La gauche n'a pas et n'a même, selon Bertrand Badie, jamais eu de politique extérieure de gauche ; et, lorsqu'elle a su être à la hauteur des enjeux, c'était sur une ligne gaulliste. La question à laquelle Bertrand Badie est venu répondre est donc importante ; en elle-même bien sûr, mais aussi en ce qu'elle n'a jamais été posée. [...]
Si la gauche n'a pas su réfléchir et définir une politique étrangère qui lui soit propre, c'est d'abord et avant tout parce qu'elle est divisée sur la question. La gauche en général, et le PS en particulier, voient s'affronter des logiques et des positions diamétralement opposées : entre pros et antis Union Européenne, soutiens de l'État Israélien et ceux de la cause palestinienne, partisans et opposants aux politiques atlantistes... [...]
La gauche française est-elle « mauvaise » ? Oui, répond Badie, mais, rassurons-nous, les gauches européennes le sont tout autant. Si l'on veut découvrir une politique extérieure en mouvement, c'est du côté de l'Amérique Latine qu'il faut tourner les yeux, et plus particulièrement vers le Brésil de M. Lula. Avec son ministre de la politique étrangère, Celso Amorim, le Brésil impose peu à peu une nouvelle diplomatie, qui relève d'une manière nouvelle de penser un monde dont ils ont compris et intégré la nouveauté. [...]
Ceci une fois dit, comment penser une politique étrangère française de gauche ? Bertrand Badie propose pour ce faire de partir – dans cet ordre – des acteurs, des valeurs, des enjeux.
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