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De quoi la gauche devrait-elle être le nom ?

RESUME DU TEXTE DISPONIBLE CI-CONTRE

               Les mesures toujours plus austéritaires du gouvernement Ayrault installent un malaise croissan,t dans la population. « Est-ce cela la gauche ? » se demandent, désorientés, nombre de nos concitoyens. La questuion fait débat dans toute la gauche – dans le PCF lui-même. (…) Interrogations qu’on pourrait résumer ainsi : De quoi la gauche est-elle le nom ?

 

Force est de constater en effet, et non sans paradoxe, que le rayonnement de la gauche et l’adhésion populaire à cette dernière a reculé. L’abstention est devenue un phénomène massif, particulièrement dans les classes populaires longtemps davantage enclines à voter, et à voter à gauche. On peut solliciter dans le même sens les enquêtes d’opinion. (…) Il ne reste ainsi plus que 17% des sondés pour penser que les responsables politiques se préoccupent des gens comme eux : la gauche ne fait pas exception. Au-delà, depuis 1988, plus de 75% des Français considèrent comme juste la phrase « Aujourd’hui, les notions de droite et de gauche ne veulent plus dire grand-chose. » (…)

 

Si le discours sur la droitisation de la société est complaisamment relayé – discours fort utile pour ne pas engager de politique de gauche et pour encourager la résignation –, l’étude patiente et méthodique des mentalités dévoile une réalité tout autre. Ainsi, les sociologues Guy Michelat et Michel Simon, à partir d’une analyse sérielle sur quarante ans ont bien montré le renversement idéologique qui s’est opéré en vingt ans. D’une domination sans rivage des valeurs de droite (hostilité à l’action collective, faveur marquée pour le libéralisme économique) voire d’extrême droite (puissance de la xénophobie en particulier) dans les années 1990, on est passé à une prédominance des principes de gauche.

 

Et pourtant, quand la droite gagne les élections, elle fonce et profite de l'exercice du pouvoir pour marquer la société de ses réformes. Quand le parti socialiste dirige, au mieux, il atténue ce qu'ont fait ses prédécesseurs, tout en conservant leur héritage et en persévérant dans le fatalisme libéral. Comment, alors, ne pas comprendre le désenchantement du peuple de gauche face à la politique menée en leur nom, au nom de la gauche ?

 

Face à cet inquiétant constat, faudrait-il abandonner la notion de gauche ? Nous ne le pensons pas. Il serait suicidaire de minorer les signaux décrits plus haut, mais il le serait tout autant d'ignorer le potentiel considérable que recèle la notion de gauche comme mode d'identification politique collectif.

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