les entreprises peuvent baisser la production pour une période limitée sans devoir licencier leurs travailleurs, qui travaillent moins ou restent chez eux en attendant la reprise de l'activité. Elle ne leur verse plus que 60 % de leur rémunération normale, mais le Pôle emploi allemand prend à sa charge la moitié des cotisations sociales. Ce régime spécial prendra fin en mars 2012. Alors que l'opposition veux bien le rallonger, Angela Merkel vient d'affirmer qu'elle n'avait pas l'intention de le faire. Mais elle a assuré qu'elle réinstaurerait cet instrument si la conjoncture le rendait nécessaire.   La décision est prise : Nicolas Sarkozy va reparler de la crise aux Français. La date du jeudi 1 er décembre paraît certaine, même si les proches du président martèlent qu' « il faut voir comment la situation évolue » dans la zone euro. Sur le fond, ce nouveau discours sera l'occasion pour Nicolas Sarkozy d'insister sur l'ampleur de la crise. Il s'agira bien sûr de s'étendre sur « ses conséquences pour la France et pour l'Europe ». Car la crise est, selon l'Elysée, « beaucoup plus grave que celle de 2008 » : « A l'époque, ce sont des banques qui faisaient faillite. Aujourd'hui, ce sont des Etats qui sont dans la tourmente. » De quoi un peu plus se montrer en « capitaine qui tient bon la barre » et, en creux, tenter d'alerter l'opinion sur le manque d'expérience de François Hollande. Le discours « rappellera que le président a été le premier à avoir été en alerte à l'échelle mondiale », assure un ministre. (Les Echos 25/11)   UMP   Convention nationale sur le programme. Jean-François Copé a décliné quatre axes du futur programme du candidat de l'UMP. Le terme générique est celui du « made in France » qu'il convient d'opposer, si on comprend bien, au « made in Germany »… tout en faisant comme l'Allemagne. Le maire de Meaux a d'abord évoqué une baisse du coût du travail par de nouvelles mesures fiscales anti-délocalisations. Pas question, cependant, de parler de TVA sociale. Copé a fait du Hollande, il a joué le grand flou en évoquant  notamment un transfert des allocations familiales et en parlant d'autres assiettes que la TVA (CSG par exemple), concluant la soirée sur le mystérieux concept de « bouquet de fiscalité », à coup sûr un mot d'ordre gagnant pour une campagne présidentielle... En réalité, le chef de l'UMP est pris dans une contradiction majeure. D'un côté la TVA sociale, la fiscalité, est le seul levier économique pour tenter de dégager des moyens de relance de l'industrie, dont tout le monde a compris qu'elle serai au centre de la campagne. De l'autre, le mot de TVA sociale est un traumatisme majeur : l'UMP a perdu plusieurs dizaines de députés en 2007, lorsque la réforme avait été annoncée. Du coup, l'UMP se partage aujourd'hui entre partisans d'une TVA qui ne dirait pas son nom - parmi lesquels, Copé bien sûr, mais aussi H. Guaino - et ceux qui considèrent qu'il ne faut surtout pas évoquer ce sujet. Coïncidence ? L'évocation par J-F. Copé des allocations familiales, comme une charge possible à transférer, rejoint les récentes propositions de la puissante Afep (Association française des entreprises privées), le lobby des grands groupes français dirigé par Maurice Lévy. La deuxième réforme concerne les 35 heures, qu'il ne s'agit pas d'abolir brusquement, mais de remettre en cause secteur par secteur. Hervé Novelli l'a martelé : les 35 heures ont été une régression, dénonçant une suppression de l'avantage compétitif et un gouffre financier. Il s'agit de sortir des 35 heures, branche par branche, voire entreprise par entreprise. Le troisième axe de changement façon UMP est la politique dite de filière. Copé a cité pèle mêle l'automobile, les services, le BTP, l'industrie numérique. Et comme le chef de l'UMP sait lire les sondages (il semble que F. Hollande ait perdu 25% des intentions de vote populaires « grâce » à la négociation de la semaine passée) il a insisté lourdement sur le nucléaire, rappelant qu'il avait proposé à J. Lang, lors d'un débat télévisé, de lancer des fléchettes sur la carte de France des sites nucléaires. Enfin, pour copier l'Allemagne, l'UMP propose de singer sa politique de PME en aidant les entrepreneurs quoi veulent croître. Comment ? Avec quels moyens ? Là encore, ce n'était pas ce soir que nous le pourrions le savoir. Finalement, la majorité sarkozyste s'est résolue à « prendre le risque de l'impopularité », comme l'a dit NKM dans sa conclusion : « Nous ne somme là ni pour séduire ni pour dissimuler la vérité.  ». D'où le concept central de la campagne, le courage, que Sarkozy a décidé d'emprunter à F. Fillon. J.F. Copé, lui, paraissait déprimé : sa TVA sociale a, une fois de plus, été rejetée. Au temps où Sarkozy présidait aux destinées de l'UMP, en 2007, les conventions avaient une autre allure. Des intellectuels et des experts venaient y débattre, les exposés étaient d'assez haute tenue. (Marianne 23/11)   Sortir le pays de la spirale de la dette et y conduire des réformes sources d'économies : tel est le leitmotiv de la majorité, qui exclut de résoudre l'équation budgétaire par une hausse des prélèvements obligatoires. Mais qui dit économies dit désormais atteinte au modèle social français. « Nous n'avons plus le choix, il faut s'attaquer au dur, couper dans les dépenses sociales pour retrouver de la compétitivité », explique un responsable UMP. Diagnostic clair et largement partagé ; mais diagnostic jugé indicible dans une campagne électorale. Dans le projet économique qu'elle vient de publier, l'UMP va aussi loin qu'elle peut aller en soulignant que « la France a le modèle social le plus généreux de l'OCDE ». Le futur candidat, lui, ne veut en aucune façon donner le sentiment qu'il le remet en question. La période est instable, les Français se sentent fragilisés : il sera un président « protecteur », comme il le répète à ses visiteurs, et partant un président « garant » et même « sauveur » du modèle social. « Dans notre pays, nous ne laissons pas au bord du chemin ceux qui sont frappés par la maladie, par l'âge, par la dépendance ou par le handicap », pose-t-il comme préalable : « C'est une partie de l'identité de notre nation ». A cinq mois du scrutin, la droite commence ainsi à s'atteler à l'un de ses plus délicats défis : articuler ces deux discours sans donner le sentiment de tenir un double discours. Amorcer la réforme du modèle social, sans laisser à penser qu'elle entend l'attaquer. Le chef de l'Etat et l'UMP font de la fraude à la Sécurité sociale et de l'assistanat deux batailles prioritaires de la campagne. Avec des propositions concrètes, comme un cumul des revenus sociaux et des droits connexes inférieur ou égal à 75 % du SMIC. Ils promettent également de réfléchir à un nouveau mode de financement de la protection sociale, qui ne pèserait plus sur le travail. Les allocations familiales seraient ainsi transférées sur cinq ans vers une « fiscalité antidélocalisation ». Le but est clairement de répondre à cette frange de l'électorat UMP exaspérée par une conception du social « qui consiste à s'occuper uniquement des plus démunis ». Selon certains responsables UMP, il s'agit aussi de préparer les esprits à des réformes plus conséquentes du modèle social. Lorsqu'on connaît l'attachement viscéral des Français à leur modèle social, un exécutif, de droite de surcroît, peut-il parvenir à faire passer l'idée que le sauvetage du système passe par une réduction de ses avantages ? (Les Echos 24/11) L'UMP veut un Code pénal spécifique pour les mineurs Après le vif émoi suscité par le meurtre d'Agnès, la majorité lance des propositions. L'UMP veut réformer la justice des mineurs, qu'elle juge mal adaptée. Le secrétaire général du parti, Jean-François Copé, a détaillé lundi 28 novembre sur France 3 les mesures que doit présenter l'UMP mardi dans les domaines de la justice, de l'éducation et de l'immigration, lors d'une convention nationale sur son projet à Villeurbanne.  