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Procès des assassins de Sohane : Le PCF pleinement engagé contre toutes les violences sexistes

le 31 March 2006

Aujourd'hui s'ouvre le procès des meurtriers de Sohane Benziane, brûlée vive à 18 ans, le 4 octobre 2002 à Vitry-sur-Seine.

Les communistes se sont mobilisés avec leurs élus, notamment à Vitry, pour apporter un fort soutien à la famille de Sohane, et réagir contre des actes d'une telle atrocité.

A travers la mémoire de Sohane, c'est toutes les barbaries et les violences faites aux femmes, sous toutes leurs formes dans tous les milieux qu'il s'agit de dénoncer.

Les associations féministes s'organisent pour assurer une forte présence aux côtés des parties civiles (famille et Ligue du droit international des femmes).

Le Parti communiste français réaffirme son plein engagement dans le combat contre toutes les violences sexistes, et pour une société d'égalité, de justice sociale où chacune et chacun serait respecté.

Parti communiste français

Paris, le 31 mars 2006.

Bulletin mars 2006 : L'égalité doit se gagner ici et maintenant !

le 21 March 2006

Union ! Union dans les luttes pour l'égalité des droits, de traitement, le respect de notre dignité, nos différences !

Voilà comment on peut résumer le forum féministe qui s'est déroulé vendredi 3 mars à La Mutualité.

Mais cette union se ressentait bien au-delà de ce rendez-vous du vendredi soir ; cette solidarité était inscrite dans chaque expérience de lutte en passant par le témoignage des Galiciennes jusqu'au témoignage de Muguette Jacquaint sur les conditions de vie des jeunes filles dans un lycée de La Courneuve. Ces témoignages de combat nous montrent que l'on peut gagner et nous donnent envie de continuer.

Actuellement, le gouvernement s'attache à faire voler en éclat le code du travail, à précariser toujours davantage les femmes et les hommes de ce pays, et singulièrement l'ensemble de la jeunesse à travers le CPE.

Ce contrat aura pour conséquence d'exacerber les situations de précarité déjà existantes, d'accentuer un mal être déjà fortement ancré comme nous le montrent les événements de novembre dernier.

Face à cette actualité, les jeunes filles ne seront pas épargnées.

Voilà trop longtemps qu'elles subissent des inégalités criantes en matière d'emploi : précarité, salaires, parcours professionnel, formation.

La politique de l'emploi de Monsieur De Villepin - au travers des contrats nouvelle embauche, senior, première embauche - a pour but d'institutionnaliser cette précarité de la jeunesse, des femmes.

Afin de faire avancer les conditions de vie des femmes, de toute la jeunesse, il est important pour nous de nous mobiliser “tous ensemble” dans les jours qui vont venir contre le contrat première embauche comme contre la politique libérale du gouvernement.

L'égalité doit se gagner ici et maintenant.

Émilie Lecroq

Sommaire :

Actualité : 8 mars : l'IVG devient illégale au Dakota Communiqué de presse du PCF 4ème rencontre de l'Observatoire départemental contre lesviolences envers les femmes de Seine-saint-Denis - Page 2 Conférence de presse, campagne “La santé est un droit pour toutes les femmes” - Page 3 Signez la pétition : acheter du sexe n'est pas un sport 1er avril, toutes et tous à l'Assemblée nationale à l'appel du CRI - Page 4

Activité de la commission : Compte-rendu du Forum féministe, forum des femmes en lutte " Participation du PCF à la manifestation du 8 mars - Page 5 Message de Gaëlle Abily - Page 6

Activité des parlementaires communistes : 8 mars, Annie David - Page 7 Tribune du Congrès, mars 2006 - Page 8

Agenda - Page 9

Bulletin Février 2006 : Le féminisme est subversif - Il est un moyen de transformation de la société

le 17 February 2006

La situation des femmes n'est pas seulement le reflet de ce qui ne va pas. La situation ne va pas parce que les femmes subissent régressions, inégalités et discriminations de toutes sortes :

le gouvernement remet à dans 5 ans l'espoir d'égalité salariale le droit à l'avortement est visé par l'attaque contre le corps médical qui pratique l'IMG (interruption médicale de grossesse) le CPE (contrat première embauche) accentue la précarité au féminin et qui devient de l'esclavage.

En 2006, nous avons l'ambition de réussir, pour mettre en échec la droite et sa politique dévastatrice dans tous les domaines de notre vie. Nous avons besoin tout à la fois de mobilisations, de rassemblements populaires, de débats, sans tabou, pour construire sur un contenu capable de changer durablement notre vie et la société.

Si la dynamique de la campagne du référendum a permis de prendre la parole, de confronter nos points de vue, elle a permis aussi de se réapproprier la politique. Avec les forums, les femmes doivent garder la parole pour participer à l'alternative politique au libéralisme et au patriarcat.

Le Forum féministe, forum des femmes en lutte que nous organisons, en étroite collaboration avec des associations, des syndicats, des partis de gauche, le vendredi 3 mars, de 19 h à 23 h à la Mutualité, participe de notre conception de permettre aux femmes de reprendre espoir, d'être co-actrices des changements, et d'en garder la maîtrise : les lois nécessaires sur l'égalité professionnelle, contre les violences, pour la parité ou les aides face à la précarité sont à élaborer ensemble.

Au moment où nous préparons notre congrès, il nous appartient de montrer davantage en quoi notre visée communiste est celle d'une société dans laquelle toutes les dominations ou aliénations sont supprimées.

