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Défendons la maternité des Lilas : liberté, égalité, Maternité ! - Manifestation le samedi 21 septembre à 11H au départ de la Mairie des Lilas.

le 20 septembre 2013

          La décision prise par l’ARS en juin dernier de stopper le projet de reconstruction de la Maternité des Lilas aux Lilas suscite la colère et l’indignation des personnels hospitaliers, mais aussi de toutes celles et ceux qui sont nés ou ont vu naître leurs enfants dans cet établissement, ou qui attendent d’y accoucher. Pour les militant-e-s communistes et leurs élu-e-s, la maternité des Lilas doit vivre aux Lilas, au nom de la Liberté, de l’Egalité et de la Maternité.

Les femmes enceintes doivent conserver la Liberté du choix de la structure de leur accouchement. La maternité des Lilas est nationalement connue et reconnue pour la qualité de son projet médical, mettant au centre des préoccupations l’accueil de la mère et de l’enfant à naître. Le travail novateur entrepris sur la relation parent/enfant, ayant bénéficié à de nombreux établissement à travers le pays, doit être poursuivi.

La maternité favorise également l’Egalité d’accès aux soins sur tout le territoire. Alors que les naissances ne cessent d’augmenter en Seine-Saint-Denis, la maternité de niveau 1 des Lilas participe à un impératif de service public de proximité dans son bassin de population. Egalement, la perte du centre IVG, et ses 1 200 interventions pratiquées, serait un coup terrible porté au droit des femmes à disposer de leur corps, alors que des dizaines de centres sont fermés chaque année dans toute la France.

Enfin, la décision de fermeture de la Maternité des Lilas est dictée par des considérations d’ordre bassement comptable. La maternité ne souffre pas d’un déficit structurel, mais d’un sous-financement imputable au mécanisme de tarification à l’activité (T2A). La maternité des Lilas garde un avenir et une utilité. Elle ne devrait pas subir les affres de coupes sombres budgétaires, dictées par les politiques d’austérité menée y compris dans le domaine de la santé. Elle joue un rôle social et sanitaire à part entière, dont on ne peut priver la Seine-Saint-Denis !

             Pour peser sur les choix, éminemment politiques, de l’ARS et obtenir la reconstruction de la maternité des Lilas aux Lilas, les militant-e-s communistes et leurs      élu-e-s appellent à participer à la manifestation pour la défense de la Maternité des Lilas, le samedi 21 septembre à 11H au départ de la Mairie des Lilas.

Aix-en-Provence. "Femmes et politique : parité, égalité, diversité"

le 17 septembre 2013

Maison des associations
Aix-en-Provence

jeudi 3 octobre de18h à 21h

Anne Mesliand, Conseillère régionale aixoise du Front de Gauche participera à un débat organisé par l'association Femmes méditerranéennes et citoyennes présidée par Abassia Bachi.

Elle débattra avec Sophie Joissains (UMP), Gaëlle Lenfant (PS) et Flora Boulay (EELV).

Femmes et retraites: vers la fin des inégalité?

le 15 septembre 2013

Femmes et retraites: vers la fin des inégalité?

 

 

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On connaît le refrain: les femmes touchent moins de retraite que les hommes, ont des carrières moins longues, partent plus tard, écopent des décotes et bénéficient rarement des surcotes.

Le gouvernement prétend que la réforme des retraites réduira les inégalités entre les femmes et les hommes…  VRAI ou FAUX?

 

Le 27 août dernier, Jean Marc Ayrault a présenté la réforme:

Temps partiel: «les règles de validation du trimestre pénalisent les salariés qui combinent bas salaires et temps partiel, et donc très largement les femmes! C’est une injustice profonde! »

  • La réforme préconisée permettrait « d’accueillir 1 trimestre par 150 heures SMIC de cotisation (= 11 heures hebdo environ) au lieu de 200 (15 heures hebdo) »
  • L’intention serait sans doute louable MAIS elle ne va concerner que très peu de salariéEs: en 2011, selon l’INSEE, 4,4% des femmes et 1,1% des hommes travaillaient moins de 15heures /semaine.
  • Ce qu’il faudrait : une surcotisation patronale sur ces emplois à temps partiel, ce qui permettrait de majorer le montant de leur pension.

