Le LEM

Après le très beau succès de la fête de l'Humanité 2007, haute en couleurs, riche de débats et de rendez-vous culturels, belle de sa solidarité humaine, le contraste est puissant avec la politique menée par le président de la République.

À la solidarité, il oppose le scandale des tests ADN, au partage il prépare la dépénalisation des délits financiers, au besoin de justice il répond par les cadeaux aux plus riches et l'accusation des plus démunis, à la nécessité de sécuriser l'emploi et la formation il propose les heures supplémentaires pour ceux qui ont déjà un travail, l'allongement de sa durée, le recul de l'âge de la retraite.

Ses attaques les plus dures concernent le monde du travail, les salariés et par conséquent les femmes sont en première ligne. Sous couvert de “conférence sur l'égalité professionnelle”, ce qu'il vise, c'est l'incitation pour les femmes à rester au foyer. Alors qu'il est urgent d'agir pour mettre en oeuvre réellement l'égalité de salaires, pour combattre la précarité au travail, pour créer des emplois de qualité permettant de sortir du chômage et du sous-emploi des milliers de femmes, ce qu'il nous propose c'est de simples mesurettes d'un autre âge et d'une grande violence à l'égard des femmes et des hommes qui travaillent.

C'est bien de transformation sociale dont nous avons besoin. Face à la déferlante sarkozyste, il nous faut opposer un projet de société renouvelé, portant l'ambition émancipatrice d'une nouvelle civilisation humaine, mettant l'égalité entre les femmes et les hommes au coeur de ce projet. Le chantier est ouvert chez les communistes. Sans attendre, nous avons l'occasion de lui donner corps dans le cadre de la préparation des élections municipales et cantonales. Alors que la volonté d'union est forte chez le peuple de gauche pour riposter aux violentes attaques quotidiennes, le travail est déjà engagé dans de nombreuses villes et cantons pour définir un projet progressiste.

Mettons-y au coeur l'égalité entre les femmes et les hommes, déclinons une politique d'égalité jusque dans nos communes et départements, mobilisons-nous pour que partout la loi sur la parité soit mise en oeuvre afin de traduire en actes cette exigence humaine d'égalité, indissociable de toute avancée progressiste.

Gaëlle Abily conseillère régionale en charge des questions Droits des femmes membre du Conseil national

Le prix nobel de littérature a été attribué à Doris Lessing. Le Parti communiste lui adresse ses chaleureuses félicitations et se réjouit de cette décision.

Ce prix récompense une écrivaine, une oeuvre et un combat. Il était temps que cette haute distinction soit de nouveau attribuée à une femme, alors que seules dix femmes avant elle l'avaient reçue. Et pourtant, les femmes ne sont pas en reste dans la littérature contemporaine.

C'est donc une grande satisfaction de voir ainsi couronner une oeuvre si fortement empreinte du féminisme et de l'humanisme de son auteure.

Parti communiste français

Paris, le 11 octobre 2007.

Nous tenons à marquer notre extrême indignation suite à la mort par lapidation ce début juillet 2007 de Monsieur Jafar Kiani. Une telle sentence bafoue toutes les valeurs humaines.

A plusieurs reprises, nous avons interpellé les autorités iraniennes face à de nombreuses exécutions de femmes par lapidation. L'Iran, bien que n'ayant pas aboli la peine de mort, souscrit aux dispositions du Pacte International relatif aux droits civils et politiques, qui stipule en particulier qu'une sentence de mort ne peut être prononcée que pour les crimes les plus graves. L'adultère rentrerait-il dans cette classification morbide ?

A nos yeux aucun crime ne justifie la peine de mort par lapidation ou par tout autre moyen d'ailleurs. Nous nous insurgeons contre le sort qui est aussi réservé à la femme avec qui il vivait depuis onze ans. Nous exigeons auprès des autorités Iraniennes que cette femme ne soit pas exécutée et qu'elle retrouve sa liberté.

Laurence Cohen, Responsable de la Commission nationale du PCF « Droits des femmes/féminisme »

Paris, le 10 juillet 2007

 « Moi, mon remords, ce fut la victime raisonnable au regard d’enfant perdu » écrivait Paul ÉLUARD, dans un contexte différent ...

 Une jeune femme professeur à Poitiers, mère de 3 enfants, a été assassinée par son mari alors qu’elle avait eu le courage de demander le divorce et de faire appel à la justice afin d’être protégée. Son mari, qui avait commis des actes inqualifiables, avait été libéré après une garde à vue !
 Une Justice sans moyens, débordée, entre autres car elle doit passer son temps et son énergie à poursuivre les sans papiers et qui ne peut, de fait, assurer la protection des plus faibles et des plus désarmés d’entre nous…

 Les violences faites aux femmes sont un fait de société contre lequel il est plus que temps d’agir. Tous les 3 jours en France, une femme décède sous le coup des violences de son compagnon.