Un Code pénal spécial pour les mineurs. « Sur la délinquance des mineurs, qui sont aujourd'hui devenus de plus en plus violents et, hélas, de plus en plus jeunes, l'idée, c'est d'avoir un Code pénal qui soit spécifiquement adapté à la situation des mineurs délinquants », explique Jean-François Copé. Une proposition déjà esquissée une semaine auparavant par Eric Ciotti, le secrétaire national de l'UMP à la sécurité. • Des sanctions dès 12 ans. Selon Jean-François Copé, les mineurs « livrés à eux-mêmes » ont besoin d'être « réencadrés ». Sans proposer formellement d'abaisser de 13 à 12 ans l'âge de la responsabilité pénale, et donc de l'incarcération, ni soutenir l'abaissement à 16 ans de la majorité pénale voulu par le député-maire de Nice, Christian Estrosi, l'UMP veut « rendre possible les travaux de réparation des actes commis dès 12 ans, avec l'autorisation des parents » • Moins d'aménagements de peines « Il y a trop souvent des aménagements automatiques »affirme Jean-François Copé. Sans cibler particulièrement les mineurs, le parti majoritaire veut donc s'attaquer au système d'application des peines. L'UMP veut supprimer les réductions de peines automatiques et interdire la libération conditionnelle tant que les deux tiers de la peine ne sont pas purgés. (29/11)   La droite veut séduire l'électorat populaire (Le Monde 29/11). Côté identitaire, la droite, dans la foulée du président de la République, tire à boulets rouges sur la proposition de loi déposée au Sénat par le PS, qui vise à accorder le droit de vote aux étrangers aux élections locales. " Il y a un tel malaise avec la nation, une telle perte de repères que rajouter encore celle-ci serait désastreux ", justifie Henri Guaino, conseiller spécial du chef de l'Etat alors que Nicolas Sarkozy était favorable, à titre personnel, à ce droit de vote il y a six ans. Devant les maires de France (AMF) réunis en congrès, le 23 novembre, M. Sarkozy a estimé qu'une telle proposition " semble hasardeuse, parce qu'elle risque de diviser profondément les Français ".   Selon le sondage BVA /Le Parisien, 61% des Français approuvent aujourd’hui la proposition du droit de vote des étrangers aux élections municipales, émise il y a plus de trente ans par les socialistes. Elle est même plébiscitée à 75% dans l’électorat de gauche. Le texte rédigé par les sénateurs socialistes est d’ailleurs mesuré : il ne s’agit que d’offrir aux étrangers extracommunautaires (les Européens ayant déjà cette faculté) résidant depuis plus de cinq ans — en situation régulière — sur le territoire national le droit de vote et d’éligibilité au conseil municipal. Mais ils ne pourront en aucun cas devenir maire, ni adjoint mais au mieux de simples conseillers municipaux. Ils ne pourront pas non plus participer à l’élection du maire par le conseil municipal. (28/11)   PS   Selon un sondage BVA pour RTL-Orange et la presse régional (Le Monde 22/11), F. Hollande arriverait en tête au premier tour avec 32% des intentions de vote, contre 27% à l'actuel chef de l'Etat. Un mois après sa victoire à la primaire, le candidat socialiste baisse de sept points dans les intentions de vote en vue du premier tour de la présidentielle et de six points au second, où il garde néanmoins une avance nette avec 58% contre 42% à N. Sarkozy. L'institut BVA estime qu'une part de la baisse est mécanique, F. Hollande partant de trop haut. Il retrouve ainsi des niveaux plus "normaux" auprès des sympathisants de l'extrême-gauche et du MoDem. Mais, pour une autre part, sa baisse s'explique vraisemblablement par la mauvaise séquence que vient de vivre le candidat: il chute lourdement auprès des ouvriers, des catégories populaires, et des quadragénaires.   Terra Nova formule 21 propositions pour améliorer les services publics (Le Monde 25/11) Partant du constat que les « services publics, dans tous les domaines, se sont dégradés » ces dernières années, Terra Nova estime que « la situation aujourd'hui n'est plus acceptable », tant dans « les services publics les plus régaliens » comme la police ou la justice, qu'à l'école, dans la santé ou les services dits en réseau (postes, transports, énergie, etc.) en grande partie ouverts à la concurrence. Le think tank affirme que « pour une part, ce résultat est celui de la majorité sortante et du président de la République » qui « a appliqué une politique de gestion des ressources humaines marquée par le dogmatisme, que manifeste la règle absurde du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ». Par conséquent, Terra Nova estime que « 2012 sera pour les services publics un point de rendez-vous historique » et souligne que « le candidat de la gauche en 2012 doit être le candidat du service public" et ne pas "se contenter de défendre le statu quo ». Le think tank reconnaît que « ce qui est service public un jour ne l'est pas nécessairement toujours » et estime qu'il faut « mettre en place les outils » permettant le cas échéant d' « abandonner certaines missions ne correspondant plus aux besoins ». Pour Terra Nova, cela « suppose de repartir des besoins des citoyens » auxquels il faut notamment donner « des pouvoirs de décision et de blocage », dans le cadre de "conseils des usagers". Parmi ses 21 propositions, le think tank évoque également la création de "maisons des services publics à partir du réseau des 17 000 points de contacts de la Poste", suggère d' « améliorer la transparence du financement des services publics », ou encore d' « évaluer en permanence les services publics », notamment grâce à la création « par la loi » d'une agence dédiée à cet effet. Le think tank affirme que « pour une part, ce résultat est celui de la majorité sortante et du président de la République » qui « a appliqué une politique de gestion des ressources humaines marquée par le dogmatisme, que manifeste la règle absurde du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ». Par conséquent, Terra Nova estime que « 2012 sera pour les services publics un point de rendez-vous historique » et souligne que « le candidat de la gauche en 2012 doit être le candidat du service public » et ne pas « se contenter de défendre le statu quo ». Le think tank reconnaît que "ce qui est service public un jour ne l'est pas nécessairement toujours" et estime qu'il faut « mettre en place les outils » permettant le cas échéant d'abandonner certaines missions ne correspondant plus aux besoins ». Pour Terra Nova, cela « suppose de repartir des besoins des citoyens » auxquels il faut notamment donner « des pouvoirs de décision et de blocage », dans le cadre de « conseils des usagers ». Parmi ses 21 propositions, le think tank évoque également la création de « maisons des services publics à partir du réseau des 17 000 points de contacts de la Poste », suggère d' « améliorer la transparence du financement des services publics », ou encore d' « évaluer en permanence les services publics », notamment grâce à la création « par la loi » d'une agence dédiée à cet effet.   J. Julliard avance des « propositions pour l' « an I de l'alternance » dans le dernier n° de Marianne (26/11). « Ce que nous voulons, c'est que la gauche et l'opposition républicaine réussissent au pouvoir. Autrement dit, ce qui nous importe le plus, ce n'est pas ce qui se passera le 6 mai 2012, c'est ce qui se passera le 6 mai 2013. Et peut-être plus encore où l'on en sera le 6 mai 2017. Il faut un contrat quinquennal avec les partenaires sociaux pour fixer un programme et un calendrier. En quoi consisterait, aujourd'hui, le programme réformiste ? 