 

La deuxième ambition de Jean Marc Ayraut est de «réformer les droits familiaux de retraite»

  • Les parents de 3 enfants se voient accorder une majoration de pension de 10%. Comme elle est calculée au prorata de la pension, les hommes touchent plus que les femmes!  Cherchez l’erreur: ce sont évidemment les carrières des femmes qui sont pénalisées par les enfants.
  • « Le gouvernement souhaite engager une refonte de cette majoration afin qu’elle bénéficie davantage aux femmes et qu’elle puisse intervenir dès le 1er enfant. »
  • L’intention peut sembler louable MAIS la mesure est renvoyée à… 2020 : « Au delà de 2020, la majoration actuelle sera progressivement plafonnée et transformée en majoration forfaitaire par enfant et elle bénéficiera principalement aux femmes »
  • De surcroît, la majoration de 10% sera donc immédiatement imposable. Ce qui occasionnera une baisse des revenus immédiate des parents de 3 enfants.
  • Comprenne qui pourra: pour assurer l’égalité des pensions, on commence par baisser les revenus des retraitEes mères et pères de 3 enfants. 
  • Enfin, ce type de mesures enferme les femmes dans leur rôle de mère. Elles compensent en bout de course les inégalités de retraite sans agir sur la source : inégalités salariales, interruption d’activité pour s’occuper des enfants, etc. 
  • Ce qu’il faudrait : renforcer les droits directs des femmes à une pension.

 

Le troisième chantier concerne « la maternité ensuite (qui) sera mieux prise en compte pour les femmes qui partent en retraite au titre des « carrières longues et pour celles qui ont connu de longs congés de maternité ».

  • En arrivant au pouvoir en 2012, la gauche a rétabli la retraite à 60 ans (au lieu de 62 ans) pour les carrières dites longues. Pour ce faire, il faut avoir validé un certain nombre de trimestres et… les congés maternités  ne comptent donc  que pour 6 trimestres maxi. Tout en étant louable, la nouvelle mesure ne changera pas grand chose au fait que les femmes se trouvent en grande majorité exclues  du dispositif de carrières longues.
  • Ce qu’il faudrait : inclure dans les trimestres validés les majorations de durée d’assurance attribuées au titre de l’éducation des enfants, qui ne comptent pas pour l’instant. Mais le fond du problème est bien d’établir la retraite à 60 ans pour touTEs à taux plein.

 

La réforme prévoit aussi de prendre en compte la pénibilité du travail. Il ne faut pas que la pénibilité des métiers féminisés soit oubliée : les femmes de ménage, les femmes travaillant dans les rayons de la grande distribution, les aides soignantes à l’hôpital qui soulèvent quotidiennement les malades… etc.

 

L’allongement de la durée de cotisations jusqu’à 43 ans va  pénaliser plus particulièrement les femmes dont les carrières sont les plus courtes.

 

Il faut sortir de cette spirale infernale. Ce n’est pas  l’allongement de l’espérance de vie  qui crée le déficit des retraites mais l’austérité, la crise du capitalisme financier et les inégalités femmes/hommes : si les salaires et les taux d’activité des femmes étaient égaux à ceux des hommes, il y aurait plus de cotisations retraites et les femmes toucheraient plus de pensions. S’il y avait une véritable réduction du temps de travail, il y aurait plus d’embauches et plus de cotisations retraite. S’il y avait un service public de la petite enfance, les femmes n’interrompraient pas leur carrière professionnelle, cotiseraient plus, auraient des carrières plus longues et ne se prendraient pas de la décote.

 

A notre connaissance, le gouvernement n’est pas décidé à promouvoir ces mesures.

 

 

Signatures: Collectif national pour les droits des femmes, les alternatifs, Convergences et alternative, Les efFRONTé-e-s, Féminisme -Enjeux Théâtre de l’Opprimé, Femmes solidaires, Fondation copernic, Gauche anticapitaliste, Gauche unitaire, Marche mondiale des femmes paris île de france, Osez le féminisme, Organisation de Femmes Égalité, Parti communiste français, SNUEP-FSU  

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FEMMES SOLIDAIRES PROGRAMME 2013
Et son journal Clara-magazine
   fichier pdf F_S_programme 2013

Figures féminines de la migration en Europe du Sud, Camille Schmoll*

le 09 septembre 2013

Figures féminines de la migration en Europe du Sud, Camille Schmoll*

On peut aujourd’hui considérer l’Europe du Sud comme l’avant-poste de politiques migratoires sexuées qui ne disent pas leur nom

On observe dans de nombreux pays européens, une féminisation des flux migratoires. Dans le cas des pays d’Europe du Sud, ce n’est pas tant l’importance du ratio de femmes, que les modalités de leur migration, ainsi que leur rôle dans la société et les marchés du travail, qui frappent. Les migrantes ne sont guère des suivantes, mais bien des pionnières, qui émigrent souvent de façon autonome par rapport aux hommes. Certaines d’entre elles sont rejointes par enfants et maris ; d’autres laissent leurs enfants aux bons soins de leurs parents restés au pays, entretenant ainsi de puissantes chaînes de solidarité transnationale.