 Communistes, nous soutenons le projet de loi-cadre proposé par le « Collectif national droit des femmes » contre les violences faites aux femmes dans tous les domaines de la vie publique et privée. Ce serait un formidable outil en matière de prévention, de santé, d’accès à la justice, d’aide psychologique, sociale et financière mais son application demandera une Justice et une Police en état de remplir leur vocation véritable.

Sarkozy est aux manettes. Il parle de dialogue social, mais il a déjà tout décidé. C'est un chef qui entend commander les Françaises et les Français. La droite est majoritaire à l'Assemblée nationale. Elle devra tout de même chercher des alliances pour toucher à la Constitution : 3/5ème du Congrès (Parlement et Sénat).

Il a joué “Bayrou” en allant chercher Kouchner, Bocquel, Besson, etc. Martin Hirsch, celui que certains osent appeler “l'héritier de l'Abbé Pierre”, excelle comme haut commissaire “aux solidarités actives” et propose un tour de vis supplémentaire à la politique de la santé du gouvernement. Il propose tout simplement la non prise en charge de la première journée des arrêts de travail par la Sécurité sociale, ni même par la complémentaire de santé. Quand on connaît la dégradation des conditions de travail faite aux salariés et notamment aux femmes précarisées, souvent seules chargées d'enfants, elles seront encore les plus pénalisées. Fadéla Amara, fondatrice de Ni putes, ni soumises, participe aux brouillages de repères, particulièrement accentué dans les quartiers populaires. Comment peut-elle cautionner un gouvernement qui a créé un ministère de l'identité nationale et de l'immigration ? Comment peut-elle travailler auprès de Christine Boutin, fervente catholique, proche des mouvements anti-avortement ? La droite a gagné et la gauche, dans sa diversité, a connu un échec cuisant. Toute la gauche est interpellée sur ses échecs successifs : 1995, 2001, 2007, le PS, les Verts et les communistes. Un parti comme le nôtre, qui réalise en 2002 3,37 % et 1,93 % en 2007, n'existe plus nationalement. Les élections législatives ne nous exonèrent pas d'une véritable remise à plat. Il est vital de se poser, lors du congrès extraordinaire des 8 et 9 décembre 2007, la question de savoir si le Parti a un avenir et non sur l'avenir du Parti. Heureusement, un rayon de soleil dans ce ciel obscur vient de Pologne : Alicja Tysiac a fait condamner l'État conservateur, voire intégriste, des frères Kaczynski, par la Cour européenne des droits de l'homme, le 20 mars dernier. C'est la lutte d'une mère qui entend faire reconnaître son droit au libre arbitre et à la dignité. S'il est vrai que le mouvement féministe n'a pas l'innocence de croire qu'un changement de majorité parlementaire, même de gauche, est en mesure de mettre à bas la domination patriarcale, dans une régression sociale conservatrice comme celle qui s'installe en France ou comme celle de la Pologne, ce sont d'abord sur les femmes qu'ils frappent. L'enjeu, aujourd'hui, est subir le face à face ultralibéral/social-libéral ou riposter et construire, avec toutes les femmes qui le souhaitent, une force pour transformer la société. Françoise Decan

JUIN 2007 Activité de la commission nationale Parité femme/homme : véritable déni de démocratie Page 2 Conférence sur la dite “Égalité professionnelle” À propos de la nomination de Fadela Amara Page 3 Action en faveur de Nawal Al Saadawi Solidarité avec les femmes polonaises Page 4 Le drame d'Alicja Tysiac n'en finit pas Page 5 Avec le mouvement féministe Adresse du Collectif droits des femmes à N. Sarkozy Page 5 Agenda-Fête de l'Huma Page 6

Colère, déception, amertume… c'est ce que nous ressentons après la présidentielle.

Non seulement parce que le score de notre Parti est une fois de plus affreusement bas, mais encore parce que Nicolas Sarkozy a été élu président de la République et ce, très nettement.