1) Etablir un pacte entre le pouvoir et les principaux acteurs sociaux ; 2) réduire les inégalités grâce à la réforme fiscale ; 3) donner la priorité à la production des richesses ; 4) créer des emplois grâce à la relance économique ; 5) une fois ces bases assurées, augmenter les salaires... C'est pourquoi un contrat quinquennal, à la mesure du mandat présidentiel, est nécessaire pour fixer un programme et en établir les étapes. Entre qui et qui, le contrat ? Avec le Parlement, bien sûr, mais aussi avec les principales forces sociales, sur le modèle des accords de Matignon de 1936, mais avec, de surcroît, l'exigence de l'étalement dans le temps. Il n'y a aucun espoir de réussite pour un gouvernement de gauche sans une telle procédure, et je m'étonne que François Hollande ne l'ait pas déjà proclamé. La deuxième étape, c'est la justice sociale démontrée par la réforme fiscale. Comme le contrat quinquennal, elle est undes préalables à toute action en profondeur. Demander davantage aux plus fortunés, c'est rétablir les conditions du consensus social, c'est-à-dire de la collaboration de tous à l'oeuvre de redressement. Cela, Hollande l'a parfaitement compris et annoncé. Mais ne nous racontons pas d'histoires : une meilleure répartition des richesses n'est pas une réponse suffisante à la question de l'accroissement des richesses. C'est un expédient provisoire, ce n'est pas une solution. C'est pourquoi la priorité devra être donnée à l'économique.. Tout accroissement de la productivité devrait se traduire par un accroissement correspondant du pouvoir d'achat.. Le premier but d'un gouvernement socialiste en régime capitaliste n'est donc pas de créer des emplois, ni même d'obliger le capitalisme à créer des emplois quitte à revenir à l'artisanat. Son but est d'obliger le capitalisme à créer du pouvoir d'achat, chaque fois que celui-ci accroît la productivité, c'est travailler moins pour gagner plus : c'est la recette même du fordisme. Le plein-emploi n'est que la conséquence d'un capitalisme en expansion.. La bataille pour la réindustrialisation du capitalisme est une bataille principalement sociale et politique. Lorsque Jean-François Copé fait mine de la prendre à son compte, on ne peut le croire : le sarkozysme, depuis qu'il existe, a toujours été du côté du capitalisme financier.. La réindustrialisation est le seul moyen de dépasser la contradiction dont souffre aujourd'hui la classe ouvrière entre la bataille pour l'emploi et la bataille pour les salaires.. Que l'Etat reprenne la maîtrise des banques, car la richesse des banques, c'est l'argent du peuple. Il faudra donc, sans hésiter et sans tarder, mettre celui-ci hors d'état de nuire.. Cette bataille sera une bataille de classes, qui demande, autour d'un nouveau pouvoir de gauche, une alliance de classes. Aux côtés des salariés, les classes moyennes, la nouvelle bourgeoisie intellectuelle et les chefs d'entreprise qui n'auraient pas abandonné l'esprit patriotique y ont toute leur place.. »   Europe Ecologie Les Verts   Pour Daniel Boy, politologue au Centre de recherches politiques de Science Po Paris, la candidate écologiste a commis des erreurs tactiques. Son erreur a été de ne pas dire ce mercredi matin qu’elle appellerait à voter F. Hollande au second tour de la présidentielle. Depuis 1995, le candidat écologiste appelle clairement ses électeurs à se prononcer pour le candidat socialiste, c’est ancré, c’est une tradition. Et puis refuser d’indiquer son soutien seulement quelques jours après un accord qui a donné aux écologistes des circonscriptions jusque-là réservées aux socialistes, ce n’était pas très bon tactiquement. Ensuite, la démission de Yannick Jadot avec son ancrage très fort dans la lutte contre le nucléaire, a choisi de ne plus être aux côtés d’Eva Joly. Ce n’est pas un bon signe pour elle. On assiste aujourd’hui à un bug de campagne, mais c’est un bug qui vient de loin. Prenez le problème de l’EPR: il était central pour les écologistes. Or, mettre dans l’accord ce thème de dissension infranchissable entre le PS et EELV, cela ressemble à une erreur tactique. Et les écologistes n’ont pas avalé une mais deux couleuvres avec le Mox. E. Joly n’a pas supporté cela, alors elle a d’abord choisi de se retirer quelques temps. Cette attitude était un peu surprenant de la part d’une candidate à l’élection présidentielle. Mais les personnes issues de la société civile comme elle n’ont pas immédiatement les codes politiques en main. Deux options se présentent aujourd’hui aux écologistes: se rabibocher et faire taire les dissensions internes ou alors chercher un nouveau candidat. Cette deuxième solution apparaît cependant délicate, car d’une part E. Joly a été désignée à une forte majorité et d’autre part, les élections ont lieu dans quelques mois. En tout cas, ces récents épisodes n’améliorent pas l’image des écologistes. (20 minutes 23/11)   FN. Name-dropping et storytelling : Marine Le Pen dans le texte Pendant une heure, la candidate du FN à la présidentielle a présenté son projet, balayant ses thèmes de prédilection. Mais faute de chiffrage précis - qui interviendra, lui, en janvier - cette allocution avait surtout des airs de politique générale. Références, rhétorique et storytelling : voici ce texte décortiqué : Name-dropping. La candidate FN a commencé par une référence à Georges Clémenceau : « Il faut d’abord savoir ce que l’on veut, il faut avoir le courage de le dire, il faut ensuite l’énergie de le faire ». Elle a également convoqué Jean Cocteau dans son texte et conclu sur une maxime de Victor Hugo : « L'espoir changea de camp, le combat changea d'âme ». Storytelling. M. Le Pen a profité également de son discours pour (ré)écrire son histoire personnelle. « Contrairement à ce qui a pu être écrit dans les versions romancées dont raffolent nos médias, rien en réalité ne me prédestinait à être ici aujourd’hui », a-t-elle romancé, avant de continuer : « Je n’ai pas été biberonnée comme les carriéristes qui nous gouvernent à l’ambition présidentielle et pour cause j’ai combattu toute ma vie pour qu’un autre soit élu ». Répétant une cinquantaine de fois le mot « peuple », M. Le Pen s’est fixé pour objectif de rendre aux Français leur « fierté ». « Ce projet est celui du peuple, porté par le peuple et à son bénéfice exclusif », a-t-elle martelé lors de ce « banquet des mille ». Parlant d'une France « pillée », elle a également promis d'agir « tant à l'égard des pilleurs du bas que des pilleurs du haut ». M. Le Pen a insisté : elle veut une France conquérante avec un « Etat fort », « rompant avec les dogmes » de l’Europe libérale. Pour y arriver, la présidente du Front national entend s'appuyer sur la préférence nationale (« l'intérêt des Français contre l'intérêt des marchés financiers et des autres peuples ») et une autre politique européenne incluant le retrait de l'Euro. (Europe1 19 novembre 2011) FN, un programme sans surprise. M. Le Pen a détaillé les principales mesures qui lui permettront d'arriver à sa « révolution bleu marine, blanc, rouge ». La présidente du Front national ne dévoilera que le 12 janvier, en même temps qu'un plan de désendettement de la France, le financement de son programme. En attendant, voici les grandes lignes de ce projet axé sur l'euro qui « asphyxie l'économie », une limitation extrême de l'immigration et des mesures contre le « pillage » du pays. M. Le Pen a débuté son discours en présentant des mesures fortes sur le plan institutionnel, proposant de mettre en place un septennat non renouvelable et l'interdiction de réviser la constitution sans « consulter le peuple dans son ensemble ». Elle s'est également prononcée en faveur des référendum d'initiatives populaires. Pour défendre la France prise dans le crise économique, M. Le Pen a remis en avant la vieille idée de son père : la préférence nationale. Elle a ainsi dit vouloir défendre « l'intérêt des Français contre l'intérêt des marchés financiers, l'intérêt des Français avant l'intérêt des autres peuples, y compris européens ». « Ma vision de l'Europe n'est pas la leur », a-t-elle martelé, en défendant l'idée d'une « Europe de l'espoir » qui ne prendra pas « ses ordres chez Goldman Sachs », la