Pour libérer la société du patriarcat et du capitalisme, il nous faut rendre visible à la fois les rapports de dominations des hommes sur les femmes et les rapports sociaux d'exploitations, de dimension sexuée de la précarité, du chômage, du travail à temps partiel imposé, des écarts de salaire...

Nos propositions alternatives pour l'égalité entre les sexes, pour les droits réels des femmes à disposer librement de leur corps et à choisir librement leur sexualité, contre la division sociale et sexuelle des tâches, contre le racisme, pour l'autonomie des femmes étrangères en France et l'accès à la citoyenneté, contre les violences faites aux femmes, contre les intégrismes religieux et les communautarismes, contre les politiques néolibérales, nécessitent que les militantes communistes féministes s'engagent résolument dans les débats citoyens et dans les travaux du 33e congrès.

Élisabeth Maugars

Sommaire :

Actualité : Droit des femmes migrantes : une victoire possible grâce à un rassemblement large Biennale de l'égalité femmes/hommes : une réussite saluée par toutes et tous - Page 2

Activité de la commission : Violences faites aux femmes dépêche de l'AFP du 8 février 2006 - Page 3 Signez la pétition : acheter du sexe n'est pas un sport - Page 4 Retour de Palestine : Laurence Cohen partage avec vous la richesse de son séjour politique - Page 5 Forum féministe, forum des femmes en lutte, vendredi 3 mars à la Mutualité - Page 6

Activité des parlementaires communistes Intervention d'Annie David - Page 7 Tribune du Congrès, mars 2006 - Page 8

Agenda - Page 9

Bulletin janvier 2006 : 2006 - pour des victoires féministes, communistes

le 12 January 2006

Nous venons de fermer le chapitre 2005 sur des évènements dans “les banlieues”, qui ont reposé la question de l'égalité entre les territoires, entre les personnes qui les composent, du “vivre ensemble” dans le respect de chacun et chacune.

Nous venons de fermer le chapitre 2005 sur des évènements dans “les banlieues”, qui ont reposé la question de l'égalité entre les territoires, entre les personnes qui les composent, du “vivre ensemble” dans le respect de chacun et chacune.

L'année 2005 est également marquée par la victoire massive du NON à laquelle le Parti communiste a largement participé. Tout au long de l'année, nous avons bataillé pour dénoncer les inégalités, et combattre les mesures qui affaiblissaient ou remettaient en cause les droits des femmes. Débats, manifestations, initiatives publiques, nous avons essayé de faire vivre notre projet de transformation sociale, notre ambition de libérer la société du capitalisme et du patriarcat.

Nous allons continuer à le faire en 2006, en menant à terme, entre autre, dans le cadre de notre participation au CNDF, un projet de loi contre toutes les violences faites aux femmes. Nos députées, avec d'autres, le soutiendront le 25 novembre 2006, journée internationale contre les violences faites aux femmes.

Face aux mauvais coups de la droite, il faut poursuivre nos initiatives, aller à la rencontre des hommes et des femmes qui souffrent chaque jour davantage du poids des inégalités, des discriminations.

Résister, riposter, construire une alternative politique en ouvrant des espaces de dialogue, de confrontation, comme le 3 mars prochain lors d'un grand Forum féministe, forum des femmes en luttes. Nous le voulons co-organiser avec d'autres partis politiques, associations et syndicats que nous avons d'ores et déjà sollicités et que nous allons rencontrer dans les semaines à venir. Un groupe de travail se réunit afin de mieux partager l'élaboration de cette initiative. Notre prochain bulletin rendra compte de ces rencontres et des projets communs qui en découlent.

Réussir à imposer le choix d'un développement humain et solidaire face à un capitalisme mondialisé est un défi énorme que tous les progressistes, et singulièrement les communistes, ont à relever, du local au mondial.

C'est le sens des textes que nous devons élaborer ensemble pour notre 33e Congrès et pour lesquels chacune doit s'impliquer fortement.

En cette période de nouvelle année, je nous souhaite, donc, plein succès pour nos combats communs, pour la progression des valeurs qui sont les nôtres. Ensemble, construisons un monde féministe et pacifiste.

Laurence Cohen

Sommaire :

Actualité : Prévention et répression des violences au sein du couple Iran : compte-rendu de la délégation du PCF à l'ambassade d'Iran - Page 2 IVG : un droit à défendre ! Communiqué et interventions des communistes - Page 3 Allons à la 1ère Biennale de l'égalité femmes/hommes à Brest - Page 4

Activité des parlementaires communistes Intervention de Muguette Jacquaint - Pages 5-6 Tribune du Congrès, mars 2006 Contribution de Olivier Christol - Page 7

Agenda - Page 8

Contre les violences faites aux femmes

le 16 December 2005

Le PCF se félicite que l'Assemblée nationale ait voté à l'unanimité le texte consacré à la prévention des violences au sein du couple. Il considère comme positives les mesures contre les mariages forcés, le viol conjugal, la lutte contre le tourisme sexuel, la pédopornographie.

Il regrette toutefois, comme l'a exprimé Muguette Jacquaint, députée communiste, la faiblesse des propositions sur la prévention, la sensibilisation de la société, la promotion et le développement de l'éducation non sexiste dans l'Education nationale, mais aussi sur des mesures d'accompagnement des victimes et sur la proposition d'une formation plus importante de tous les acteurs intervenants auprès des personnes agressées.

