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ÉGALITÉ FEMMES/HOMMES : DES DIFFéRENCES À L’INDIFFéRENCE ! Laurence Cohen, Elisabeth Ackermann, Francine Perrot*

le 08 March 2012

ÉGALITÉ FEMMES/HOMMES : DES DIFFéRENCES À L’INDIFFéRENCE ! Laurence Cohen, Elisabeth Ackermann, Francine Perrot*

Le mouvement féministe a, en quelque sorte, obligé nos sociétés à s’interroger sur les questions de domination. L’histoire, la sociologie, l’anthropologie ainsi que les sciences politiques se sont alors penchées sur la question de genre.

Que recouvre cette terminologie de genre ? N’est-ce pas une traduction un peu hâtive de gender qui nous vient des pays anglo-saxons ? Apparu à la moitié du XXe siècle, ce concept a été employé par des médecins américains qui voulaient témoigner d’un « hiatus » entre corps et identité.

Gender renvoyant à la dimension culturelle de la sexuation du monde, ne faut-il pas plutôt parler « des genres » ce qui englobe à la fois la notion « de sexe biologique » et celle « de sexe culturel, social » ? D’après, l'historienne Joan W. Scott, l'une des pionnières de la théorie du genre : « le genre est un élément constitutif de rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes, et le genre est une façon première de signifier des rapports de pouvoir ».Le mouvement féministe a, en quelque sorte, obligé nos sociétés à s’interroger sur les questions de domination. L’histoire, la sociologie, l’anthropologie ainsi que les sciences politiques se sont alors penchées sur la question de genre.

La main d’œuvre féminine au cœur de l’exploitationPourtant, on a l’impression, quand on mène des batailles féministes et qu’on s’adresse aux progressistes, militant-e-s syndicaux/ales et politiques, d’être plongé-e-s dans une sorte de schizophrénie ! La tendance consiste, en effet, à diluer les luttes spécifiques des femmes dans les exigences globales du mouvement social avec une exacerbation en période de crise.

 

Le patronat, lui, a bien intégré la notion de genre, et il utilise le travail féminin comme une sorte de laboratoire d’expérimentation lui permettant de généraliser précarité et flexibilité à l’ensemble du monde du travail. La main-d’œuvre féminine est une des catégories de main-d’œuvre qui modèle depuis 20 ans l’évolution du marché du travail et son aliénation est au cœur du rapport salarial d’exploitation. Prenons l’exemple des femmes immigrées, très représentées dans les entreprises de nettoyage, mais aussi de services à la personne, elles ont en quelque sorte, été les expérimentatrices involontaires de normes d’insertion voulues par les patrons : il s’agit d’une insertion « individuelle », avec mise en concurrence féroce des individus sur des critères de plus en plus subjectifs, entraînant une fragilisation sociale et psychique accrue. Mais ne perdons pas de vue ce paradoxe : le travail, même difficile et dévalorisé, constitue une émancipation pour les femmes, le rejet d’un ordre social qui réduit l’activité féminine à l’espace domestique. Si les femmes sont en première ligne des attaques, elles le sont aussi dans les luttes : ouvrières de Lejaby contre la fermeture de leur entreprise, salariées de ED à Créteil ou de DIA (ex ED) en Isère contre le travail dominical…

 

Aux pratiques patronales discriminatoires, s’ajoutent les politiques publiques longtemps pro-familiales et pro-natalistes, qui ont renforcé les inégalités de sexe et conforté les mentalités en confinant les femmes dans un rôle exclusif de procréation.

Le féminisme, vecteur de toute émancipation humaine

 

L’égalité pleine et entière est loin d’être gagnée, l’obscurantisme veille et pas seulement loin de chez nous. Rappelons-nous, récemment, la montée en première ligne de Christine Boutin, contre le nouveau programme des classes de Première L et ES en Sciences de la vie et de la terre. La présidente du Parti chrétien démocrate, relayant la position du Vatican, préconisait ni plus ni moins de censurer les travaux scientifiques sur « le genre », les accusant de parti pris idéologique. Démonstration supplémentaire que le féminisme reste une lutte sulfureuse et subversive, confortant notre analyse, à savoir qu’il n’est pas possible de transformer la société sans placer le féminisme comme vecteur de toute émancipation humaine.