banque d'investissement américaine. Dans ce cadre économique, M. Le Pen prône également la nationalisation des entreprises des secteurs stratégiques, un grand secteur public bancaire, la nationalisation partielle et temporaire des banques face à la crise, un impôt sur les revenus plus juste et un protectionnisme national avec des droits de douane et quotas d'importation aux frontières nationales. « L'immigration, armée de réserve du capital, doit cesser », a estimé M. Le Pen à son assistance, conquise. Elle ensuite a été applaudie à tout rompre lorsqu'elle a promis « le principe de priorité aux Français, dans l'accès à l'emploi, aux logements et dans l'attribution des aides sociales ». Faisant de la famille quelque chose de « sacré », M. Le Pen a aussi insisté sur la nécessité d'un « revenu parental ». Mesure phare en matière de justice : M. Le Pen souhaite que ce soit un jury de cour d'assises qui se prononce sur la libération conditionnelle des détenus et non plus un juge d'application des peines. La candidate du FN s'est aussi livrée à une critique des médias, qu'elle dit assujettis au pouvoir, mais pas des journalistes, ni d'internet, « espace de liberté ». « Le journalisme est un beau métier », assure-t-elle, promettant, si elle était élue, « qu'aucun organisme de presse ou audiovisuel ne pourra appartenir à une entreprise » bénéficiant de marchés de l'Etat. La présidente du FN a longuement détaillé sa vision de la politique étrangère en proposant que la France tienne compte de la nouvelle donne provoquée par les pays émergents. Elle a souhaité la sortie de la France du commandement intégré de l'Otan, la création d'une « Organisation paneuropéenne » avec la Suisse mais sans la Turquie et une « Europe des nations », et non fédérale. Enfin, M. le Pen a dit vouloir favoriser l'existence d'un Etat palestinien avec l'assurance « d'un Etat d'Israël sûr ». La candidate a assuré qu'elle refuserait d'entretenir des relations avec un Etat soutenant le terrorisme que ce soit contre l'Europe, les Etats-Unis ou Israël. Au final, rien de très surprenant, puisque M. Le Pen a déjà distillé au fur et à mesure des derniers mois les grands axes de la politique qu'elle mènerait. (Europe1.fr 19/11)   Crise européenne   Sondage Allemands et Français s'inquiètent de la crise mais sont divisés sur les solutions Comment réagissent les opinions française et allemande à la crise de la dette et à la situation économique en Europe ? Une étude menée par l'institut IFOP (réalisée du 8 au 15 novembre auprès de 802 personnes en France et de 811 en Allemagne) pour la Fondation Jean-Jaurès, proche du PS, et la Friedrich Ebert Stiftung, proche du SPD allemand, apporte des éléments de réponse. D'abord, l'inquiétude est forte dans les deux pays. " Dans des proportions inattendues ", estime Daniel Cohen (membre du conseil de surveillance du Monde), pour la Fondation Jean-Jaurès. " Les Allemands, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ne s'estiment pas à l'abri ", constate l'économiste. Ainsi, 91 % des Français et 87 % des Allemands se disent inquiets du déficit public et de la dette de leur Etat. De la même manière, 57 % des Français estiment que leur pays pourrait connaître le même sort que la Grèce " dans les prochains mois ou les prochaines années ". La proportion est plus faible en Allemagne (43 %), mais pas négligeable. Diagnostic de gravité Au-delà de ce diagnostic de gravité, les opinions française et allemande accordent du crédit à la coopération entre les deux pays. La crise, pour 76 % des Français et 63 % des Allemands, " va renforcer le couple franco-allemand ". De même, les populations des deux pays souscrivent à une série d'idées. Ainsi, 86 % des Français et 88 % des Allemands sont favorables à l'inscription dans la Constitution de leur pays d'une règle d'or budgétaire. Et 85 % des Français et 73 % des Allemands font un accueil positif à une convergence des impôts pesant sur les entreprises européennes. A l'inverse, 62 % des Français et 63 % des Allemands estiment que " la crise va aboutir à un éclatement de la zone euro entre d'un côté les pays du Nord de l'Europe (Allemagne, Autriche, Pays-Bas, France, Finlande) et de l'autre les pays du Sud de l'Europe (Espagne, Italie, Grèce, Portugal) ". " C'est comme si le consensus sur le couple franco-allemand se faisait, au fond, sur un rejet du reste de l'Europe ", -analyse M. Cohen. Ainsi, 59 % des Français et 65 % des Allemands ne souhaitent pas " la mutualisation d'une partie des dettes des différents pays membres de l'Union européenne ". Autre enseignement de cette étude, de vieux clivages demeurent, qui peuvent même être exacerbés par la crise. Ainsi, le rôle de Banque centrale européenne (BCE) n'est pas appréhendé de la même manière des deux côtés du Rhin, au moment où cette question est sur la table des négociations. Paris promeut l'idée, à laquelle s'oppose Berlin, que la BCE puisse, de façon permanente, acheter la dette des membres de la zone euro les plus en difficulté, pour faire baisser leurs taux d'emprunt. Au risque, cependant, de nourrir l'inflation. Si, pour 77 % des Allemands, la BCE " continue d'avoir pour principale mission de lutter contre l'inflation et la hausse des prix ", seuls 52 % des Français souscrivent à cette idée, 48 % considérant qu'elle devrait avoir pour principale mission de favoriser la croissance économique. L'écart est important. En la matière, l'opinion allemande s'est radicalisée. Entre décembre 2010 et novembre 2011, la part des Allemands défendant la mission originelle de lutte contre l'inflation de la BCE a augmenté de 8 points.   Réforme des traités à l'allemande : la technocratie d'abord, la démocratie ensuite (EurActiv.fr 22/11) Le quotidien britannique The Daily Telegraph s'est procuré un document de travail du gouvernement allemand sur la réforme des traités. En cas non respect des règles de stabilité, Berlin souhaite que les Etats fautifs perdent leur souveraineté budgétaire au profit de Bruxelles. Depuis plusieurs semaines, la chancelière allemande, Angela Merkel, réclame une modification des traités dans l'objectif de renforcer la discipline au sein de la zone euro. Dans les six pages de notes publiées par le Daily Telegraph et décrivant les positions du gouvernement, l'Allemagne n'y va pas de main morte. Commissaire à la stabilité Le document explicite le souhait de Berlin de mettre en place des sanctions automatiques contre les pays qui ne respecteraient pas le pacte de stabilité. La Commission aurait alors le champ libre pour agir, sans même avoir besoin d'en référer au Conseil des ministres. Si un gouvernement persiste dans sa mauvaise gestion malgré les rappels à l'ordre, un recours devant la Cour de justice de l'Union européenne "devrait être créé", ajoute le texte. Et pour remettre les récalcitrants dans le droit chemin, un nouveau commissaire en charge de la "stabilité" verrait le jour aurait le droit d'intervenir directement dans l'élaboration des budgets nationaux. A aucun moment une quelconque intervention du Parlement européen n'est prévue. Le texte laisse toute la marge de manœuvre aux experts de la Commission européenne. Ils pourraient aussi décider de couper les versements des fonds structurels et de cohésion, si nécessaire. Les experts allemands évoquent bien quelques problèmes de compatibilité avec le droit allemand mais semblent considérer que c'est surmontable. Quasi mise sous tutelle La deuxième partie de ce plan allemand pour l'Europe évoque le cas des Etats qui recevraient l'aide du mécanisme européen de stabilité (MES). Selon Berlin, ils auraient à "accepter des droits d'intervention dans leurs budgets nationaux" avec "un droit de veto" au plan européen. Ce même MES aurait pour vocation à se transformer en un Fonds monétaire européen. Pour permettre à un pays secouru de tenir ses engagements, des mesures budgétaires pourraient même