Division mondiale et sexuée du marché du travail
En Espagne et en Italie, en Grèce, au Portugal ou encore à Chypre, la main-d’œuvre étrangère féminine constitue une ressource cruciale pour le fonctionnement social et économique du pays. L’importance de l’emploi informel constitue bien souvent un facteur de vulnérabilisation et de discrimination pour ces migrantes sur le marché du travail, même s’il génère parfois des occasions. Chaînon central d’un marché du travail mondial segmenté selon le sexe et l’appartenance ethnique, la migration féminine occupe en particulier les secteurs du tourisme et de l’agriculture, des métiers du sexe et du commerce informel. C’est toutefois les secteurs du soin et du travail domestique qui représentent la première source d’emploi des migrantes en Europe du Sud. Ces secteurs se rattachent en Europe du Sud aux modèles de protection sociale dits « familialistes », fondés sur la faiblesse de l’État et le rôle central des solidarités familiales. De plus en plus de familles font appel à une main-d’œuvre étrangère pour trouver une solution à leurs besoins de travail reproductif. Ces « collaborateurs familiaux » se chargent de l’entretien de l’espace domestique, du soin aux personnes âgées, mais aussi aux plus jeunes et aux malades. À Chypre par exemple on compte environ 40 000 travailleuses domestiques étrangères, principalement philippines, vietnamiennes et sri-lankaises, pour une population de 800 000 habitants. En Italie, les collaborateurs domestiques sont officiellement au nombre de 750 000 aujourd’hui.
Des politiques migratoires sexuées
Les pays d’Europe du Sud constituent un observatoire efficace de politiques de migrations choisies selon le sexe, qui visent à établir une régulation plus ou moins affichée de la main-d’œuvre féminine sur le marché du travail, cela parfois aux dépens des travailleurs migrants masculins, moins désirables dans le cadre d’une économie de services valorisant les stéréotypes féminins attachés au travail reproductif. En Italie, les dernières opérations de régularisation ont privilégié explicitement les travailleurs domestiques, favorisant de facto la régularisation des femmes.
Par ailleurs, la politique migratoire sexuée menée en Europe du Sud assume de plus en plus l’image d’une politique temporaire, où les droits du migrant sont conditionnés à l’obtention d’un permis de travail, parfois difficilement renouvelable. Ainsi, il existe à Chypre une politique migratoire extrêmement restrictive reposant sur des contrats temporaires de travail domestique très proche de celle du système migratoire moyen-oriental. Dans le sud de l’Espagne, le recrutement de migrantes saisonnières circulaires qui travaillent à la cueillette des fraises se fait auprès de femmes, mères de jeunes enfants, directement « à la source », c’est-à-dire dans les villages marocains. Les travaux sur ce système ont mis en évidence la vulnérabilité de ces femmes, dont la situation dépend totalement du bon vouloir de leurs employeurs, et dont la présence est conditionnée par la durée (et le respect) du contrat, ce qui constitue un remarquable outil pour discipliner la main-d’œuvre.

Faiblesse des mesures d’intégration
Les femmes constituent donc un point focal de la politique d’immigration choisie ou sélective de l’Union européenne : vues comme de bonnes travailleuses, au plus près des besoins de la société d’accueil, elles sont souvent privilégiées dans les politiques de migration temporaire et de régularisation. À leur vulnérabilité économique correspond une vulnérabilité sociale. Le Sud de l’Europe se compose de pays qui, de pays de départ, sont devenus récemment des lieux d’accueil, ce qui permet en partie de comprendre le manque de préparation total de ces États face aux nouveaux flux migratoires. Mais cela ne suffit pas à expliquer l’absence de mesures d’intégration pour les étrangers, car celle-ci persiste même après plusieurs décennies d’immigration. Dans certains cas, la situation juridique des étrangers empire sous certains aspects : en Italie et en Grèce par exemple, de nombreuses mesures juridiques discriminatoires et xénophobes ont été votées récemment.
Un autre exemple tout à fait intéressant de cette faiblesse des mesures d’intégration est le cas du logement. Les possibilités d’aide à l’accès au logement pour les étrangers (primes, logement social, facilités dans l’accès à l’emprunt…) sont extrêmement limitées. Cela a pour effet paradoxal que les cas de ségrégation spatiale sont limités, dans la mesure où les effets de ségrégation liés au logement social n’existent pas. Les migrants, en effet, et en particulier les femmes, cherchent des logements un peu partout où ils sont disponibles, dans ce que Dina Vaiou nomme les « interstices de la ville ». Une autre situation fréquente est le logement chez les employeurs. À Naples, par exemple, les femmes migrantes sont nombreuses dans les quartiers bourgeois de l’ouest de la ville, où elles élisent domicile chez les familles aisées.
Ce type de situation contribue à renforcer l’invisibilité sociale et spatiale des femmes. Ceci dit, elles émergent de plus en plus dans l’espace public et se réapproprient les centres-villes, en des sites et moments spécifiques : marchés hebdomadaires, réunions religieuses, appropriation des parcs le week-end.