Il veut s'appuyer sur la légitimité de son élection pour mettre en oeuvre le plus rapidement possible son programme de casse de tous les acquis sociaux. Son premier objectif : faire voler en éclat le droit de grève, puis supprimer massivement des postes dans la fonction publique, casser les régimes spéciaux des retraites, alléger le Code du travail… ! Pour réussir, il a besoin d'une large majorité à l'Assemblée nationale lors des élections législatives. Alors, ne perdons pas une minute. Il faut faire échec à ce projet qui serait si lourd de conséquences pour la vie des gens. Le PS est tenté par les sirènes du centre-droit, tournant le dos aux valeurs de justice sociale, de solidarité, de liberté. Nous devons nous mobiliser pour dénoncer de telles pratiques. Marie-George Buffet a invité les forces vives de notre pays à se rassembler en lançant un appel aux partis et aux électeurs de gauche. La gauche doit affirmer des choix en rupture avec l'ultralibéralisme et porter des propositions claires qui redonnent espoir et perspectives. Ensemble, nous devons créer les conditions d'un puissant rassemblement, afin que l'Assemblée nationale puisse disposer d'une majorité de gauche forte d'un groupe de députés présentés ou soutenus par le Parti communiste. Les propositions que nous avons portées durant la campagne présidentielle sont plus que jamais d'actualité. Je pense notamment à celles en faveur des droits des femmes. Il s'agit pour toutes nos candidates et nos candidats de les faire connaître afin que progresse l'aspiration à une société de pleine égalité. Résister, riposter et bâtir l'espoir partout pour élargir le rassemblement de toutes celles et de tous ceux qui ne se résignent pas aux reculs économiques et sociaux imposés depuis plus de 20 ans. Les militantes et les militants que nous sommes ont 4 semaines pour mener cette bataille. Le temps viendra ensuite de préparer un Congrès extraordinaire analysant en profondeur les raisons de notre échec. Laurence Cohen

MAI 2007 Activité de la commission nationale Compte rendu de la rencontre El Fem à Bucarest Page 2 Élections législatives La parité : où en sommes-nous ? Page 3 Des candidates à l'offensive et des idées d'initiatives Page 4 Situation internationale Pétition concernant la situation au Darfour Page 5 Agenda Page 6

Il y a des journées riches en rencontre durant cette campagne présidentielle. Celle d'hier en fait partie. Deux semaines avant le vote, le déplacement de Marie-George Buffet dans le département des Hauts de Seine a été marqué par des échanges et une mobilisation importante tout au long de son passage.

Première étape : Nanterre Université. Sous le soleil, la candidate traverse le campus sereinement, les étudiants viennent la saluer et l'encourager. L'accueil demeure tout aussi chaleureux dans un amphithéâtre plein à craquer où plus de 400 jeunes et universitaires font face à la candidate de la gauche populaire et anti-libérale. Elle est accompagnée du secrétaire national de l'UEC, Igor Zamichiei, de l'ancienne députée européenne Yasmine Boudjenah, du syndicaliste cheminot Thierry Nier, de la députée de Nanterre Jaquelyne Fraysse et l'ancien ministre Michel Duffour.

Les questions fusent comme les réponses. Le débat s'installe : « La moitié d'entre-nous travaille et pourtant c'est dur de trouver un logement, constate une étudiante. Marie-George Buffet défend l'allocation d'autonomie car à la différence du « donnant-donnant » de la candidate PS, elle s'engage « pour le droit d'étudier à plein-temps ». « Ce n'est rien poursuit, la candidate, si elle ne s'accompagne pas d'autres droits comme l'accès à un logement décent, une sécurité de l'emploi et la création d'une loi pour la jeunesse. » Après encore bien des échanges et une vive ovation lorsqu'elle plaide pour la régularisation de tous les sans-papiers, étudiants compris où quand elle rappelle ce qu'un vote Jean-Marie Lepen signifie « une régression sociale ».

Une heure après, elle se rend dans la prestigieuse enceinte de Sciences-Po Paris. C'est une autre foule étudiante qui l'entoure, un peu plus « féministe ». En effet, le magazine Elle organisait un débat sur le thème : « Ce que veulent les femmes ». Encore une fois elle ressort ovationnée et confirme ainsi sa place de choix dans le courant féministe.

Marche arrière et retour dans les Hauts de Seine pour Marie-George Buffet. Rencontres avec les habitants du petit Nanterre, retraités, chômeurs, parents et simples passants l'interpellent, viennent discuter simplement à son plus grand plaisir. Bref passage mais intense car les échanges sont sincères. Au milieu de la foule qui l'accompagne, la candidate réconforte une mère aux bords des larmes avec une phrase simple « le temps n'est plus aux larmes, mais au combat ».

Marie-George Buffet, Présidente de l'association « Afghanes, Afghans Après Athènes 2004 »* a été reçue, le 29 mars, à Lausanne par Jacques Rogge, Président du Comité international olympique (CIO). Elle était porteuse de plus de 3000 pétitions demandant la présence d'athlètes féminines au sein de toute délégation sportive admise à participer aux Jeux olympiques.

Forte de la victoire remportée en 2004 avec la présence de deux femmes dans la délégation afghane aux J.O. d'Athènes, l'association « AAAA2004 » agit, en effet, pour que la mixité soit inscrite dans la charte olympique comme un des critères de sélection des délégations.