Très impliqué depuis un an dans un travail de rédaction d'un projet de « loi cadre », avec les associations féministes dans le cadre du CNDF, il est et sera de toutes les mobilisations pour qu'une telle loi soit adoptée comme en Espagne, afin de lutter véritablement contre les discriminations sexistes et toutes les violences dont sont victimes les femmes.

Parti communiste français

16 décembre 2005

« Féminisme et PCF »

le 16 December 2005

Par Laurence Cohen Intervention lors de la soirée du 25 novembre 2005

Comme la société, le mouvement ouvrier, les syndicats, les institutions, le parti communiste s'est construit au masculin. Aussi, les femmes communistes qui portaient des revendications féministes, ne seront pas entendues et seront parfois combattues par des militantes et des militants, considérant leur combat comme émanant d'un mouvement de contestation à part, mineur.

Dans les années 6O les prises de position du Pari communiste sur les revendications formulées par les féministes réclamant la légalisation de l'avortement vont avoir des conséquences lourdes pendant une longue période. Alors qu'émergeait l'aspiration des femmes, des couples à maîtriser leur fécondité, nous nous sommes positionnés contre.

Nous considérions que les questions centrales étaient celles de l'égalité des salaires, de l'emploi, du droit et des moyens pour la maternité et l'enfant. Pour le PCF, le mouvement de libération des femmes qui lutte pour la contraception et l'avortement est considéré comme un mouvement petit-bourgeois faisant diversion par rapport à la lutte de classe. Cette démarche était le reflet d'un aveuglement sur les enjeux que représentait cette nouvelle vague du féminisme.

Pour les féministes, la société n'était pas seulement capitaliste, mais également patriarcale, les divergences entre articulation capitaliste et patriarcat nous ont conduit a occulter la nécessité d'articuler lutte anticapitaliste et anti-patriarcale.

Pendant ces années nous avons reproché aux mouvements féministes de mener des luttes partielles, de ne pas mettre en cause le système capitaliste, car nous considérions qu'il fallait d'abord changer la société et que ce changement entraînerait lui-même une transformation des rapports sociaux et une évolution des mentalités.

Au regard de ces rendez-vous manqués, notre évolution stratégique nous amène à reconsidérer la place des femmes et l'apport du féminisme dans les changements de société, il ne peut y avoir d'avancées de civilisation si les individus eux-mêmes ne sont pas les leviers de la transformation, s'il n'ont pas la maîtrise du contenu et des moyens

Nous avons mis longtemps à considérer le « Féminisme » comme un vecteur de toute transformation de la société.

En 1999 au 30ème congrès, nous décidons de construire un nouveau parti communiste faisant de la diversité le moteur de son mode de fonctionnement et plaçant le rôle de l'individu communiste au cœur de la construction et de l'élaboration collective. Nous opérons une rupture avec une vision de parti guide, uniforme, de parti qui suspecte ce qui monte de la société, nous nous ouvrons davantage aux questions sociétales, à l'apport des mouvements sociaux dont les divers courants féministes.

L'histoire des femmes et du parti communiste est un objet d'étude complexe qui fait intervenir le mouvement ouvrier, la famille, l'action sociale, le sexe et le genre ainsi, que les choix théorique et stratégique du parti communiste. Nous ne sommes pas au bout, bien que des avancées se soient opérées, nous avons toujours besoins de revenir sur la nécessité du combat féministe, sur l'idée que le féminisme est une dimension essentielle de notre identité communiste, car contrairement aux thèses développer par E Badinter et d'autres nous ne sommes pas au bout du combat contre toutes les formes de dominations.

Notre organisation

Le secteur « Droits des femmes/ Féminisme est un secteur transversal qui nécessite de travailler en coopération avec de nombreux autres secteurs, c'est ce vers quoi nous tendons. Mais, nous nous heurtons à de nombreuses difficultés du fait d'un manque cruel de moyens.

Il y a trop peu de responsables de commissions « droits des femmes/ féminisme » au plan départemental. Beaucoup sont découragées du fait du manque de soutien, de leur isolement. Le fait d'inviter systématiquement à la commission toutes les femmes du CN peut être une aide.

Nous sommes amenées de plus en plus à travailler au niveau européen et mondial, de ce point de vue, le Congrès du PGE sur lequel reviendra Chantal est une belle expérience des convergences que nous avons mises en évidence et qui vont nous permettre de mener des batailles communes.

La question des droits des femmes fait irruption dans les FSE, les FSM, grâce au combat des féministes qu'elles soient communistes ou pas. Comme vous le voyez, la commission, que j'anime, travaille en réseau en essayant d'être force de propositions .Elle continue à travailler ses relations avec les associations féministes ( participation des militantes communistes au CNDF et à toutes les initiatives) et veut placer la question du communisme et du féminisme ainsi que les différents éléments présentés dans mon intro au cœur des préoccupations du parti.

C'est la raison d'être de la proposition de convoquer des conseils départementaux sur cette question, et de mettre à disposition des militantes et des militants des formations, non pas à part mais dans les programmes de formation ( lien indispensable avec Marie Pierre). Dans le même esprit, nous sommes sollicités par les camarades élues qui sont demandeuses d'échanges d'expériences.

Des questions restent en suspens parfois douloureusement sur les candidatures : Est-on féministe quand on est femme ? Le choix est souvent fait en faveur de celles qui se moulent dans l'activité global du parti, au détriment des féministes/ communistes. Dès qu'il y a risque de perdre un siège, c'est le choix de l'homme qui est plus facilement retenu ( problème outre de la féminisation, du renouvellement avec non cumul des mandats, et du rajeunissement)

Il nous faut aborder ces questions de front pour dépasser les blocages dans nos instances pour les dépasser et évoluer dans le sens du progrès, mettant en adéquation nos paroles et nos actes.