lui être "imposées" aussi bien pour ses dépenses que pour ses recettes. Dans le pire des scénarios, les experts allemands souhaiteraient même mettre en place une procédure de "défaut organisé". La Grèce ne serait ainsi plus un cas unique. Globalement, ce plan vise à "ancrer fermement et définitivement une solide culture budgétaire". A long terme, l'objectif développé est "une véritable union de la stabilité" qui serait "stable financièrement et économiquement viable". A quand la démocratie ? Sur la méthode à utiliser pour réformer les textes européens, les services de la chancellerie préconisent l'utilisation d'une procédure "de modification limitée" qui évite de donner trop de marge de manœuvre aux députés de Strasbourg. Les articles concernés seraient les 121 et 126. Il est aussi question dans le document, de restreindre ces changements aux pays qui utilisent l'euro. Cette nuance éviterait d'avoir à convaincre le Royaume-Uni et sa classe politique eurosceptique. Dans tous les cas, les Parlements nationaux auront à ratifier le moindre changement. Ce texte évoque même, à demi-mots, la création d'une union parallèle si les discussions dans les cadres actuels n'aboutissent pas. Quelque peu contradictoire, la conclusion insiste sur le souci de ne pas créer un décalage trop grand entre cette zone euro intégrée et le reste de l'UE. Enfin, ce n'est qu'une fois cette première réforme mise en place que le document se préoccupe de l'aspect démocratique de la nouvelle architecture européenne et évoque la nécessité d'un débat sur la façon de développer "l"union politique" et la "légitimité démocratique" de ce nouveau modèle européen.   Paris et Berlin souhaiteraient resserrer les politiques économiques nationales autour d'un noyau de sept pays. Une modification des Traités ne serait pas indispensable. « Ces options sont discutées de manière très actives en ce moment et les choses bougent très vite ». Ces propos, tenus par un responsable européen et rapportés par Reuters, sont l’expression du virage actuellement négocié par la France et l’Allemagne. Pour endiguer la culture de la transgression en Europe, où les critères de Maastricht ont été constamment ignorés par les pays de la zone euro, Paris et Berlin veulent durcir le Pacte de stabilité et de croissance. La Cour de justice de l'UE serait impliquée dans l’exécution des sanctions prononcées à l’encontre des Etats trop dépensiers. En contrepartie, l’Allemagne pourrait accepter d’assouplir sa position sur le rôle de la BCE, afin de laisser à cette dernière le soin de racheter de la dette souveraine sur le marché secondaire lorsque l’urgence guette. La procédure de modification des Traités étant lourde (la constitution irlandaise requiert par exemple l’organisation d’un referendum), d’autres options, plus intergouvernementales, seraient discutées. L’une d’entre elles s’inspirerait de la méthode employée pour le traité de Prüm. Exit la Commission et le Parlement Signé en 2005 par sept Etats, il a permis de renforcer la coopération en matière d’immigration illégale ou de lutte contre la criminalité transfrontalière (échange de données, opérations policières conjointes…) Une bonne partie du Traité relève aujourd’hui du droit communautaire, mais l’adoption initiale du texte obéissait à un cadre purement étatique extérieur aux traités européens. Cette coopération renforcée s’articulerait autour d'un noyau de sept Etats. Si les contours de ce projet restent flous, l’Allemagne et la France pourraient arriver avec des solutions clé en main avant le sommet du 9 décembre. Ces tractations interviennent dans un contexte très tendu où l'agence Moody's a tiré la sonnette d'alarme pour l'ensemble de la zone euro dont "l'aggravation ininterrompue de la crise de la dette publique menace la qualité de crédit de tous les pays européens", écrit-elle. (EurActiv.fr 28/11) Economie-social   Les Français et la crise. Selon un sondage TNS Sofres/Canal+ les Français sont prêts à faire des efforts pour assainir la situation financière du pays, peut-être, mais pas au point de voir leurs impôts augmenter. Une grande majorité de Français s'opposent en effet à une augmentation de la fiscalité pour contribuer au remboursement de la dette : 71% estiment que cela ne serait pas normal, dont près de la moitié pour qui cela ne serait pas normal du tout. Un large consensus s'établit autour de ce refus, qui traverse toutes les catégories de population. Il apparaît que les plus âges (65 ans et plus) seraient plus ouverts à une augmentation des impôts, tout comme les cadres (respectivement 39% et 37% de ces deux catégories l'estimeraient normal pour réduire la dette). A l'inverse 89% des ouvriers jugent cette mesure anormale, dont 65% pour qui elle ne serait pas normale du tout. Un clivage important partage les sympathisants de gauche et de droite à ce propos. Si la gauche s'y oppose fortement (85% des sympathisants du Front de gauche, 74% des sympathisants PS et EE-LV), 52% des sympathisants UMP trouvent cette augmentation normale, témoignant par-là que le sentiment de l'effort nécessaire, en phase avec le discours et l'action de la majorité, l'emporte chez eux sur l'aversion fiscale. Les sympathisants du MoDem sont plus partagés, entre 45% qui jugent l'augmentation normale et 53% qui pensent le contraire. Si, dans le contexte de crise et d'endettement, les Français rejettent une solution qui passerait par un accroissement de la fiscalité, ils doutent cependant qu'il y ait des solutions politiques. Malgré un discours ambiant qui tendrait à faire des « marchés » une instance désincarnée ayant pris le pas sur le jeu politique démocratique, 68% des Français pensent que les responsables politiques français ont les moyens de mettre en œuvre des solutions à la crise contre 29% qui jugent les politiques démunis. Cette croyance en la capacité des politiques est majoritaire dans toutes les catégories de population, même si les sympathisants de droite sont plus circonspects : 37% de sympathisants UMP et 40% des sympathisants FN estiment en effet que les politiques ne peuvent faire grand-chose face à la crise.   La crise est désormais bien ancrée dans l'état d'esprit des Français, si l'on en croit les résultats de la dernière enquête de l'Insee sur le moral des ménages. Non seulement au mois de novembre celui-ci se retrouve au plus bas depuis le début de 2009, mais de plus le détail de cette enquête montre que tous les indicateurs sont désormais mal orientés. Et que ce ne sont sans doute pas les dernières réponses apportées à la crise tant au niveau européen qu'au niveau national, qui ont une chance de changer cette situation. Les Français interrogés par l'Institut de la conjoncture s'avèrent en effet beaucoup plus pessimistes que par le passé sur leur situation financière et sur l'opportunité à faire de gros achats dans un avenir proche et même d'épargner. Ils craignent aussi une remontée de l'inflation au cours des prochaines semaines. Un cocktail qui risque bien de les inciter à une très grande prudence qui pourrait gripper le moteur de la consommation au cours des prochains mois. Et remettre en cause les prévisions de croissance, déjà fragiles, de l'année 2012. Car selon l'Insee les ménages n'ont jamais été aussi pessimistes sur l'évolution de leur niveau de vie futur. En baisse de 8 points au mois de novembre, et de 20 points depuis le début de l'été, le solde d'opinion des ménages sur leur niveau de vie futur est désormais au plus bas historique. La forte dégradation constatée est assurément révélatrice d'un pessimisme et d'un manque de confiance généralisé. Et ce pessimisme risque de s'accentuer dans les mois qui viennent avec la multiplication depuis quelques semaines des annonces de plans sociaux et de réductions d'effectifs dans de nombreuses entreprises en France et à l'étranger. De fait, même s'ils ont été interrogés avant que ces annonces ne