L’exemple du travail ou des programmes scolaires résume bien la façon dont les institutions, au sens large, traitent des questions de genre et de sexualité, dans un schéma de référence unique : patriarcal et hétéronormé. Les média pourraient jouer un rôle dans la vulgarisation des recherches sur ces questions, au lieu de reproduire à l’envi des stéréotypes sexistes. Quant à la représentation des femmes en politique, il est inquiétant de constater que les progrès sont très lents et que la loi sur la parité ne peut être utilisée dans les scrutins uninominaux !

Soyons de celles et de ceux qui révolutionnent toutes ces pratiques d’un autre âge et qui imposent le respect de la dignité des femmes dans tous les domaines. Luttons contre les préjugés, déconstruisons les représentations qui enferment dans un modèle. à quelques semaines du premier tour de la présidentielle, notre discours ne doit pas être globalisant mais « sexué». Il doit prendre réellement en compte les femmes/citoyennes dans leur quête d’égalité, 70 ans après leur conquête du  droit de vote. C’est la seule façon de changer la donne, de modifier le rapport de forces et de gagner. Comme Jean-Luc Mélenchon le fait dans les meetings ou encore face à Marine Le Pen pour dénoncer la réalité de son programme réactionnaire et xénophobe, les candidates et les candidats aux législatives du Front de Gauche auront à cœur de porter haut et fort les exigences des femmes.Ce sont elles qui façonnent  le projet de société que nous voulons bâtir ensemble pour une société de progrès, de justice sociale, de respect mutuel, du mieux vivre ensemble, de l’égalité.

  Les exigences des femmes

• l’autonomie financière, pour laquelle no us proposons la publication des bilans d’égalité des entreprises précisant les résultats réels en matière d’égalité dans  l’embauche, les  salaires,  la formation, la reconnaissance des équivalences des métiers ; la formation d’un corps d’inspecteurs pour veiller à l’application réelle de l’égalité professionnelle ; l’attribution de fonds publics aux entreprises qui respectent l’égalité  salariale. Le temps de travail partiel imposé ne sera plus la norme. Le SMIC sera  porté à 1 700 euros et les droits à la retraite  rétablis à 60 ans à taux plein. Des politiques pour déconstruire les représentations sexuées des métiers seront menées. Un  pacte pour le développement des services publics sera signé ainsi que la création d’un service public de la petite enfance.

• la liberté de pouvoir disposer de son corps. Dans cet esprit, seront organisées des campagnes d’information  et de prévention concernant  la contraception et  l’avortement avec prise en charge à 100%. La loi HPST sera abrogée, les ARS supprimées. Les centres IVG seront maintenus et développés en milieu hospitalier.

 

La Revue du Projet, n° 15, mars 2012

 

• le partage des pouvoirs par l’exercice de toutes les responsabilités politiques et électives à égalité. Et enfin pour veiller à l’application réelle de cette politique, nous remettrons en place un ministère « droits des femmes » dont le rôle sera transversal avec des pouvoirs et des moyens réels. 

*Laurence Cohen, Elisabeth Ackermann, Francine Perrot sont membres du secteur Droits des femmes/féminisme du PCF

 

La Revue du Projet, n° 15, mars 2012

Questions de genre : luttes tous azimuts Clément Arambourou*

le 08 March 2012

Questions de genre : luttes tous azimuts  Clément Arambourou*

Genre : ce terme a fait parler de lui lors de la controverse sur son enseignement dans les lycées. Dans une interview au journal Têtu, Éric Fassin précise : « Le genre, au départ, c'est la construction sociale du sexe biologique. La différence des sexes n'est pas une donnée de nature immuable ; elle n'existe que dans l'histoire. Ce que c'est qu'être un homme, ou une femme, ne peut donc être abstrait du contexte social. » Que la droite conservatrice parle de « théorie du genre sexuel » (sic) montre qu'elle confond genre et sexualité. Or, l'enjeu des « études de genre » est de distinguer ces deux ensembles de pratiques afin de mieux comprendre leurs interrelations. La différenciation des sexes n'a donc pas pour fondement des différences biologiques. Ce sont les perceptions des corps qui chargent de significations des caractères anatomiques qui pourraient être insignifiants. Cela légitime alors les différentes dominations, exploitations et oppressions qui structurent les rapports de genre.