Le besoin de faire circuler les idées, les informations se fait sentir comme partout j'imagine. Notre bulletin interne remporte engouement et intérêt Il faut poursuivre dans cette voie.

Nous ne sommes pas en capacité d'avoir des statistiques fiables sur le nombre de femmes présentes dans les organes de direction, il semblerait que le dernier congrès marque le pas par rapport au précédent notamment dans les exécutifs. J'attire l'attention des camarades, afin que nous travaillions cette question dès à présent en vue de notre prochain congrès ( risque de recul).

Pour conclure, être partie prenante des mouvements de résistance à l'échelle nationale, européenne et mondiale, impose d'être présents sur le terrain des droits des femmes, en construisant une alternative politique.

Créer les conditions d'un vaste rassemblement autour de ces questions fondamentales pour l'avenir de la société s'inscrit dans un projet global de remise en cause de toutes les formes d'exploitation et d'aliénation. Changer de société sans révolutionner ces rapports- là, sans s'attaquer au sexisme porteur d'inégalités, d'injustices, de discriminations, est parfaitement illusoire.

Ces batailles ne sont pas annexes pour nous communistes et féministes, elles font partie intégrante de notre projet, de notre visée émancipatrice. Maintenant, le parti communiste doit toujours être à l'offensive pour « faire tomber les murs » de toutes les discriminations. Les femmes discriminées dans l'emploi, dans la formation, en politique connaissent des difficultés permanentes dans leur vie de tous les jours. Lors de la campagne contre le projet constitutionnel le rôle des femmes leur place dans la société ont de nouveau été au cœur de nombreux débats tellement le libéralisme et le patriarcat pèsent sur le destin des femmes en Europe.

Laurence Cohen

Pour une « alternative au Libéralisme et au Patriarcat »

le 16 December 2005

Par Colette Mô Intervention lors de la soirée du 25 novembre 2005

Depuis plusieurs décennies, nous savons que l'oppression des hommes a précédé le capitalisme et qu'elle est liée à l'existence d'une division sexuelle du travail qui n'a rien à voir avec une répartition harmonieuse des tâches envers les femmes et les hommes.

Au contraire, elle procède d'une injustice qui a comme caractéristique l'assignation prioritaire des hommes à la sphère productive et des femmes à la sphère reproductive, ainsi que la captation par les hommes des fonctions à forte valeur sociale ajoutée (politique, religieuse, militaire...)

Cette forme de division sociale a deux principes organisateurs : principe de séparation : les travaux d'hommes et les travaux de femmes ; et principe de hiérarchie : un travail homme vaut plus qu'un travail de femme.

Cette notion de division sexuelle du travail ne pouvait pas échapper aux tenants du capitalisme. En effet, l'oppression des femmes a été récupérée au profit du capitalisme : en remplaçant, dans une certaine mesure, la petite production agricole et artisanale par la grande industrie, le capitalisme a formalisé et accentué la séparation entre lieux de production (les entreprises) et lieux de reproduction (la famille) assignant les femmes au rôle de femme au foyer.

Cette transformation économique majeure a engendré du XIXe siècle d'un côté l'ouvrière et de l'autre la femme au foyer. L'idéologie de la femme au foyer est apparue avec la bourgeoisie et a renforcé le mépris qui pesait sur les femmes, contraintes de travailler à l'extérieur faute d'un mari capable de les entretenir. Les maîtresses de maison bourgeoise ont gagné en statut social et se sont attachées les services d'un petit personnel composé surtout de jeunes campagnardes « placées ». Cette idéologie bien que bourgeoise a aussi marqué le mouvement ouvrier naissant.

Contrairement aux idées reçues, les femmes des milieux populaires n'ont pas cessé de travailler, prises dans les contradictions multiples liées à leurs tâches familiales et à leurs dures conditions de travail. Cette assignation des femmes aux foyer a donné lieu à un surtravail de leur part, dont, dans le système capitaliste, ont profité directement l'Etat, les employeurs et aussi l'ensemble des hommes.

D'après Pierre Bourdieu, jusqu'à une époque très récente, la reproduction de la perpétuation de l'ordre des genres masculin/féminin était assuré par trois instances principales : la famille, l'église et l'école qui avaient en commun d'agir sur les structures inconscientes. La famille assurait le rôle principal dans la reproduction de la domination et de la vision masculine. Dans la famille s'impose l'expérience précoce de la division sexuelle du travail et de la représentation légitime de cette division, garantie par le droit et inscrite dans le langage. L'église marquée par un anti-féminisme fort, d'un clergé prompt à condamner tous les manquements féminins à la décence, inculque explicitement une morale familiariste entière dominée par les valeurs patriarcales, avec le dogme de l'infériorité foncière des femmes.

L'école enfin, affranchie de l'emprise de l'église, continue de transmettre les présupposés de la représentation patriarcale, mode de pensée et modèles archaïques. Sans oublier l'Etat qui est venu ratifier et redoubler les prescriptions et les proscriptions du patriarcat privé par celles d'un patriarcat public, inscrit dans toutes les institutions chargées de gérer et de régler l'existence quotidienne de l'unité domestique. La caricature étant les états paternalistes comme la France de Pétain ou l'Espagne de Franco, vision ultra-conservatrice qui fait de la famille patriarcale le principe et le modèle de l'ordre social comme ordre moral. Aujourd'hui, on pourrait penser que Sarkozy en rêve...