soient faites (l'enquête a été réalisée entre le 29 octobre et le 19 novembre dernier), l'opinion des ménages sur le chômage se dégrade aussi. Ils sont plus nombreux à anticiper une hausse de celui-ci. (Les Echos 25/11)   Les premières victimes de la nouvelle dégradation du marché de l'emplois ont les travailleurs précaires. Des employés dont certains avaient retrouvé un contrat à durée déterminée (CDD) ou une mission d'intérim à la faveur d'une embellie de courte durée. En octobre, les fins de CDD, en forte augmentation, ont représenté 26,6 % des entrées à Pôle emploi, les fins de mission d'intérim 6,3 % et les «  autres cas » (dont les ruptures conventionnelles) 39,9 %. Les licenciements économiques et les " autres licenciements " ne constituaient respectivement que 2,6 % et 8,4 % des motifs d'inscription au chômage. Conséquence de cette transformation du marché du travail, les outils traditionnels de la politique de l'emploi (comme les mesures figurant dans les plans de sauvegarde de l'emploi, les contrats de transition professionnelle pour les licenciés économiques, etc.), deviennent en partie inopérants. Ces outils sont adaptés aux salariés en place - ceux qu'on appelle les «  insiders » - et aux grandes entreprises. Ils n'ont pas été spécifiquement conçus pour les personnels des PME et des TPE, ni pour les précaires et les secteurs d'activité (services à la personne, secteurs associatifs...) moins bien protégés collectivement que l'industrie ou le BTP, qui connaissent à leur tour des difficultés. Pour la fin du quinquennat, le chômage pose un défi au gouvernement et à son ministre du travail, Xavier Bertrand : il a augmenté de 1,2 % en octobre, soit 34 400 chômeurs de plus dans la catégorie A, qui sert de baromètre officiel. Le nombre des sans-emploi s'établit ainsi à 2 814 900 en France métropolitaine. C'est le plus mauvais chiffre depuis décembre 1999. En y ajoutant les personnes en activité réduite (catégories B et C), le nombre des demandeurs d'emploi a atteint 4 193 000 (et même 4 459 400 avec les Dom). De plus, les mois prochains s'annoncent rudes avec un nouveau risque de récession. Dans ses prévisions semestrielles d'automne, l'OCDE prévoit pour la France une contraction de l'activité au coeur de l'hiver, ainsi qu'une croissance très faible sur l'ensemble de 2012 : + 0,3 %, loin des 1 % des prévisions gouvernementales. Le taux de chômage monterait, selon l'institution internationale, à 10,4 % à la fin 2012. " Tant que la situation économique ne s'améliorera pas, je ne vois pas comment les chiffres de l'emploi pourront réellement s'améliorer ", a reconnu M. Bertrand. Le ministre a admis, pour la première fois, que le taux de chômage ne repassera pas sous la barre des 9 % avant la fin du quinquennat. L'augmentation du chômage concerne toutes les classes d'âge, mais elle est particulièrement marquée chez les seniors (+ 13,8 % sur un an chez les hommes, + 17,6 % chez les femmes). Le chômage de très longue durée (deux ans et plus) est en forte hausse : + 16,9 % sur un an pour les 367 500 personnes ayant entre deux et moins de trois ans d'ancienneté au chômage, et + 21,5 % pour les 407 600 chômeurs depuis trois ans ou plus. Or, ce sont ces personnes qui, en perdant leur indemnisation à l'assurance-chômage, basculent dans les minima sociaux et la grande pauvreté. Et ce sont elles aussi qui sont les plus difficiles à ramener vers l'emploi. L'OCDE l'a souligné lundi : «  Le nouvel épisode de faiblesse de l'économie française survient alors que le marché du travail porte encore les stigmates de la récession de 2009 : le chômage de longue durée et la proportion de seniors au chômage ont continué d'augmenter rapidement. Le risque d'une augmentation du chômage structurel est donc fort. »  Faut-il pour autant faire son deuil d'une amélioration de l'emploi en période de croissance faible ? Sûrement pas, assurent en choeur les syndicats, qui demandent au gouvernement de réagir et de mettre fin à la détaxation des heures supplémentaires. Cette disposition de la loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat (TEPA) de 2007 est, en bas de cycle, contre-productive pour l'emploi, selon les économistes, et est fustigée par la gauche. Elle coûte 4,5 milliards d'euros à l'Etat, alors que les crédits de l'emploi vont baisser de 12 % en 2012. (le Monde 29/11)   Jeunesse   La délinquance des jeunes est l'un des grands épouvantails de l'argumentaire sarkozyen, un élément clé de la grande mise en scène médiatique de l'insécurité. La répression des jeunes racailles est l'une des composantes de l'ADN politique de l'ancien ministre de l'intérieur. Aussi, quand une récente étude d'un organisme pro-gouvernemental sur les délinquants a été publiée la semaine dernière, il faut s'attarder sur ses conclusions et sa méthodologie. Le rapport de l’ONDRP dément en réalité l’augmentation des violences (Le Monde 22/11). Ce rapport contient de nombreuses données statistiques. L’une des plus intéressantes est l’enquête annuelle de victimation baptisée « Cadre de vie et sécurité », qui a été réalisée en France métropolitaine entre janvier et avril 2011, auprès d’un échantillon représentatif d'environ 17 000 ménages. Au sein de chacun de ces ménages, une personne de 14 ans et plus a répondu à des questions de victimation personnelle ou d’opinion sur la sécurité. Les personnes ayant entre 18 et 75 ans ont, de plus, été interrogées spécifiquement sur les violences sexuelles subies sur deux ans. Réalisées les chercheurs du CESDIP (CNRS), ces enquêtes ont notamment le grand intérêt de permettre une mesure de certains types de délinquance indépendamment de l’action policière. Et elles montrent clairement la stabilité (voire la légère baisse) de la plupart des comportements délinquants qu'elles recensent. Ceci contredit la plupart des commentaires médiatiques du jour qui sont tournés uniquement vers les statistiques de police et qui - comme à l'accoutumée - mettent en exergue l'augmentation supposée permanente de la violence des mineurs et des femmes. Dans la société française actuelle, le principal risque n’est pas de se faire agresser mais de subir une atteinte à ses biens. Voici, en ordre décroissant d’importance, les huit principaux chiffres et les principales tendances qui ressortent de l’enquête de victimation réalisée début 2011 et de la comparaison avec les enquêtes des années précédentes : - Environ 8 % des ménages interrogés déclarent avoir subi en 2010 un acte de vandalisme contre leur logement ou leurs véhicules (en légère baisse). - Un peu plus de 4 % des ménages interrogés déclarent avoir subi en 2010 un vol de voiture (en forte baisse). - Un peu moins de 3 % des ménages interrogés déclarent avoir subi en 2010 un cambriolage (niveau stable). - Un peu moins de 2 % des personnes interrogées déclarent avoir subi en 2010 un vol ou une tentative de vol sans violence ni menace (en forte baisse chez les femmes). - Un peu moins de 2 % des personnes interrogées déclarent avoir subi en 2009 et 2010 une agression sexuelle au sein de leur ménage, c’est-à-dire commise par une personne habitant le même logement (légère baisse). - 1,3 % des personnes interrogées déclarent avoir subi en 2010 une agression physique hors de leur ménage (légère baisse). - 0,6 % des personnes interrogées déclarent avoir subi en 2010 un vol ou une tentative de vol avec violence ou menace (en hausse chez les femmes, ce qui pourrait être lié à la baisse évoquée plus haut).

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    • 0,6 % des personnes interrogées déclarent avoir subi en 2009 et 2010 une agression sexuelle hors ménage (stable).  