Politiques du genre : voilà une traduction directe du terme anglais de gender politics, on aurait aussi pu parler de luttes de genre. En effet, pour la sociologue trans' Raewyn Connell (Gender. Short introductions, 2009), ce terme désigne l'ensemble des combats ayant pour objet le contrôle de la reproduction des relations de genre afin de l'orienter dans un sens plus égalitaire. Ces luttes, ce sont bien sûr celles menées par les différents mouvements féministes qui visent à la disparition des inégalités sexuées qui concernent aussi bien les salaires, la participation politique et le droit effectif d'éligibilité que les violences sexuelles ou la répartition du travail domestique (on trouvera les chiffres sur le site internet de l'Observatoire de la parité : www.observatoire-parite.gouv.fr/). À ce féminisme, il faut ajouter les revendications des mouvements des lesbiennes, gays, bisexuel-le-s, trans', queer et intersexes (LGBTQI). Le dernier terme correspond à l'auto-définition choisie par les personnes que les discours médicaux ont longtemps considérées (et stigmatisées) comme hermaphrodites. Queer est un terme anglais qui est au départ une insulte homophobe. Il a été ensuite repris par celles et ceux qu'il stigmatisait. Il désigne alors un mouvement théorique et politique remettant en cause les binarités du genre et des sexualités ainsi que les contraintes de la normalité. Ces mouvements  portent des revendications diverses allant de l'égalité des droits face au mariage et à la filiation, à la simplification des procédures de changement de sexe en passant par les luttes contre les discriminations et les violences homophobes, transphobes, etc. Par leurs actions, ils interrogent eux aussi la construction de la différence des sexes.   Le terme de politiques du genre permet de penser les desseins communs (et les oppositions) entre les mouvements LGBTQI et féministes. Ces mouvements peuvent se rejoindre dans la remise en cause de ce que Judith Butler appelle la « normativité » du genre (Défaire le genre, 2006). On peut définir cette normativité comme étant constituée de l'ensemble des critères coercitifs qui définissent ce que doit être une femme, un homme, un corps, ou bien une famille, « normal(e) », « digne », etc., et dont la transgression laisse planer une menace de mort sociale (exclusion, relégation, honte intériorisée) ou physique (violences contres les homosexuel(le)s, les femmes, les personnes prostituées, etc.). Ces revendications peuvent aussi diverger. La remise en cause de la stabilité du « sujet femme » parce qu'il s'agit d'une catégorie historique traversée de divisions en termes de classe, de sexualité, etc. peut contredire la stratégie politique de mouvements féministes. Parler de genre peut déranger, et certaines objections sont parfaitement justifiées. Les mouvements féministes n'ont pas attendu cette notion pour mener leurs luttes. Le terme de genre fonctionne parfois comme un « cache-sexe ». Il permet d'oublier que, d’une manière générale, ce sont les femmes qui pâtissent de la domination masculine, et les hommes qui en profitent. Genre peut aussi être un substitut à « féministe », mot dont la teneur conflictuelle choque. Loin de ces usages détournés, l'ambition de La Revue du Projet est de renouveler les réflexions. Il n'est certainement pas question de diluer les luttes féministes dans d'autres combats, comme cela est parfois le cas avec l'utilisation du terme de « diversité ». Il n'est cependant pas non plus possible d'ignorer que « le genre est l'opium du peuple ». (Erving Goffman, L'arrangement des sexes, 2002) Si l'ensemble des institutions  capitalistes, comme les entreprises avec leur division du travail ou leurs campagnes publicitaires, fonctionnent à l'idéologie de genre, les rapports de genre préexistent au mode de production capitaliste et ont leur historicité propre.  *Clément Arambourou est coordonnateur de ce dossier.