Revenons concrètement à l'exploitation des femmes aujourd'hui et aux interactions patriarcat/libéralisme.

Au niveau du travail, l'assignation de genre fonctionne et on retrouve encore aujourd'hui les femmes dans les emplois traditionnellement destinés à leur soit-disant savoir-faire (à leur nature, dirait certains...), femme de ménage, ouvrière spécialisée, infirmière, assistante sociale ou institutrice de maternelle. Vieux reste du concept de salaire d'appoint, les femmes sont souvent employées à temps partiel imposé par l'employeur.

Le MEDEF et les gouvernements prétendent avec hypocrisie que le temps partiel convient aux besoins spécifiques des femmes afin de concilier vie familiale et vie professionnelle. « Cumuler » serait un terme plus approprié que « concilier ».

Pour les salariées concernées, les journées de travail sont entrecoupées, les horaires variables et imprévisibles, à la merci des besoins de l'entreprise. Ajoutons le travail domestique, l'éducation des enfants, nous en sommes toujours à la double ou triple journée de travail (on parle de 70 heures par semaine en moyenne).

La mondialisation accélère les délocalisations, c'est l'occasion pour les patrons de licencier les femmes des pays du Nord pour s'implanter dans les pays dévastés par la pauvreté, là où les femmes sont exploitées encore plus durement, où elles n'ont pas le droit de s'organiser en syndicat, où le droit du travail n'existe pas et où leur maigre salaire sert à soutenir des familles entières.

Quelques chiffres : En France, 20 % d'écart de salaire entre les hommes et les femmes. Dans le monde, les femmes salariés gagnaient, en 1999, de 40 % à 60 % de moins que les hommes. Dans le monde encore, les deux tiers des analphabètes sont des femmes, soit 867 millions de femmes encore plus démunies pour se défendre, donc encore plus exploitables.

L'assignation de genre permet aux Etats respectueux de l'ordre capitaliste de se désengager des missions de service et de ce fait de financer à minima les aspects sociaux et solidaires de la vie. En effet, la reproduction de l'ordre des genres masculin/féminin renvoie les femmes à assumer la plus grande part des soins aux enfants, aux personnes âgées de la famille, palliant de ce fait aux manques et aux désengagements des Etats au niveau des services publics (c'est notre actualité...).

D'autre part, favoriser le retour des femmes au foyer permet aux hommes de pouvoir, dans le cadre familial, renouveler leur force de travail dans de meilleures conditions et deviennent pour l'entreprise davantage rentable. Les choses sont donc toujours bien rangées : les hommes à l'entreprise (dehors), la femme au foyer (dedans). La fée du logis continue d'être une image véhiculée et cela dès la petite enfance (voir les jouets proposés aux filles dans les catalogues de Noël), ce modèle idéal, nous le voyons, renvoie à l'ancien modèle bourgeois et patriarcal de la famille.

Comment remettre en cause ces modèles oppressifs ?

La diminution du temps de travail, pour les femmes comme pour les hommes, serait une partie de solution. Socialiser le travail ménager comme le suggérait Angela Davis, en le sortant du seul privé pour être pris en compte par la société, pourrait être envisagé. Augmenter les salaires et exiger l'égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines. Mais aussi exiger des moyens pour un service public de la petite enfance qui accueillerait à la demande, dans de bonnes conditions et gratuitement, les enfants de moins de 3 ans. Cela permettrait aux femmes qui travaillent beaucoup un peu ou pas du tout d'avoir du temps personnel hors de la maison et du travail. Ce temps pourrait leur permettre de sortir de l'enfermement que vivent certaines qui s'occupent seules de leurs enfants. Cet isolement les rend plus vulnérables, elles se dévalorisent, parfois se sentent hors de la société, perdant confiance en elles et entraîne repli sur soi et dépressions.

C'est volontairement que je n'aborde pas dans ce texte : les violences sexistes, la prostitution et l'esclavage ; pas plus que le sort particulièrement réservé aux femmes migrantes (code de la famille, polygamie, deuxième épouse sans reconnaissance...), pas plus toutes celles qui n'ont pas d'existence : femmes sans papiers, lesbiennes interdites dans les pays où la charia fait loi, petites filles en Chine interdites de naître, celles nombreuses au Mexique qui disparaissent et que l'on ne recherche pas...

Autant de sujets à discuter, la liste est très longue et l'histoire des femmes difficile.

La réflexion et le combat contre les discriminations faites aux femmes sont indispensables pour élaborer une alternative au libéralisme. Un premier forum féministe a eu lieu en novembre à Nice, d'autres vont suivre. Toutefois, la prise en compte des idées féministes afin de se débarrasser des dominations et discriminations de genre, c'est l'affaire de tous les communistes et de tous ceux et celles qui veulent transformer le monde.

Colette Mô est membre du comité national du PCF, Responsable départementale du collectif féministe PCF 06.

« Réseau féministe politique européen : égalité en Europe, propositions de campagne politique »

le 16 December 2005

Par Chantal Petitjean Intervention lors de la soirée du 25 novembre 2005

Ce réseau féministe politique européen, que Marie Georges Buffet et Laurence Cohen avaient proposé de mettre en place au FSE de paris Bobigny et Ivry, a vu le jour au congrès fondateur de la gauche européenne. En effet, nous en avons proposé la construction à Rome en mai 2004. Plusieurs réunions ont eu lieu et ont conduit à la tenue d'une assemblée de femmes à la veille du 1er congrès du PGE fin octobre dernier.