Au total, on le voit, le tableau d’ensemble indique que le niveau des problèmes est globalement stable sur la période récente. En dehors du cas très précis des vols avec violence ou menace commis sur des femmes (et qui s’accompagnent étrangement d’une forte baisse parallèle des vols sans violence ou menace commis sur des femmes), la totalité des indicateurs indiquent des stabilités voire de légères baisses. On vérifie en outre une fois de plus que les violences sexuelles les plus fréquentes surviennent au sein de la famille et non de la part d'inconnus. Ces résultats - qui ont tant de mal à être entendus dans le débat public - corroborent ceux d'autres enquêtes comme celle portant spécifiquement sur la région Ile-de-France. Ils invitent donc à rechercher ailleurs que dans l'évolution de la réalité délinquante les raisons de l'importance du sentiment d'insécurité parmi nos concitoyens.   L'Irdes a publié une étude sur « Le renoncement aux soins : une approche socio-anthropologique » (Questions de santé octobre 2011) Le concept de renoncement aux soins, utilisé régulièrement dans les enquêtes et de plus en plus mobilisé dans le débat public en France, n’a pas encore fait l’objet d’un travail méthodologique permettant d’analyser le sens que lui donnent les individus interrogés. Si le renoncement aux soins se réfère le plus souvent dans les enquêtes à un renoncement pour raisons financières, une approche socio-anthropologique, à partir d’entretiens non directifs, permet d’analyser plus largement les significations du renoncement pour les individus ainsi que les logiques sociales, économiques et culturelles qui les déterminent. Cette étude montre que le renoncement aux soins, qui peut survenir à tout moment d’un itinéraire thérapeutique, prend deux formes principales : le renoncement-barrière et le renoncement-refus. Dans le premier cas, l’individu fait face à un environnement de contraintes, le plus souvent budgétaires, qui ne lui permet pas d’accéder au soin désiré. Le second cas est l’expression d’un refus qui porte soit sur des soins spécifiques – il s’agit alors d’un acte d’autonomie à l’égard de la médecine dite conventionnelle – soit, plus radicalement, sur le fait même de se soigner : il revêt alors un caractère définitif et traduit la perception d’une inutilité des soins. Ces deux formes de renoncement – barrière et refus – sont fréquemment associées : le facteur financier est rarement isolé et se combine à d’autres motifs amenant les individus à renoncer à un soin.   Nucléaire   C’est sur le site même du Tricastin que Nicolas Sarkozy a tenu un discours très offensif. Devant environ 1 500 professionnels du nucléaire, il s’est placé dans le continuum d’une politique dont il a rappelé qu’elle avait été imaginée par le Conseil national de la Résistance et le général de Gaulle, dès 1946. Le président n’a pas lésiné sur les mots pour qualifier le choix fait par François Hollande de diminuer la part du nucléaire : « danger » « catastrophe » « cataclysme » et enfin « coup fatal à la compétitivité de notre économie » . Un argument nouveau, qu’il a voulu illustrer hier en visitant Saint-gobain. « Les activités électro-intensives (…) assurent dans notre pays près de 150 000 emplois (…), c’est tout un pan de notre industrie qui s’écroulerait » si le prix de l’électricité augmentait de 30 ou 40 %. Le chef de l’état a ensuite rappelé le rôle du nucléaire dans « l’indépendance énergétique » de la France et dans la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre. Il a aussi défendu la montée en puissance des énergies renouvelables, soulignant que le Grenelle de l’environnement avait permis de faire passer « la part des énergies renouvelables dans notre consommation de 9,5 % en 2005 à 13 % fin 2010 » . François Hollande a répondu : « J’ai comme perspectives l’indépendance nationale, le pouvoir d’achat des Français et leur sécurité. Le nucléaire restera la source principale. Je préfère avoir cette vision équilibrée que d’être comme le candidat sortant dans une espèce de caricature et d’affirmation d’un modèle qui me paraît aujourd’hui dépassé. » (Le Figaro 28/11)   63 % des Français ne sont pas satisfaits de l'accord conclu entre le Parti socialiste et les écologistes d'Europe Ecologie-Les Verts (EE-LV), selon un sondage BVA pour 20 minutes. Selon cette enquête, menée auprès 1 405 personnes âgées de 15 ans et plus, 61 % des Français souhaitent qu'Eva Joly se retire de la course à la présidentielle, contre 35 % qui souhaitent son maintien. Ils sont également 61 % des sympathisants de gauche et 71 % des sympathisants PS à vouloir son retrait. Seuls les sympathisants des Verts demandent qu'elle se maintienne, à 60 % contre 38 %. " Je suis pour la diversification des sources d'énergie pour produire de l'électricité. Pour les quinze à vingt ans à venir, j'ai fixé la perspective de réduire la part du nucléaire de 75 % à 50 %, tout en faisant monter les énergies renouvelables ", a rappelé M. Hollande lors d'une visite à Lyon. Le candidat socialiste a opposé cette " vision équilibrée et responsable " à celle de M. Sarkozy. Le PG de M. Mélenchon est pour la sortie du nucléaire. " Ça ne brouille pas notre image, assure Mme Morel-Darleux. C'est clair depuis le début et on n'a jamais caché nos divergences. On les assume en partant avec des propositions communes. " Pour trancher la question, le Front de gauche a trouvé la solution : un débat national sur la politique énergétique de la France suivi d'un référendum. M. Laurent a apporté sa pierre vendredi à ce débat en rendant public ses " dix principes pour une transition énergétique réussie " dont le " premier impératif " reste " la sortie des énergies carbonées " avec " un nucléaire sécurisé, 100 % public, dans un mix énergétique rééquilibré ". S'ils ne sont pas d'accord sur le fond, ils se retrouvent sur la forme : " On a tous les deux porté, Pierre Laurent à Romans, moi au Tricastin, les mêmes choses : la nécessité d'un référendum ", souligne Mme Morel-Darleux. (Le Monde 27/11)   Le temps presse pour arracher un accord sauvant le protocole de Kyoto qui expire en 2012. Lundi 28 novembre, la conférence de Durban sur le climat qui réunit quelque 200 pays jusqu'au 9 décembre démarre dans une atmosphère difficile. Fonds vert pour le climat La partie ne va pas être simple. L'objectif global est de trouver un terrain d'entente et de convaincre certains Etats de réduire leurs émissions de gaz à effets de serre (GES) qui sont, selon les scientifiques, à l'origine de la hausse des températures, de violents dérèglements climatiques et de récoltes désastreuses. Mais aucun accord général ne devrait être trouvé à l'issu de ce 15 jours. Il n'y a qu'un faible espoir de voir entériner un « fonds vert pour le climat » destiné à soutenir les pays en développement dans la lutte contre le réchauffement climatique. La création de ce fonds, qui devrait être doté de 100 milliards de dollars par an d'ici 2020, a été décidée l'an dernier lors de la conférence de Cancun, au Mexique. Les espoirs de voir les économies des pays développés, responsables de la majorité des émissions de GES, d'accepter des coupes plus importantes de leurs émissions lors des discussions de la Conférence des partis (COP 17) sont également très minces. Accord en petit comité Un accord politique pour sauvegarder le protocole de Kyoto avec une nouvelle batterie d'objectifs contraignants pourrait éventuellement être acté, mais seulement par l'Union européenne, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, la Norvège et la Suisse, qui dans le meilleur des cas l'adopteront. Tout dépendra de la décision de la Chine et des Etats-Unis d'accepter des engagements contraignants dans le cadre d'un compromis élargi. Signé en 1997, le protocole de Kyoto oblige une quarantaine de pays industrialisés, à l'exception notable des Etats-Unis, à respecter des objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Il est entré en vigueur en 2005, mais sa première phase d'engagements expire l'an prochain. Les plus grands acteurs mondiaux continuent de se quereller sur l'extension de Kyoto. Les Etats-Unis n'ont pas ratifié l'accord, et