L’effet de la crise ?
Une question importante, qui fait craindre une détérioration de la situation des migrantes et migrants, reste en suspens aujourd’hui. On peut imaginer aisément que, du fait de la crise économique et de l’augmentation du chômage, de nombreux migrants perdent leurs débouchés sur le marché du travail, ce qui contribuera à vulnérabiliser leur situation économique et dans de nombreux cas, légale puisqu’on l’a vu, la possibilité d’obtenir un permis de séjour est de plus en plus conditionnée par la possession d’un contrat de travail. De fait, certains de ces pays sud-européens comme l’Espagne voient chuter leur présence étrangère résidente, et la reprise de l’émigration des nationaux.

 

*Camille Schmoll est géographe, elle est maître de conférences à l’université Paris-Diderot.

 

La Revue du projet, n° 29, septembre 2013

 

Féminisme - Communisme septembre 2013

le 06 septembre 2013

Féminisme - Communisme septembre 2013

Féminisme / Communisme - Publication de la Commission Droits des femmes/féminisme du PCF - septembre 2013
 

Au sommaire :

Activité de la commission nationale :

  • Remarques sur la loi gouvernementale Egalité entre les hommes et les femmes
  • Réforme des retraites : les conséquences pour les femmes
  • Fête de l'Humanité : les luttes des femmes au coeur des transformations
  • Le féminisme au coeur des formations de l'UEC

Communiqués

  • La maternité des Lilas doit rester aux Lilas

Agenda

Égalité des retraites entre les femmes et les hommes : un enjeu de civilisation !

Par Laurence Cohen, le 31 juillet 2013

Égalité des retraites entre les femmes et les hommes : un enjeu de civilisation !

La question des retraites constitue un véritable enjeu de société et illustre la nature du projet que l’on porte.
Vivre plus longtemps est un progrès de civilisation qui doit permettre de libérer les individus en libérant du temps pour s’adonner à des loisirs, à des activités sociales choisies…
Envisager cette question sous l’angle du vécu des femmes permettrait d’inverser totalement les analyses sur lesquelles s’appuient les réformes successives et donc d’améliorer considérablement la situation de l’ensemble des retraités.

Un envol des inégalités

C’est la cinquième réforme en dix ans justifiée par le fait qu’il faudrait revenir à un équilibre financier et que l’espérance de vie étant meilleure, il serait normal de travailler plus longtemps.
Missionnée par le Premier ministre, Yannick Moreau a rendu un rapport dans la logique des précédentes réformes et a fait des préconisations qui vont aggraver les conditions de vie des retraités et singulièrement des retraitées.
En effet, au fil des réformes, on a pu constater une amplification des inégalités entre les femmes et les hommes, notamment avec le recul de l’âge de la retraite ou bien encore l’allongement des cotisations.
Si les pistes du rapport Moreau étaient retenues dans le projet de loi du gouvernement, on assisterait à un nouvel envol des inégalités et à l’augmentation de la pauvreté des femmes.

La situation que vivent les femmes à l’âge de la retraite est la conséquence de leurs parcours professionnels.