20120308-CP-Beauvaisis-Maman, un job à plein temps

le 08 March 2012

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Pour les droits des femmes : s'attaquer frontalement au capitalisme et au patriarcat

le 08 March 2012

Pour les droits des femmes : s'attaquer frontalement au capitalisme et au patriarcat

Soirée débat organisée par Féministes en Mouvement (FEM), mardi 7 mars à la Cigale, autour de l'égalité femmes/hommes . A la veille de la journée internationale pour les droits des femmes, quels sont les engagements des différents candidats à l'élection présidentielle ?

Interviewée à sa sortie Laurence Cohen, sénatrice du Val-de-Marne revient sur la place des femmes dans la campagne présidentielle et dans la société ainsi que sur les positions et interventions des uns et des autres au cours de la soirée.

Monde du travail, quelle égalité pour les femmes ? - Rencontre du TA du 9 mars 2012

le 08 March 2012

Monde du travail, quelle égalité pour les femmes ? - Rencontre du TA du 9 mars 2012

Vendredi 9 mars 2012 à 18H. Salle Raymond Perinetti, 20 Rue Emile gueymard 38000 Grenoble (face gare routière) - 04 76 87 70 61    MONDE DU TRAVAIL, QUELLE ÉGALITÉ POUR LES FEMMES ?   18H. - « Elles disent », LECTURE SPECTACLE par trois comédiennes de la compagnie grenobloise L'atelier du possible.   18H30 - DÉBAT (animé par Catherine Puig) avec :• Annie David, sénatrice de l’Isère,• Corinne Pointet, collectif du commerce (les guerrières du dimanche d’Albertville),• Anne Tuaillon, groupe thématique Front de Gauche « Droits des femmes - égalité Femmes/Hommes »• Patricia Alonso, Responsable U.D. CGT Isère Commerce

Journal CommunisteS n°469 - 7 mars 2012

le 08 March 2012

Journal CommunisteS n°469 - 7 mars 2012

EN UNE

8 Mars • LES DROITS DES FEMMES S'INVITENT DANS LA CAMPAGNE

 

Au sommaire :

  • Le 18 mars, un événement qui va compter
  • 2012-En campagne - C'est maintenant que ça se joue !
  • Interveiw - Laurence Cohen : Le 8 mars, contre la domination sexiste
  • 2012 - Dans le Rhône, après le meeting de Villeurbanne
  • Front de gauche de l'agriculture, quatre ambitions - Entretien avec Xavier Compain, responsable du secteur Agriculture/Pêche au PCF

EGALITE CHICHE !

le 08 March 2012

EGALITE CHICHE !

Egalité, chiche ! 8 MARS UNE JOURNEE POUR L'EGALITE Par votre vote- action à la présidentielle, tout comme aux législatives, vous pouvez changer le quotidien de millions de femmes.

tract PCF "Égalité Chiche ! 8 mars une journée pour l'égalité"

le 08 March 2012

tract PCF

EGALITE!

le 08 March 2012

EGALITE!

Section d'Oullins / Rassemblement antifasciste devant la mairie d'Oullins le vendredi 9 mars

le 07 March 2012

La coordination oullinoise de vigilance face à l’extrême droite appelle toute la population d’Oullins et du Grand Lyon à se mobiliser contre leur présence dans notre ville, ce vendredi 9 mars.

Face au FN et sa politique de haine, de racisme, et de division, sa remise en cause des droits fondamentaux (droit du sol, IVG, …), nous réaffirmerons nos valeurs de démocratie, laïcité, égalité et solidarité vendredi 9 mars, à 18h30 devant la mairie d’Oullins.

Ce rassemblement sera suivi d’une manifestation dans la Grande Rue.

Signataires : Front de Gauche, PCF, CLAC, PG, EELV, GU, FASE, NPA 69, PS, CGT Oullins, CFDT, FSU, MJC D’Oullins.