Se félicitant d'une participation croissante des femmes aux Jeux olympiques, Jacques Rogge a estimé, pour sa part, que les textes actuels et notamment l'article 29 de la Charte, constituent une garantie contre les discriminations sexistes.

À Athènes, pourtant, on comptait encore plusieurs délégations sportives dont les femmes étaient exclues. L'évolution constatée au cours des olympiades passées peut aussi connaître des reculs, compte tenu de l'aggravation de la situation des femmes dans certaines régions du monde.

Marie-George Buffet a donc réitéré sa volonté et celle de l'Association dont elle est Présidente, que soient prises les mesures nécessaires assurant aux sportives et aux sportifs les mêmes droits à participer aux grandes compétitions internationales et en particulier à la plus importante d'entre elles : les jeux olympiques.

L'association « AAAA2004 » poursuit sa campagne de pétition pour contribuer à ce que s'exprime plus fortement encore la volonté de voir des femmes dans toutes les délégations sportives sélectionnées pour Pékin en 2008.

*« AAAA 2004 », Maison des associations, 5 rue Perrée, 75003 Paris. aaa2004@laposte.net

Marie-George Buffet, Candidate à l'élection présidentielle

Paris, le 3 avril 2007

Sitôt mis en service, le numéro de téléphone mis à la disposition des femmes battues, par les services de l'Etat est saturé. Cela malheureusement, n'étonnera que ceux qui ne croyaient pas à la réalité du drame vécu par des millions de femmes. Permettre aux victimes des violences conjugales d'avoir un lieu d'écoute , c'est bien.

Mais cela ne suffit pas. Loin d'être une affaire privée, ces violences, parce qu'elles sont une atteinte à la dignité des femmes, concernent toute notre société. La société doit donc se donner les moyens de la combattre. En commençant par la reconnaître et en continuant par l' inscrire dans la loi .

Les associations féministes en collaboration avec des parlementaires dont je suis ont élaboré une loi cadre contre les violences. Il faut l'adopter et la mettre en oeuvre au plus vite, il y a urgence.

Marie-George Buffet, candidate de la gauche populaire et antilibérale Paris, le 15 mars 2007.

Le 8 mars prochain marquera la journée internationale de luttes des femmes pour leurs droits, sous le thème « 8 mars : Femmes, prenons la Bastille ! ».

Violences physiques, harcèlement sexuel jusque dans les espaces publics, agressions verbales, derrière les chiffres effrayants publiés chaque année, il y a la solitude et parfois la mort. Il y a urgence à agir pour briser le mur du silence, le France ne peut pas se taire face à cela.

Je propose que la loi cadre contre les violences faites aux femmes, élaborée par le collectif national du droit des femmes soit adoptée par l'Assemblée nationale dès sa première réunion.

Face à l'emploi, les femmes cumulent les discriminations. Le temps partiels, les bas salaires et les promotions plus lentes jalonnent le parcours des femmes. Cette inégalité injustifiable est aussi une réalité européenne. En France, la loi existe mais là encore, l'inaction de l'Etat devant le constat perpétuel de ces inégalités est insupportable. Il faut agir résolument pour que plus aucune entreprise ne se sentent tacitement autorisée à pratiquer ces discriminations. Je propose la création d'un corps d'inspection du travail formé à la lutte contre toutes les discriminations ainsi que la création d'un service public de la petite enfance.

Le droit de disposer librement de son corps devrait faire partie des fondamentaux. Pourtant tous les moyens de contraception ne sont pas remboursés par la sécurité sociale. Pourtant l'interruption volontaire de grossesse n'est pas encore légale partout en Europe. Les femmes portugaises ont marqué un point. Les femmes irlandaises et polonaises peuvent également témoigner que nous sommes encore loin du compte. Le rôle de la France en Europe, c'est aussi de faire entendre sa voix sans concession pour appuyer de façon décisive ces combats.

A l'Assemblée nationale, certains contestaient le droit de vote aux femmes car elles « apporteraient de la déraison en politique ». Comment ne pas faire le constat que ces barrières demeurent vue le nombre de femmes à l'Assemblée nationale. La vie politique devrait pourtant donner l'exemple. Combien de parti politique sont dirigés par des femmes ? La féminisation de la vie politique n'est pas une faveur, c'est un droit. Je propose que la parité soit appliquée strictement avec la proportionnelle à toutes les élections.

Prendre la Bastille des inégalités pour abolir les privilèges, pour construire l'égalité dans tous les domaines, pour ne plus subir aucune violence, c'est l'un des combats majeurs du 21e siècle. Prendre toutes les Bastilles pour libérer les femmes des dominations sexistes, des inégalités de toutes sortes qui les frappent, pour faire reculer les violences, c'est un combat d'actualité.

Marie-George Buffet, Candidate à l'élection présidentielle

Paris, le 7 mars 2007