Cette assemblée des femmes a constitué une étape dans notre réflexion, une mise en lumière des convergences que nous avons avec les femmes d'Europe et a dégagé des propositions de transformation sociale et à décidé d'un certain nombre d'iniative.

L'assemblée a clairement affirmé qu'il fallait mener de front le combat contre l'exploitation du travail et contre toutes les formes de domination, notamment celles des hommes sur les femmes. C'est un des seuls liens pour construire des propositions alternatives. A l'heure où le libéralisme se renforce en Europe, qui accentue les inégalités, les discriminations envers les femmes notamment, il est important de défendre leurs droits aussi bien dans la sphère publique que dans la sphère privée.

Nous apprécions que des propositions allant dans ce sens soient dans les thèses politiques du congrès du PGE et qui plus est sont développés et renforcés dans le texte « Alternative féministe pour une autre Europe ».

Quelques axes de bataille que nous avons proposé de mener :

Pour que les femmes aient les mêmes droits politiques que les hommes, il faut imposer la démocratie participative paritaire. La parité doit devenir la règle de fonctionnement dans toutes les instances européennes et nationales et non pas un faire valoir. Pour permettre aux femmes d'assurer pleinement leurs responsabilités il nous faut instituer un statut de l'Elu(e) qui permette à toutes les catégories de femmes de pouvoir accéder aux responsabilités des instances politique. Cela suppose donc que des règles soient érigées pour y arriver, car le renouveau du pouvoir ne doit pas comporter une domination d'un sexe sur l'autre mais un moyen pour faire reculer et abolir le patriarcat.

L'égalité dans la réalité sociale est une conquête que nous devons encore mener pour gagner. Ni le développement économique et les systèmes démocratiques, ni l'accès des femmes à l'éducation et leur présence accrue dans le monde professionnel n'ont été des éléments suffisants pour vaincre les obstacles énormes que nous rencontrons quotidiennement sur le chemin de l'égalité. Il nous faudra beaucoup de ténacité, de luttes communes pour que l'Europe soit le continent où les mesures garantissant l'égalité entre les femmes et les hommes deviennent enfin une réalité.

L'égalité H/F doit devenir une valeur fondatrice du processus de la construction européenne

La laïcité doit être inscrite comme principe de fonctionnement, car c'est une valeur universelle qui permet d'écarter tous les intégristes religieux d'ou qu'ils viennent. Nous devons combattre tous les intégrismes, tous les fondamentalistes.

Nous exigeons que le droit des femmes à la contraception et à l'interruption volontaire de grossesse soit reconnu dans toute l'Europe. Nous ne pouvons pas rester spectatrices et spectateurs de ce qui se passe dans 6 pays européens (Andorre, Chypre, Irlande, Malte, Pologne et Portugal où le droit à l'avortement est dénié. Une pétition en anglais, allemand, espagnol et français pour que le droit à l'avortement soit appliqué dans tous les pays d'Europe a été lancée sur le thème : toutes sœurs, toutes libres et égales nous exigeons partout le droit à l'avortement sécurisé, légal et pratiqué par des services sanitaires publics et gratuits

Pour le droit à disposer de son corps nous réclamons que soit appliquées partout en Europe les législations des pays les plus avancés. Cette question concerne tous les pays européens, car du fait des pressions morales et religieuses, ce droit est menacé partout.

Notre engagement contre les violences faites aux femmes est important, nous avons fait adopter une motion par le congrès pour d'une part soutenir la journée internationale d'aujourd'hui (25 novembre) et d'autre part le lancement d'une grande campagne européenne pour l'année 2006, année contre les violences faites aux femmes. A cette occasion nous devons nous saisir de toutes les initiatives pour marquer le rejet de telles pratiques et exiger des lois pour les condamner avec des moyens pour les appliquer. Je vous rappelle qu'en France une femme meurt tous les quatre jours par les violences conjugales qui touchent tous les milieux de la société.

Nous refusons la guerre qui ne peut être en aucun cas une solution aux affrontements mondiaux, nous voulons une Europe pacifiste, démilitarisée et solidaire.

Le congrès a adressé un message de solidarité aux femmes d'Afrique qui avec Aminata Traoré ont, en Europe former la « caravane de la dignité contre les barbelés de l'injustice » elles ont dit : « nous mourrons là ou périssent nos enfants... » Pour dénoncer la honte des violences et des morts à Ceuta et Melilla. Ils voulaient franchir la mer, l'Europe forteresse les rejette, alors qu'elle a pillé les richesses naturelles de l'Afrique, aujourd'hui elle détruit les richesses humaines. Nous sommes avec ces mères, avec leurs fils. Nous exigeons que les droits des migrantes et des migrants soient reconnus et que les rapports de coopération Nord/Sud soient radicalement transformés dans le sens du respect des droits fondamentaux de l'être humain.

Nous avons réaffirmé notre volonté qu'avec les femmes du PGE ensemble avec le mouvement féministe et à partir de la défense du droit humain, nous voulons construire une Europe sociale et rompre les liens avec le pouvoir patriarcal. Si nous voulons changer, nous devons analyser, travailler à comment mobiliser pour arriver à un processus de changement de la société dans son ensemble. Le PGE pourra être une force politique efficace et reconnue que si il y a une réelle visibilité et prise en compte des luttes communes et convergentes pour gagner l'égalité des chances pour toutes et tous. Un groupe de travail va être mis en place au sein du PGE qui travaillera en lien avec le réseau « el femmes » est constitué.