la Chine, plus grand pollueur de la planète, ne souhaite rien valider tant que Washington ne le fait pas. Quant à la Russie, le Japon et le Canada, ils ont affiché leur intention de ne pas signer une deuxième phase d'engagement si les Etats-Unis et la Chine continuent de se regarder en chiens de faïence. Inquiétudes des experts Les négociations sur le climat sont devenues un terrain de bataille entre nations pauvres et riches sur la question des gaz à effet de serre, les pays en voie de développement estimant qu'ils devraient avoir le droit d'émettre plus afin de sortir leur pays de la pauvreté. A ces rivalités diplomatiques s'ajoutent les effets de la crise économique et des dettes souveraines. Les Etats risquent de rechigner à baisser leurs émissions, car ils craignent de freiner leurs perspectives de croissance. « Il est inévitable que de nombreux acteurs majeurs sur le dossier vont réfléchir à deux fois avant de prendre des mesures quand ils en verront le prix », dit Jennifer Haverkam, directrice du programme climatique du Fonds de défense de l'environnement. Mais les experts continuent de tirer la sonnette d'alarme, rapport après rapport, soulignant l'urgence d'agir immédiatement. Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère aurait atteint en 2010 un niveau sans précédent. L'augmentation a été plus rapide que la moyenne de la dernière décennie, dit l'OMM dans son bulletin annuel sur le sujet. Roulette russe Vendredi 25 novembre, un autre rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a fait état d'une menace grandissante des vagues de chaleur. Des pluies plus fortes, davantage d'inondations, des cyclones plus puissants, des glissements de terrain et des sécheresses plus dures devraient se répandre sur la planète lors de ce siècle. Jeudi, c'était au tour de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) d'avertir que la hausse des températures pourrait être comprise entre 3 et 6 degrés d'ici la fin du siècle, processus qui conduirait à la destruction des glaciers et à la montée des eaux. Ian Fry, négociateur pour l'Etat de Tuvalu situé dans le Pacifique et particulièrement menacé par la hausse du niveau des océans, résume la crainte des petits pays devant les faibles résultats concrets à venir: « Ils (les pays développés) jouent avec nous à la roulette russe, mais toutes les balles sont dans le barillet ».         Agenda   Conférence avec R. Dehousse, O. Ferrand, E. Guigou "La construction européenne à l’épreuve du déficit démocratique", - lun 28/11, 19h15, Sciences Po L'occasion de revenir , avec Renaud Dehousse et Elisabeth Guigou, sur les défis européens et les thèses portées par « L’Europe contre l’Europe », ouvrage dans lequel Olivier Ferrand soutenait, en 2008 la thèse selon laquelle l’adversaire de l’Europe pourrait être, non pas le souverainisme, mais l’Europe elle-même : la constitution d’une Europe technique (zone euro, droit communautaire) l’aurait éloignée du projet originel d’une Europe politique et aurait même contribué à creuser un clivage entre les peuples et les institutions européennes. Trois ans plus tard, la crise des dettes souveraines montrent toute l'acuité du déficit démocratique de l'Europe. L’ambition principale de l’UE peut-elle encore être l’union politique ? Comment (ré)concilier le projet fédéraliste, qui apparaît inéluctable à l’aune des interdépendances économiques tissées entre les Etats membres, et les rejets nationaux qu’il suscite ? Quelle place accorder aux peuples et aux voix nationales qui s’élèvent aujourd’hui pour dénoncer des politiques de rigueur imposées par les « technocrates de Bruxelles » ?   « Militantisme et acteurs sociaux entre ruptures et continuités » Ce thème majeur sera au centre des débats du 2ème rendez-vous annuel, « Regards Croisés », organisé par l'IREIS Rhône Alpes et la MAIF : Mardi 24 janvier 2012 à l'Ecole Nationale Supérieure de Lyon. Ce colloque réunira les acteurs de l'intervention sociale et du monde associatif autour d'éclairages de chercheurs, de professionnels et de militants. Le programme prévoit conférences d'invités universitaires et de l’économie sociale, communications de chercheurs, interventions d'acteurs associatifs et dirigeants de grandes institutions du secteur social sur le plan régional et national.   Attac et Mediapart organisent une conférence internationale "Dette et démocratie" Paris, 15 janvier 2012 à l'Espace Reuilly (Paris 12è): En Grèce et en Italie, les marchés viennent  de nommer directement des banquiers à la tête des gouvernements. En France les agences de notation pèsent lourdement sur la campagne présidentielle. Les candidats à la victoire du second tour font assaut de "responsabilité" pour rassurer les spéculateurs. La crise de la dette publique remet en cause les conquêtes sociales mais aussi la démocratie. Elle exacerbe la contradiction entre la loi des "marchés"  et la souveraineté populaire. L'asservissement des élus à la finance affaiblit la légitimité-même du régime représentatif. Les révolutions arabes, les mouvements des indignés, en Espagne, en Grèce, aux États-Unis et ailleurs, explorent des alternatives aux pouvoirs oligarchiques. Attac s’est fondée «en vue de la reconquête, par les citoyens, du pouvoir que la sphère financière exerce sur tous les aspects de la vie politique, économique, sociale et culturelle dans l’ensemble du monde». Mais la reconquête n'est pas le retour au passé. Il faut inventer à la fois des formes nouvelles de luttes citoyennes et de nouvelles formes d'exercice du pouvoir du peuple – pour une « démocratie réelle ». Cette conférence rassemblera des animateurs des luttes sociales et citoyennes et des chercheurs venus d'Europe et d'ailleurs, pour mettre en débat : La dette publique, ses racines, sa légitimité, les initiatives d'audit citoyen, en France et ailleurs, la nature réelle de nos "démocraties" parlementaires à la lumière des évènements actuels, l'apport original des mouvements des indignés, les innovations démocratiques radicales aptes à dépasser les impasses de la représentation, les stratégies pour refonder l'Europe sur des bases démocratiques. Le club économique franco-allemand organise un débat sur « Crise de l'Euro et perspectives européennes » autour de J-D. Giuliani, Président de la Fondation R. Schuman, jeudi 1er décembre de 19h30 à 22h, Maison des Polytechniciens.   La 8e édition des Entretiens de Royaumont se tiendra les 2, 3 et 4 décembre prochain. Ces entretiens auront pour thème « Aimer la France, aimer l'Europe »   La Caisse des dépôts organise, au 67 rue de Lille, une journée de débats sur la dette publique, à 14, autour du rapport "Finances publiques : l'épreuve de vérité pour la zone euro". A 14 h 15, la première session sera consacrée à un état des lieux, avec Isabelle Laudier (Institut CDC pour la Recherche), Nil Bayik (Groupama AM), Vladimir Borgy (Banque de France) et Pierre-Olivier Gourinchas (Sciences Po). A 15 h 15, un débat aura lieu sur la soutenabilité financière, avec Didier Janci (Caisse des Dépôts), Thomas Brand (Conseil d'Analyse Stratégique), Benjamin Carton/Claire Loupias (CEPII), Pascal Coret (Caisse des Dépôts) et Olivier Passet (à confirmer). A 16 h 30, la dernière table ronde, animée par Guillaume Duval, portera sur les réformes de la zone euro, avec Michel Aglietta (Université Paris Ouest), Jacques Le Cacheux (OFCE à confirmer), Francis Ailhaud (Groupama AM), Philippe Herzog (Confrontations Europe à confirmer), Edward Arkwright (Caisse des Dépôts à confirmer) et un représentant de la CE sur les nouveaux instruments financiers.     Etudes Les chercheurs de l'Observatoire français des conjonctuéconomiques "Des politiques budgétaires restrictives à contretemps", par Sabine Le Bayon. "L'économie allemande n'échappera pas au ralentissement de ses partenaires", par Sabine Le Bayon.      

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