En France, la retraite moyenne des femmes est de 850 € tandis que celle des hommes est de 1 450 €. Ainsi, une retraitée sur 3 vit sous le seuil de pauvreté (prise en compte des pensions de droit direct sans les éventuels dispositifs familiaux).
« Le système de retraite a été conçu il y a 70 ans sur le modèle de l’homme soutien de famille, travaillant à temps plein, sans interruption de carrière: le calcul de la pension a été basé sur une “norme” de carrière entière. Ce modèle n’est donc pas adapté à celle des femmes, ni plus généralement à l’évolution actuelle qui voit se multiplier les périodes d’interruption du fait du chômage et de la précarité croissante de l’emploi.» (1)
Les femmes subissent la double peine alors qu’elles sont plus diplômées, elles occupent des postes moins qualifiés donc moins rémunérés (le salaire moyen des femmes représente 75 % de celui des hommes).
C’est le résultat du rôle social attribué aux femmes, à savoir s’occuper du foyer, de la garde et de l’éducation des enfants puis de l’accompagnement des anciens (parents et/ou beaux parents). N’ayant pas de carrière complète, elles touchent des pensions considérablement amputées.
Dans les filières, commerce, services à la personne, les salaires sont les plus bas, les possibilités de carrières et d’évolutions professionnelles plus réduites que dans les filières à prédominance masculine. Même dans les filières relativement mixtes, la discrimination se manifeste quant aux emplois occupés : « adjointes », « assistantes »…
Tant que les emplois occupés par les femmes seront sous-évalués par rapport aux filières occupées par les hommes, la discrimination de genre empêchera toute égalité professionnelle. Il faut savoir que les femmes sont cantonnées dans 10 familles professionnelles.
Depuis la reconnaissance du principe de l’égalité de rémunération de 1972 à la loi Roudy sur l’égalité professionnelle de 1983 en passant par la loi Génisson de 2001, sans oublier celle sur l’égalité professionnelle, plusieurs lois ont été votées pour tenter d’obtenir l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes mais il n’y a toujours pas de volonté politique pour les faire appliquer.
De nombreux rapports en attestent, les femmes forment le plus gros contingent de personnes en situation de précarité ou au seuil de la pauvreté.

Travail partiel, salaire partiel, retraite partielle

Le développement accéléré du temps partiel en France qui explose littéralement depuis ces dernières années illustre les changements actuels du monde du travail.
En 1982, moins de 10 % des actifs travaillaient à temps partiel. En 1995 cette proportion atteignait 16 %. Et on nous annonce que dorénavant l’essentiel des créations d’emploi se fera sous cette forme.
Contraint ou soi-disant choisi, le temps partiel touche principalement les femmes et est le principal responsable de l’accroissement de la pauvreté parmi elles ainsi que parmi les jeunes.
L’accord national interprofessionnel (ANI), que seuls les parlementaires communistes/Front de gauche ont combattu à l’Assemblée nationale et au Sénat, entérine mobilité contrainte, précarité et temps partiel.
Toutes les projections montrent que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à subir la décote. Le recul de l’âge, celui auquel s’obtient automatiquement le taux plein, va à nouveau frapper les femmes de plein fouet. Rappelons qu’elles forment déjà la majorité des allocataires du minimum vieillesse et du minimum contributif.
Aujourd’hui, 34 % des femmes ont validé moins de 25 trimestres pour 4 % des hommes, un quart d’entre elles part en retraite à 65 ans. Preuve s’il en était besoin que tout allongement de la durée de cotisations est un coup supplémentaire porté aux femmes.

Autre regard sur la question des retraites

Au fil des réformes, on le voit, c’est la même logique qui prévaut, celle de suivre le diktat de l’ultra libéralisme qui dicte ses lois en France, en Europe et dans le monde.
Mais on y voit également le sceau de la domination sexiste et une conception de la société réactionnaire et rétrograde.
Faire partager cette analyse, peser pour obtenir la suppression des discriminations sexistes permet de révolutionner les conditions de vie des femmes et des hommes en période d’activité professionnelle comme de retraite.
Aujourd’hui, le modèle de référence, comme je l’ai souligné précédemment en citant Christiane Marty, est « l’homme, soutien de famille », mais quelles conséquences tirer aujourd’hui de l’explosion des familles monoparentales, c’est-à-dire, majoritairement, des femmes élevant seules leurs enfants ?
Comment ne pas inverser la tendance en réfléchissant à un modèle permettant à égalité de se partager l’éducation des enfants, ce qui conduit à une réduction du temps de travail pour toutes et tous ?
Il est grand temps de reconnaître que les emplois occupés par les femmes sont socialement utiles et d’en tirer toutes les conséquences sur leur rémunération, leur formation, leur qualification, leur promotion et leur retraite.
Le projet de société que nous portons n’est pas basé sur plus d’équité mais sur l’égalité ; les mots ont un sens qui est perverti par les tenants des pouvoirs économiques et politiques.
Il n’est pas anodin de constater que lorsqu’on parle de retraites des femmes, on parle de droits dérivés (dispositifs familiaux avec les pensions de réversion). Si on se place sur ce terrain-là, on reste sur le modèle patriarcal et les mesures préconisées ne sont que des compensations à la marge.
Les femmes doivent être reconnues en tant que telles et bénéficier des mêmes droits. C’est une condition indispensable à toute avancée de civilisation et à toute transformation de la société.
Il est donc nécessaire non seulement d’avancer des propositions immédiates, mais également de penser une réforme des retraites du point de vue de l’émancipation des femmes, ce qui permettrait un bond en avant sans précédent.