Voilà les éléments que je voulais vous faire part, nous avons besoin de nous en emparer pour les faire vivre dans notre pays et aider également à la préparation de notre prochain congrès.

Chantal Petitjean

« Forums et Alternative politique, quelles sont nos propositions communistes/ féministes ? »

le 16 December 2005

Par Elisabeth Ackermann Intervention lors de la soirée du 25 novembre 2005

Les femmes doivent prendre et garder la parole pour construire une alternative politique au libéralisme, pour enfin édifier une société qui s'inscrit dans le respect des droits humains et universels.

C'est l'objectif que s'est assigné le PCF en mettant en œuvre des forums populaires et citoyens afin d'en finir avec les injustices, les inégalités et toutes les sortes de discriminations dont les femmes sont en première ligne. Des milliers de femmes ont ces dernières décennies espérer des changements et pour autant elles continuent d'être parmi les plus discriminés et les plus précaires. Quelle déception ressentent-elles ?

Quand des lois sur l'égalité professionnelle, la parité, l'allongement des délais d'IVG ou encore des aides face à la précarité ont si peu amélioré leur sort. Nous devons leur redonner espoir, aider ces milliers de femmes à prendre et à garder la parole, à être co-auteur des changements, c'est une démarche décisive face au libéralisme, mais aussi face aux engagements non tenus, au renoncement de mettre réellement les moyens « économiques, humains et matériels » pour une vrai réponse aux besoins qui s'expriment. Plus de 200 ans après la déclaration universelle des droits de l'homme, les femmes sont encore loin d'avoir obtenue l'égalité et quand des avancées se réalisent, de suite elles sont larvées par les choix ultra-libéraux ou faute d'ambition politique de changer la société.

Il est tout aussi facile aux tenants des pouvoirs actuels de se réfugier derrière une certaine division du mouvement féministe, surtout quant eux - mêmes sèment les graines de la division avec la loi sur le voile et bien d'autres lois, pour expliquer crûment que la marche vers l'égalité est bloquée du fait même des divisions du mouvement féministe. C'est inacceptable que ces dirigeants politiques s'emparent de l'aspiration des femmes à l'égalité et à la dignité pour les dévoyer.

Les forums et ce qu'ils engendrent comme démarche politique de rassemblement, de dépassement des divisions et de construction collective, sont un formidable espace politique pour permettre aux femmes, aux mouvements féministes de se retrouver, de donner corps à cette grande ambition politique ou hommes et femmes sont enfin égaux devant les droits. Pour autant il ne s'agit pas de gommer les revendications spécifiques des femmes qui devront s'intégrer dans les différents objectifs politiques sociaux et sociétaux.

Partout ou se tiennent des forums nous devons porter et encourager les femmes à exprimer leurs aspirations à l'égalité et à la justice. Dans ce processus de construction la question se pose de faire du 8 mars un moment fort de l'intervention citoyenne des femmes pour poursuivre la construction d'un projet politique qui tende vers l'égalité homme/femme. Le 8 mars est toujours un grand moment, d'ailleurs le collectif droit des femmes qui tiendra dans quelques jours des assises pour des alternatives féministes y réfléchi, comme quoi cette question de l'alternative, beaucoup se la pose. Pour nous se sera aussi une phase importante de préparation de congrès, mais ne serait-il pas judicieux dans ce que nous avons l'ambition de construire, d'envisager l'organisation ou la co-organisation d'un forum féministe. Prenons un moment pour y réfléchir.

Dans le registre respect des libertés et de la dignité.

Nous devons affirmer et batailler pour le droit de choisir d'avoir un ou des enfants ou de ne pas en avoir. Les libertés et l'autonomie des femmes ont toujours faits l'objet de batailles incessantes. Aujourd'hui la santé est sacrifiée sur l'hôtel du libéralisme. Le droit d'accoucher dans de bonnes conditions est remis en cause par le manque de moyen dans les hôpitaux, leur regroupement ou encore la suppression des maternités de proximité. Il en est de même concernant l'IVG où, malgré l'allongement des délais, la situation s'est empirée.

Sur cette question de la santé, serait-il incongru de porter la revendication de gratuité totale pour tous les moyens de contraception ? et d'exiger de véritables centres IVG. En particulier pour toutes ces jeunes femmes confrontées à la pauvreté ou à la précarité.

Respecter la dignité c'est aussi combattre farouchement les violences faites aux femmes en développant une politique qui s'attaque à l'ensemble du problème.

Dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, nous aimerions toutes avoir des Elus qui dénoncent et agissent contre ces violences comme en Seine-Saint-Denis. En 2004, 164 femmes en sont mortes et les chiffres progressent chaque année. Des milliers d'entres-elles les subissent et vouloir en sortir est un vrai parcours de combattantes. Saluons aussi la manifestation organisée par le collectif droit des femmes qui a lieu en ce moment.

Certes il faut des lois. D'ailleurs, le PCF est engagé dans un travail avec les mouvements féministes sur l'élaboration d'une loi cadre traitant toutes les formes de violence, les condamnations et sanctions des auteurs, les moyens humains et matériels à mettre en oeuvre pour permettre à ces femmes de s'en sortir. Je rappelle que les violences dans les couples touchent toutes les catégories sociales.