Des propositions immédiates en direction des femmes

Outre les propositions génériques comme :

  •  Abroger les réformes Balladur et Fillon avec suppression des décotes et retour aux dix meilleures années comme référence pour les salariés du secteur privé et aux six derniers mois pour le secteur public. Validation des années d’études dans les trimestres de cotisation.
  •  Améliorer la prévention et les conditions de travail afin d’arriver à la retraite en bonne santé.
  •  Développer des services publics en direction des personnes âgées afin de leur permettre d’avoir une vie sociale dans la dignité.

Voici quelques propositions concernant plus spécifiquement les femmes :

  •  Bannir la précarité, le temps partiel imposé, exiger l’augmentation des salaires, et l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes. Une telle mesure apporterait un solde positif de 5 milliards d’euros dès 2015 et près de 10 milliards d’euros en 2020 pour la branche retraites (52 milliards toutes branches confondues).
  • Poser le problème de la titularisation dans la Fonction publique.
  • Une retraite par répartition avec une indexation des pensions sur les salaires, et non sur les prix, aucune pension n’étant inférieure au SMIC.
  • Prise en compte de la pénibilité du travail et de l’entrée précoce au travail (avant 18 ans) par un départ anticipé en retraite.

Plus largement et à plus long terme, une réforme juste doit s’appuyer sur la sécurisation de l’emploi et de la formation, de la naissance à la mort.
Dans cette logique, il faut penser séquences de vie : emploi salarié, non travail avec sécurisation des parcours professionnels, validation des périodes d’études, de formation (allocation d’autonomie et de formation de la jeunesse).
Bien entendu, tout ceci en permettant à chacune et chacun de pouvoir arrêter son activité professionnelle à partir de 60 ans avec une pension à taux plein correspondant à une période de 18 à 60 ans.
Bernard Friot (2) propose : « Il faut proclamer un droit universel à la qualification de la personne, c’est-à-dire à la reconnaissance de sa contribution à la définition, à la mesure, à la production et à la répartition de la valeur économique. »Il faut avancer parallèlement des propositions pour combattre les inégalités entre les femmes et les hommes en amont afin de parvenir à l’égalité professionnelle.
Imposer des sanctions financières aux entreprises contrevenantes pour non respect de l’égalité salariale femmes/hommes en leur imposant non pas une obligation de moyens, mais une obligation de résultats. Augmentation de 10 % de ces pénalités qui, rappelons-le, s’élèvent aujourd’hui à 1 % de la masse salariale, ainsi que la suppression automatique des subventions et des aides publiques.
Revaloriser les salaires des métiers féminisés avec prise en compte de leur pénibilité.
Favoriser la mixité des métiers à tous les niveaux.
Supprimer toutes pénalités dans le déroulement de carrière et le calcul des retraites, les congés de maternité n’étant plus considérés comme des moments de « rupture » dans le parcours professionnel, de même que les périodes consacrées à élever les enfants.
Créer, dans chaque entreprise, une commission avec obligation de résultat, chargée de contrôler l’égalité véritable des femmes face à l’embauche, aux salaires, à la promotion, au temps de travail et à la formation. Mise en place d’un corps d’inspecteurs pour le suivi de la mise en œuvre de l’égalité.

Toutes ces mesures appellent à mobiliser d’autres financements que ceux mis en œuvre aujourd’hui, mais ce n’est pas l’objet du présent article.

Ce que la gauche a su faire il y a 30 ans en instaurant le droit à la retraite à 60 ans doit pouvoir être amplifié et amélioré à l’aune des progrès scientifiques et technologiques d’aujourd’hui.

La dégradation ou l’amélioration des conditions de travail et de retraite de chacune et de chacun dépend de choix politiques et par conséquent de l’ampleur de l’intervention populaire que nous contribuerons à initier pour modifier les rapports de force. n

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(1) Christiane Marty, syndicaliste, militante altermondialiste et féministe (Attac).

(2) Bernard Friot, sociologue et économiste français, dans la brochure de la Fondation Gabriel Péri, Et si les femmes révolutionnaient le travail ?.

 

L’emploi des femmes selon les familles professionnelles (Fap)

 

Femmes et précarité

• 30% des actives occupent un emploi à temps partiel. La moyenne de leur temps de travail est de 23 heures par semaine.

• 60% des emplois aidés ou en CDD.

• 80% des salariés payés en dessous du SMIC.

• 57% des emplois du secteur public et sont majoritaires parmi les précaires de la Fonction publique.

Ces éléments placent les femmes dans une très grande précarité. 7 travailleurs pauvres sur 10 sont des femmes, 40% ont moins de 30 ans, 20% sont des femmes chef de familles monoparentales.

Comparaison en pourcentages des salaires des femmes et des hommes

• 78% des femmes sont dans les catégories de bas salaires pour 22% des hommes.

• 80% des femmes sont dans les catégories à très bas salaires pour 20% des hommes.

• Femmes cadres : salaire inférieur de 22% à celui des hommes.

• Professions intermédiaires : salaire inférieur de 12%.

• Ouvrières : salaire inférieur  de 16%.

Employées : salaire  inférieur  de 13%.

Osez le féminisme - Appel « Femmes ne battons pas en retraite, battons-nous pour nos retraites ! »

le 13 juillet 2013

Osez le féminisme - Appel « Femmes ne battons pas en retraite, battons-nous pour nos retraites ! »

 

Aujourd’hui, la pension moyenne des retraitées est de 930 € mensuels en droits propres contre 1600 € pour les hommes ; les femmes perçoivent en moyenne une pension inférieure de 42 % à celle des hommes ; 2 retraités pauvres sur 3 sont des femmes ; parmi les femmes parties à la retraites en 2011, 25 % ont attendu 65 ans ou plus pour éviter la décote contre 15 % des hommes.

Cette situation est intolérable parce que profondément injuste. Alors que les femmes sont en moyenne rémunérées 27 % de moins que les hommes, notre société ne se donne ni les moyens d’atteindre l’égalité professionnelle, ni ceux de combler les inégalités au moment de la retraite. Pire, les réformes successives, en allongeant la durée de cotisation, en augmentant la décote et en relevant l’âge légal de départ ont encore dégradé la situation des femmes.

Nous savons qu’une autre réforme est possible : une réforme plus juste pour tou-te-s et particulièrement pour les femmes.

 

Signez l'appel !

 

Femmes : ne battons pas en retraites, battons-nous pour nos retraites !

Le martèlement d’un discours conférant à l’allongement de la durée de cotisation un caractère prétendument inéluctable ne saurait nous faire rejoindre les rangs des fatalistes. En effet, nous ne pourrions nous résoudre à ce que les femmes subissent la double peine des carrières morcelées et d’une fin de vie précaire et nous savons qu’une autre réforme est possible : une réforme plus juste pour tou-te-s et particulièrement pour les femmes. Nous demandons :

- la mise en place d’outils efficaces pour lutter contre les inégalités salariales ;

- la surcotisation des salaires à temps partiel sur la base d’un salaire à temps plein, surcotisation entièrement à la charge des entreprises, afin d’éviter que les salaires partiels ne se transforment en retraites partielles ;

- la suppression de la décote qui n’est rien d’autre qu’une double peine affectant en premier lieu les femmes ;

- la revalorisation des basses pensions et des minima de pension afin qu’aucune pension ne soit inférieure au seuil de pauvreté ;

- la prise en compte des années de formation et d’insertion dans la durée d’assurance validée ;

- l’amélioration des avantages familiaux afin qu’ils compensent mieux l’impact des interruptions de carrières sur les salaires.

Féminisme - Communisme juillet 2013

le 08 juillet 2013

Féminisme - Communisme juillet 2013

Féminisme / Communisme - Publication de la Commission Droits des femmes/féminisme du PCF - juillet 2013
 

Au sommaire :

Activité de la commission nationale :

  • Travaux de la commission nationale du 29 juin 2013
  • Fiche sur les retraites et propositions

Brèves

  • Marche de fiertés
  • Future loi globale du ministère des Droits des femmes

Communiqués

  • Maternité des Lilas
  • Solidarité avec les Femen

Parution

  • Présentation de la brochure Et si les femmes révolutionnaient le travail ?