Au delà de la question du maintient dans le logement et le quartier. De l'aide économique ou l'aide à la recherche d'emploi lorsque c'est nécessaire, une question se pose, peut-on se contenter de laisser perdurer de tels comportements humains sans mener une véritable campagne sur le respect et la dignité de chaque individu.

Dans le registre du droit à l'autonomie et au respect des libertés et de l'égalité.

L'accès à l'emploi, l'égalité sur les critères d'embauche, le déroulement de carrière, les rémunérations, la revalorisation des emplois de service, nous sommes loin du compte malgré un arsenal de lois et de décrets très souvent portés par les députés communistes. Les femmes subissent dans ce domaine essentiel à leur autonomie, les pires discriminations. C'est un enjeu de taille pour les promoteurs du libéralisme, c'est sur les femmes que sont expérimentés les emplois précaires qui contribuent à renforcer les inégalités. Gouvernement et Medef en jouent, le travail à temps partiel est de plus en plus contraint. Est-il vraiment choisi quand il faut faire face à la pénurie en matière d'accueil des enfants et particulièrement de la petite enfance.

C'est un enjeu majeur pour changer la société que de mener ce combat de l'égalité professionnelle et salariale par des mesures contraignantes et incontournables. Il faut en finir avec cet état de fait des travailleurs pauvres qui sont pour 80% des femmes.

Dans le registre ; maintenir et développer les services publics

Il y a dans service public la notion de droit universel, leur développement contribuent à favoriser l'égalité et je pense notamment qu'au même titre qu'il est indispensable de doter la société d'un service public national du logement, il est tout aussi indispensable que la société pour contribuer à l'égalité des chances, à l'émancipation de chaque individu, se dote aussi d'un service public national de la petite enfance. Le manque de structure d'accueil, le recours à l'accueil dans le privé faute de structures publiques, les menaces qui pèsent sur l'école maternelle, constituent le tout premier obstacle à l'accès ou au maintient des femmes dans l'emploi. On ne peut pas, comme l'on fait tous les gouvernements successifs y répondre seulement par l'allocation parentale d'éducation.

Dans le registre de la 6ème République et d'égalité citoyenne.

La parité devait être une réelle avancée de la démocratie, quand est-il ? l'Assemblée nationale ne compte qu'à peine 10% de députées, quant aux autres institutions, si le scrutin à la proportionnel à tout de même produit des avancées, qu'en est il réellement des exécutifs, rare sont les institutions réellement à parité à ce niveau de responsabilité. C'est pourquoi le changement de scrutin électoral au profit de la proportionnelle est un moyen sérieux de s'affranchir de la non représentation des femmes à condition que les listes soient « chabada » pour aller vite et que la parité ne se réduise pas simplement aux aspects de candidatures. Il faut le statut de l'élu, du temps pour assumer un mandat, des mesures concrètes pour le maintient ou le retour à l'emploi quand la situation l'exige. Pour que la loi sur l'égal accès des hommes et des femmes aux responsabilités politiques et institutionnelles se traduisent concrètement dans la réalité il faut qu'elle soit assortie de mesures concrètes et démocratiques

Dans le registre assurer à toutes et tous le respect des droits fondamentaux à l'égalité, la sécurité, la liberté.

Il serait judicieux d'avancer des mesures spécifiques pour les familles monoparentales dont la caractéristique fait que se sont 85% des femmes qui se trouvent dans cette situation et qui pour la plupart ont de faibles revenus et ne peuvent faire face à l'entretien des enfants. Que se soit en matière de logement, de dépenses d'entretien et d'éducation des mesures plus spécifiques sont à envisager.

Elisabeth Ackermann

IVG : un nouveau et grave recul

le 15 December 2005

Progressistes et féministes, nous ne pensions plus revivre certains retours en arrière sur des droits que nous considérons fondamentaux dans notre combat quotidien pour les droits des femmes. Malheureusement, dans notre pays aussi, un mouvement réactionnaire puissant souhaite remettre en cause le droit des femmes à l'avortement. La décision du Tribunal de Grande Instance de Paris d'infliger à trois médecins gynécologues-obstétriciens un « rappel à la loi » à propos d'une Interruption Médicale de Grossesse (IMG) pratiquée à une femme en 2001 à l'hôpital Necker, est indigne et scandaleuse.

Ce rappel à la loi fragilise encore un peu plus la pratique des IMG en France Déjà l'arrêt Perruche entraîne des situations de détresse de femmes et de couples qui se voient soumis à des évaluations et des expertises de plus en plus longues lorsqu'ils demandent une IMG dans les conditions prévues par la loi. Or, il est tout à fait faux de prétendre que les médecins experts français font preuve du moindre laxisme à ce niveau.

Les conditions d'accès à l'avortement font l'objet de tentatives détournées de remise en question par notre gouvernement de droite (amendement Garraud,notamment, à l'instar des attaques contre la législation de l'avortement dans plusieurs pays européens et aux États-Unis...). Sous couvert d'arguments médicaux, juridiques, techniques se déploient des stratégies pour restreindre cet acquis décisif pour la liberté des femmes.

Le PCF est solidaire des médecins aujourd'hui mis en cause dans leur fonction, solidaire des femmes et également de toutes les associations impliquées pour le maintien de cet acquis -notamment le MFPF-, qui font un travail remarquable.

Ensemble, restons mobilisés pour le respect du droit des femmes à disposer de leur corps.

Parti communiste français Paris, le 15 décembre 2005