Agenda

Condamnation des FEMEN : l'indécence n'est pas forcément là on l'on croit

le 13 juin 2013

Condamnation des FEMEN : l'indécence n'est pas forcément là on l'on croit
Communiqué de presse de Marie-Christine Vergiat
Députée européenne Front de Gauche

Strasbourg, le 13 juin 2013

Trois militantes européennes du groupe Femen ont été condamnées mercredi 12 juin en Tunisie après avoir manifesté seins nus fin mai à Tunis.

Elles demandaient la remise en liberté d'Amina Sbouï, détenue depuis le 19 mai pour avoir peint "FEMEN" sur un mur mitoyen d'un cimetière musulman dans le but de dénoncer un rassemblement salafiste. Il s'agissait de la première action seins nus des Femen dans le monde arabe.

Elles risquaient jusqu'à six mois de prison ferme. Elles n'ont écopé que de quatre mois : c'est dire si le juge tunisien, qui y a vu «un acte de débauche», a fait preuve de clémence.

Pour rappel, les membres du groupe  salafiste « Ansar- al-Sharia » qui avaient appelé à la haine et au meurtre, qui avaient brûlé et pillé une ambassade et son école en septembre 2012 n'ont été condamnés qu'à deux ans de prison avec sursis.

Il est plus simple de mettre ces militantes en prison que de reconnaître que les femmes ont le droit de disposer librement de leur corps. L'indécence d'une telle décision est sans commune mesure avec telle ou telle forme de protestation qui révolte les pères la pudeur de notre temps.

Quoi que l'on pense des méthodes utilisées par les Femen, cette condamnation constitue une atteinte grave à la liberté d'expression et l'on ne peut qu'être de plus en plus préoccupé par l'état des libertés en Tunisie.

Communistes - Féministes (mai 2013) : Marche des femmes contre l’austérité pour transformer nos vies !

le 13 juin 2013

Communistes - Féministes (mai 2013) : Marche des femmes contre l’austérité pour transformer nos vies !

le 9 juin, nous allons marcher des tuileries à république pour signifier notre ras-le-bol des privilèges et notre volonté de véritables changements à gauche. C’est une marche qui s’adresse d’abord aux femmes, car ce sont les premières victimes des choix austéritaires décidés hier par le gouvernement fillon/sarkozy et aujourd’hui par celui d’ayrault/hollande. c’est une marche qui n’exclut personne et qui appelle toutes les victimes de la crise à devenir actrices et acteurs des changements nécessaires.

Cette initiative se situe au coeur de notre campagne contre l’austérité. elle en fait partie intégrante d’où l’importance de la préparer dans chaque section, au plus près des quartiers et des entreprises. En organisant cette marche, nous travaillons avec toutes les forces du front de gauche, tous les citoyens et citoyennes qui déplorent les renoncements du gouvernement en place depuis un peu plus d’un an. nous ne voulons pas que la droite revienne au pouvoir dans le jeu de l’alternance. la vie n’est pas un jeu. les choix imposés aux populations, au nom de la crise, aggravent leurs conditions de vie. il est temps de hausser le ton dans le prolongement de la manifestation du 5 mai dernier. en élargissant le rassemblement à gauche, sans exclusive, nous redonnons l’espoir, nous oeuvrons pour le présent et pour l’avenir. en effet, les femmes et les hommes qui participent à l’élaboration d’une telle initiative sont plus réceptifs à nos propositions, plus motivés à poursuivre leur réflexion au plan local comme départemental en participant notamment aux assemblées citoyennes.

Cette stratégie nous permet de tisser des liens précieux, sur lesquels nous pourrons nous appuyer lors de la préparation des élections municipales et européennes. Dans les communes, nos listes de large rassemblement doivent être à l’image des quartiers de nos villes, il s’agit donc de créer les conditions pour que les citoyennes et les citoyens qui souhaitent s’engager le fassent sur des contenus en rupture avec les choix de réductions des dépenses publiques qui sont toujours mis en oeuvre aujourd’hui.
le 9 juin est une étape forte de notre campagne contre l’austérité, de notre engagement en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. nos exigences sont grandes, nous voulons tirer l’ensemble de la société vers le haut. et c’est possible, en s’y mettant ensemble, femmes et hommes.
le 9 juin ne sera pas une initiative isolée, nous allons la prolonger. tout d’abord en participant nombreuses et nombreux aux assises citoyennes du changement du 16 juin à Montreuil, ensuite en interpellant le gouver nement sur sa politique d’austérité, et en septembre, en rendant visible à la fête de l’humanité cette convergence des luttes des femmes. Mais ne brûlons pas les étapes, l’urgence est la réussite du 9 juin.
laurence cohen